Les Valois Directs
Les Valois Directs
Décédé le 22/08/1350 à Nogent le roi ou Coulombs
(57 ans)
Philippe VI est choisi car non seulement les femmes ne peuvent ni prétendre, ni transmettre la couronne mais il est l'héritier le plus direct dans la dynastie.
Décédé le 08/04/1364
(44 ans)
cent ans et la grande peste noire. Une caisse royale vide, le royaume de Jean II est confronté aux conflits de ses seigneurs puissants dont le plus féroce est Chales le mauvais, roi de Navarre.
Décédé le 16/09/1380 à Beauté sur Marne
(42 ans)
Durant son règne, il réussit à récupérer la quasi totalité des terres perdues et restaure l'autorité du pouvoir royal.
Décédé le 21/10/1422 à l'hôtel Saint Pol
(53 ans)
Victime de crise de démence, le pouvoir est abandonné à ses oncles et surtout au duc de Bourgogne Philippe le Hardi. Son incapacité met le feu au royaume. Suite à la défaite d'Azincourt, Charles VI déshérite son fils Charles VII au profit d'Henri V, roi d'Angleterre à qui il donne également sa fille Catherine de Valois en mariage.
Décédé le 22/07/1461 à Mehun sur Yèvre
(58 ans)
Au décès de son père, il refuse le traité de Troyes qui l'écarte de la succession au profit de son beau-frère Henri V, roi d'Angleterre et se proclame cette fois roi de France sous le nom de Charles VII. En 1429, il est sacré à Reims grâce au succès militaire de Jeanne d'Arc au siège d'Orléans.
Décédé le 30/08/1483 à Château de Plessis-Lèz-Tours
(60 ans)
Décédé le 07/04/1498 au Château d'Amboise
(27 ans)
Louis XII (Louis d'Orléans, cousin de Louis XI).
La dynastie des Valois d'Orléans succède à la dynastie des Valois Directs.
1328 : Arrivée au pouvoir des valois direct
Liste des rois valois direct
1498 : Fin du règne des valois direct
Arrivée au pouvoir des valois directs :
Le 1er février 1328, Charles IV, dernier fils de Philippe le Bel, meurt. Son épouse la reine Jeanne est enceinte de 7 mois. Toute la France est en attente de cette future naissance, fille ou garçon, le destin de la dynastie capétienne en découle. Voilà, le 1er avril, une petite Blanche naît, il n’y a plus d’héritier sur le trône pour poursuivre le lignage d’Hugues Capet.
Qui va prendre la succession ? C’est Philippe de Valois, Philippe VI, nommé par les barons, qui devient régent du royaume. Petit-fils de Philippe III le hardi, les barons le sacrent roi. Cependant, un autre haut personnage aurait pu être nommé à sa place, Edouard III, fils d’Isabelle, petit-fils de Philippe IV. Petit problème, ce dernier, roi d’Angleterre est héritier par sa mère. Les barons qui ne veulent pas d’un anglais sur le trône, évoquent la loi salique (impossibilité de transmettre la couronne par les femmes). De toute façon, Isabelle, qui a un caractère bien trempé et qui domine son fils n’est pas quelqu’un de bien fréquentable : elle n’a pas hésité à mettre à mort son royal époux Edouard II…
Si Edouard III semble accepter ce rejet, la guerre de cent ans se profile…
Les valois direct et la politique
Le royaume de France, le royaume d’Angleterre : je t’aime moi non plus !
L’origine de la guerre de cent ans commence en 1152. Aliénor d’Aquitaine, mariée à Louis VII, divorce du roi de France pour épouser Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre. Elle emporte sa dot, qui n’est pas négligeable, avec elle, le duché de Guyenne. Mais, il reste sous la suzeraineté du roi de France, ce qui signifie qu’Henri II doit lui prêter hommage pour ses terres.
Revenons à l’époque qui nous intéresse. Les divergences entre les deux rois ne manquent pas. Édouard III, vassal de Philippe VI pour le duché d’Aquitaine mais aussi pour le duché de Bretagne, ne se soumet pas facilement à son obligation d’allégeance, ce qu’il fera finalement en 1331. Il faut dire que notre roi n’y met pas du sien. Il soutient les écossais face aux anglais. En contrepartie, s’ajoute le problème du commerce de la laine en Flandre (dont le suzerain est le roi de France). En effet, Edouard III interdit l’exportation des laines anglaises, ce qui contraint les villes de Gand, Bruges et Ypres à trouver un compromis pour la vente en direct avec l’Angleterre. Mais la goutte d’eau qui va faire déborder le vase, est la prise du duché de Guyenne par Philippe VI le 24 mai 1337. Edouard voit rouge, et se proclame héritier légal du trône de France.
La pucelle d’Orléans :
Jeanne d’Arc est née à Domrémy en 1412. Pieuse, elle a une apparition de Saint Michel sous l’apparence d’un chevalier, de Sainte Marguerite et de Sainte Catherine, elle est à peine âgée de 13 ans. L’archange et ses deux saintes lui ordonnent de conduire le dauphin à Reims pour le faire sacrer et « de bouter les Anglais hors de France ». Elle doit attendre l’âge de 16 ans et faire preuve de beaucoup de persévérance pour enfin se rendre auprès de Charles VII à Chinon. Elle reconnaît le roi malgré son stratagème. Ce dernier, après avoir demandé un examen pour confirmer sa virginité, lui donne une armure, un groupe d’hommes armés. Jeanne part secourir Orléans. Après une rude bataille où Jeanne est blessée par un carreau d’arbalète, Orléans est sauvé le 8 mai 1429. Sa mission n’est pas terminée, il faut que le roi Charles soit sacré à Reims. Les batailles continuent jusqu’à la ville du sacre, Patay, Auxerre, Troyes et Chalons sont libérés. A Paris, le régent anglais, le duc de Bedford, réagit sans attendre, il fait sacrer le jeune Henri VI (arrière petit-neveu d’Édouard III, famille des Lancastre) à Notre Dame de Paris. Malheureusement pour lui, il lui manque un objet essentiel au sacre la Sainte Ampoule, le couronnement ne peut être « officialisé ». Charles VII est donc sacré à Reims et cette fois, il n’y a plus qu’un roi en France, le Valois. La mission de Jeanne d’Arc est accomplie.
Pour Jeanne, il faut que le roi retrouve sa capitale, mais ce dernier ne veut plus de la guerre, il préfère la négociation. Il abandonne sa libératrice, la laisse combattre sans lui envoyer de renfort armé, pire il l’envoie lutter contre les compagnies de brigands qui infestent le pays. Les intentions du duc de Bourgogne et des anglais ne sont pas au compromis, ils veulent reprendre les terres conquises et c’est à Compiègne que Jeanne d’Arc sera capturée par un seigneur bourguignon. La suite est connue. Livrée aux anglais, après un procès ubuesque, l’évêque Pierre Cauchon trouve le motif idéal pour la faire condamner, elle se travestie en homme et pour l’Inquisition c’est un crime. Jeanne est brûlée sur le bûcher le 30 mai 1431. Et Charles VII, qu’a-t-il fait pour l’aider, RIEN.
La fin de la guerre de cent ans :
Pendant cent seize années, français et anglais se sont battus pour le royaume de France. Le 17 juillet 1453 voit la fin de cette trop longue guerre, après la reconquête définitive de la Guyenne puis la reddition de Bordeaux le 19 octobre suivant.
Les grands fiefs, ennemi ou ami :
Au début du XIVème siècle, quatre grands fiefs féodaux contrebalancent le pouvoir royal : la Bretagne, la Bourgogne, la Flandre et la Guyenne. Ces fiefs sont l’enjeu d’incessantes luttes entre les seigneurs. Comtes ou ducs, ils sont vassaux du roi de France et doivent lui rendre hommage. C’est le refus d’Édouard III de renouveler son hommage en 1337 qui donnera une raison supplémentaire à la guerre de 100 ans.
La rébellion s’étend à tout le royaume :
En fonction de leurs régions, qu’ils se trouvent à Paris, en Normandie, ou dans quelques autres régions françaises, qu’ils soient nobles, soldats, paysans, bourgeois, religieux, tous ne sont pas en faveur du royaume de France. Des échauffourées se déclenchent de partout dans le royaume, les sujets du roi de France veulent bouter l’ennemi hors de ses frontières. Cette guerre faussement civile au cœur du royaume de France va durer de 1337 à 1453. Elle s’appellera la guerre de 100 ans.
Querelles familiales pour la succession du trône d’Angleterre :
A chacun son tour, maintenant c’est à l’Angleterre de régler ses conflits de succession ! Richard II (fils d’Édouard de Woodstock) devient roi à la mort de son grand-père Édouard III. Seulement âgé de 10 ans, la tutelle du royaume s’exerce par les puissants dont principalement son oncle Jean de Gand, son oncle (3ème fils d’Édouard III). Mais Jean de Gand, l’un des hommes les plus riches de son époque, craint par les nobles est évincé de la régence. A sa majorité, Richard II prend les rênes du pouvoir et son oncle peut de nouveau exercer son pouvoir. Si dans leur jeunesse, le roi et son cousin Henri de Bolingbroke (fils de Jean de Gand) s’entendent merveilleusement, leur opposition va s’instaurer en 1387, lorsque Henri devient membre des « lords Appellant », (groupement créé pour contester les excès du roi). S’ensuit un exil pour Henri. En 1399, Henri revient sur le sol anglais avec la ferme intention de devenir roi d’Angleterre. Richard II, roi dit tyrannique, abandonné par une partie de ses troupes, finit par abdiquer. Henri devient Henri IV, c’est le règne de la dynastie des Lancastres qui va durer jusqu’en 1461. Cet épisode laisse un peu de répit à la guerre de cent ans.
Le prince noir :
Sans foi ni âme, il est le fils aîné chéri d’Édouard III et de Philippa de Hainaut. (né le 15 juin 1330 – mort le 8 juin 1376), il est prince de Galles, comte de Chester, duc de Cornouailles et prince d’Aquitaine. Surnommé « the boy » par son père, il ne rêve que de gloire chevaleresque. A 15 ans, fait chevalier par son père, il débarque en Normandie et pour s’exercer prend les paysans normands pour des cibles ennemies. Le massacre, le pillage, le viol, l’incendie sont ses passions. Son surnom de prince noir ne lui sera attribué qu’au XVIème siècle.
La bonté n’a pas de place dans ce monde :
Jean II le bon (roi de France de 1350 à 1364), un roi brave dans le sens guerrier du terme, mais dont les choix n’ont pas toujours été les plus judicieux. Tout d’abord, il se brouille avec les lignages les plus influents, il envenime ses relations avec son cousin le roi de Navarre, Charles II le Mauvais et humilie son fils, le futur Charles V. Une décision qui coutera chère lors de la guerre de cent, il donne en apanage à son fils Philippe II le hardi, le duché de Bourgogne, ce qui à ce moment-là permettait à la France l’adhésion du duché mais qui par la suite, deviendra un sérieux rival. Sa captivité en Angleterre fait perdre à la France une grosse partie de son territoire et vide les caisses royales.
Je veux le trône à tout prix :
Charles II de Navarre (1332-1387), plus connu sous le doux sobriquet de Charles le Mauvais, fait partie de cette noblesse dont les liens de parenté avec le roi sont colossaux, rien que sa tante Jeanne d’Évreux épouse du dernier roi capétien Charles IV. Cette filiation ne l’empêche pas d’épouser la fille de Jean le Bon, Jeanne de France, non pas pour le lien royal mais plutôt pour la dot. Malheureusement pour lui, il va devoir attendre un bon moment avant de la toucher, les caisses de l’État sont vides. Charles qui veut devenir roi se rebelle contre Jean II. Il fait assassiner le connétable et favori du roi, Charles d’Espagne La Cerda et complote avec l’Anglais. Jean II, qui craint entre autre pour son trône, le fait arrêter, et pas à n’importe quel moment, lors d’un festin organisé par Charles (futur Charles V), le dauphin. Il est finalement libéré par le dauphin en 1358 alors que Jean II est prisonnier des anglais. Charles II peut recommencer ses intrigues et elles ne manqueront pas. Après avoir trahi tous les partis à la fois, le navarrais ruiné finit par retrouver sa patrie natale où il décède le 1er janvier 1387.
Rançon, ou te trouver ?
Jean II le bon fait partie de la petite communauté des rois emprisonnés. Il est capturé en 1356 à la bataille de Poitiers par les anglais. Lors de la saisie d’une personne de haut lignage, le code de l’honneur s’applique et par conséquent les vassaux doivent s’acquitter de la rançon. Dans le cas de Jean le bon, ce n’est pas une mince affaire. La dette s’élève à trois millions d’écus, ce qui équivaut à deux années de revenus de la couronne de France. Impossible de verser une telle somme en une fois, un accord entre les deux parties est établi en 1360 : 600 000 écus versés dans les quatre mois, puis 400 000 écus tous les ans pendant six ans. Après le premier versement, Jean II est libéré. Mais cette énorme rançon ne sera toujours pas remboursée à la mort du roi, ce qui aura de lourdes conséquences sur les finances du royaume. Comme si cela ne suffisait pas, l’Aquitaine, le Ponthieu et Calais ont été abandonnés à l’ennemi.
Une vie familiale chaotique :
Gaston III de Foix-Béarn dit Fébus est un prince pyrénéen, écrivain et poète, né en 1331, mort en 1391. Fin tacticien, alliant diplomatie, stratégie et art militaire, il saura profiter du conflit franco-anglais pour agrandir son territoire et notamment assurer la jonction entre Béarn et pays de Foix. Il est également célèbre grâce à son « livre de chasse », manuscrit illustré sur la vénerie. Marié en 1349 à Agnès de Navarre, il devient à la fois le beau-frère de Charles II de Navarre et du roi de France. Ce qui n’empêche notre noble seigneur de renvoyer sa charmante épouse, une fois l’héritier né, dans sa famille comme une malotru. D’après Gaston III, la dot n’a pas été réglée, d’après les historiens, il semble que notre homme est un rejet vis-à-vis de la gente féminine, malgré des maîtresses… Aujourd’hui on parlerait de la crise de l’adolescence, mais les conflits parents enfants restent malgré les époques une réalité. Voilà donc notre Gaston âgé de 18 ans héritier unique de Gaston III, qui participe à un complot pour empoisonner son père. Démasqué, il est emprisonné, puis il est assassiné. La rumeur laisse supposer que ce serait par la main de Gaston Fébus.
Un soldat hors du commun :
Bertrand du Guesclin, le Dogue noir de Brocéliande est né vers 1320 et mort le 13 juillet 1380. C’est un noble breton, connétable de France et de Castille, personnage majeur de la première partie de la guerre de cent ans.
Le duché de Bourgogne s’enhardit !
En 1361, Jean II le bon hérite du duché de Bourgogne. Dès 1363, il nomme son fils Philippe II le Hardi, duc de Bourgogne. Ce dernier épouse Marguerite de Flandre, unique héritière de comte Louis II de Flandre, en 1369. En à peine 6 ans, Philippe le Hardi administre la Bourgogne, la Flandre, l’Artois mais aussi la Franche-Comté et Nevers. Les ducs de Bourgogne règnent de 1363 à 1477 avec Jean sans Peur (héritier de Philippe II le hardi), Philippe III le bon, Charles le téméraire qui aura comme héritière Marie de Bourgogne. Un vassal qui donne bien du fil à retordre au royaume de France en s’alliant avec l’Angleterre. Lorsque Marie de Bourgogne succède à son père, pour contrer le roi de France Louis XI (son parrain), elle épouse Maximilien d’Autriche en 1477. Le royaume est divisé en deux, Louis XI devient duc de Bourgogne avec la Bourgogne, et les Habsbourg d’Autriche et d’Espagne deviennent duc de Bourgogne avec les Pays-Bas bourguignon (actuel Benelux) et la Franche-Comté. Le duché de Bourgogne continuera à faire couler du sang pendant plusieurs décennies, et on retrouvera comme acteur Charles Quint (petit-fils de Marie de Bourgogne) et François 1er.
Naissance du parti d’Armagnac :
Le pouvoir qu’exerce Jean sans Peur auprès du roi Charles VI déplaît à ses adversaires. Un parti se crée en 1410 autour de Charles d’Orléans et de son beau-père Bertrand VII comte d’Armagnac. A Gien, les ducs de Bourbon et d’Orléans, les comtes d’Alençon, d’Armagnac et de Clermont se réunissent pour défendre l’honneur du roi. Dans la partie opposée, Jean sans Peur réunit les seigneurs de Bourgogne et de Flandre, les comtes de Savoie et de Foix. La guerre civile peut commencer.
Un roi fou :
Charles VI né en 1368, mort en 1422 est le fils de Charles V et de Jeanne de Bourbon. Il est âgé de 12 ans lorsqu’il devient roi en 1380. Après une tutelle exercée par ses oncles, les ducs de Bourgogne, d’Anjou, de Berry et de Bourbon, il prend le pouvoir à l’âge de 20 ans. A peine 4 ans plus tard, il sombre dans la folie. Schizophrène, le roi gouverne entre deux crises. Le royaume est ruiné entre les querelles des princes de sang et la guerre contre l’Angleterre. En 1420, c’est l’apocalypse. Charles VI, sous l’influence des Bourguignons, devenus maître de Paris, signe le traité de Troyes. Dans ce traité, il déshérite son fils, le futur Charles VII, et marie sa fille au roi d’Angleterre Henri V, qui devient par conséquent son successeur. En 1422, il décède, et Charles VII devient un héritier fantôme.
Une lutte sans merci :
Le roi Charles VI incapable de gouverner le royaume, une lutte sans concession va opposer le jeune duc de Bourgogne Jean sans peur et son cousin Louis d’Orléans, frère du roi. Jean sans Peur fait tuer son rival, il pense que la voie est libre pour accéder au trône mais son geste va au contraire amener le chaos. De 1407 à 1435, une guerre civile entre les Armagnacs et les Bourguignons va détruire la France. Alors que la guerre avec l’Angleterre bat son plein, le pays sombre dans l’anarchie.
Il y a de quoi se révolter :
Durant l’année 1382, sous le règne de Charles VI, de nombreuses révoltes éclatent dans le royaume. Le peuple est las des impôts prélevés et qui ne cessent d’augmenter. A Paris, c’est la révolte des maillotins ou des maillets, en Normandie, celle des Harelles, en Auvergne et en Languedoc, celles des Tuchins. Les victimes de ces mutineries sont les collecteurs de taxes et les usuriers.
La révolte des maillotins ou des maillets est un soulèvement populaire qui se déroule à Paris en 1382.
La bastille avait déjà été prise !
Jean sans Peur est au pouvoir à Paris. Au printemps 1413, sous la coupe de Simon le Coutelier, dit Caboche, partisan du bourguignon, la terreur règne sur la capitale. Simon demande à Charles VI de renvoyer tous les officiers royaux et les cabochiens occupent la bastille. Il faudra attendre six mois avant que cette anarchie soit étouffée par le parti armagnac en 1414 qui reprend le contrôle de Paris.
L’échec cuisant d’Azincourt :
Les anglais débarqués depuis le 13 août 1415, réussissent au bout d’un mois de siège à prendre la ville d’Harfleur, s’assurant ainsi d’une tête de pont en Normandie. Le roi Henri V décide de retourner en Angleterre, la saison étant trop avancée pour marcher sur Paris. L’ost du roi de France Charles VI (absent car trop malade à ce moment-là), dotée d’une troupe de 10 000 hommes décident de poursuivre les anglais en nombre inférieur (8000 hommes). La bataille se solde par une défaite importante des français qui s’embourbent avec leurs engins lourds sur un terrain boueux, et sont massacrés par les archers anglais. Pour les vainqueurs, cette victoire reste encore gravée aujourd’hui.
Le dauphin fuit Paris :
Retour du duc de Bourgogne et de ses hommes à Paris dans la nuit du 28 au 29 mai 1418. Les Armagnacs sont massacrés, le dauphin Charles VII en danger de mort doit fuir. Il se réfugie à Bourges où il reste exilé durant 18 ans.
Des mercenaires sans foi ni loi :
les écorcheurs : Le roi Charles VII a deux problèmes, un dauphin un peu trop turbulent et des groupes de mercenaires, les écorcheurs qui sèment la panique dans le royaume. Lorsque le duc d’Autriche sollicite l’aide du roi de France pour faire face à ses suisses révoltés, Charles VII solutionne son casse-tête, en demandant à son fils d’emmener les écorcheurs hors de la frontière française et de secourir le duc d’Autriche. On doit à Charles VII la création de la première armée permanente royale « les Compagnies de l’Ordonnance » en 1439.
L’ordre de la toison d’or :
L’ordre de la toison d’or fut initié par le duc de Bourgogne, Philippe III le Bon, à Bruges (ville de l’Etat bourguignon), à l’occasion de son mariage avec Isabelle de Portugal le 10 janvier 1430. En 1431, son premier chapitre se tient à Lille, et le 3 décembre de la même année, le port du collier est imposé. L’idéologie de cet ordre est « d’apporter gloire et renommée au Bien ». Aujourd’hui, c’est l’ordre de chevalerie le plus élevé et le plus prestigieux d’Espagne.
Anecdote
Anecdote
Livre le grand bêtisier de l’histoire de France d’Alain Dag’Naud, Larrousse :
Pour le beau linge :
En 1348, lors d’un bal à Calais après la reddition de la cité, la comtesse de Salisbury perd la jarretière de dentelles qui retient ses bas. Les quolibets des courtisans fusent. Édouard III qui danse avec sa favorite se baisse, ramasse la jarretière, la met à son propre genou et coupe court aux railleries en déclarant : « Honni soit qui mal y pense. Ceux qui rient maintenant seront très honorés d’en porter une semblable, car ce ruban sera mis en tel honneur que les railleurs eux-mêmes le chercheront avec empressement. » Les premiers membres de l’ordre de la Jarretière sont Edouard III lui-même, son fils le Prince noir ainsi que vingt-quatre chevaliers. Ce « nobilissime ordre » subsiste aujourd’hui et ses titulaires ont le titre de « sir ».
Un duc tout puissant :
Philippe III le bon, duc de Bourgogne de 1419 à 1467 succède à son père Jean sans Peur assassiné. Durant son règne, la Bourgogne est à son apogée, territoire extrêmement riche, il est le berceau du fleuron de l’art médiéval. Philippe a choisi son camp, il pactise avec l’anglais et n’hésitera pas à leur livrer Jeanne d’Arc. Sa puissance est telle qu’en 1435, il opte pour un nouveau titre officiel « grand-duc d’Occident », faisant ainsi référence à Charlemagne. Il est vrai que son domaine est étendu du nord au sud, il contrôle la route des marchands italiens génois ou vénitiens qui amènent leurs marchandises en Europe du Nord.
Les États généraux évoluent :
Philippe VI accède au trône grâce à l’appui des états généraux (fondé par Philippe IV). C’est cette assemblée de barons qui entérine le principe de la primogéniture masculine, en contrepartie le roi garantit un contrôle sur les impôts par ces derniers. Leur convocation durant la guerre de 100 ans devient assez régulière, voire annuelle entre 1355 et 1359. Ils s’opposent souvent au roi surtout lorsqu’il est question de nouveaux impôts. Les rois, méfiants à l’égard de cette communauté, refusent régulièrement leurs requêtes, notamment celle de l’extension de leur rôle de conseil sur l’exécutif politique et se tournent vers des assemblées de notables. En 1484, Anne de Beaujeu, sœur du jeune roi Charles VIII, convoque les états généraux pour évincer de la régence Louis d’Orléans (futur Louis XII) et affirmer sa régence contre les princes contestataires. A cette occasion, les modalités d’organisation évoluent : les états se réunissent à Tours, la distinction linguistique n’entrave plus les réunions, et pour la première fois, les paysans et artisans sont représentés par des députés des villes, ces députés sont choisis par l’ordre auquel ils appartiennent (et non plus par le pouvoir royal). Les premiers cahiers de doléances (recueil de vœux et de revendications) apparaissent.
Pourquoi le fils du roi est-il appelé « dauphin » ?
Le Dauphiné est dirigé par les souverains de Viennois. Il se compose du Grésivaudan, du Roannez, du Champsaur, du Briançonnais, de l’Embrunois, du Gapençais, du Viennois, du Valentinais, du Diois, du Tricastinois et de la principauté d’Orange. Ces seigneurs portaient le nom de dauphin car leur casque et leurs armes étaient décorés d’un dauphin. Humbert II cède le Dauphiné à Philippe VI lors des traités de 1343 et de 1349 à condition que le fils aîné des rois de France prenne désormais le titre de dauphin.
Bonne Année !
Avant Charles IX, la nouvelle année n’était pas célébrée à la même date, elle était plutôt établie au 1er avril. Autant dire qu’il était difficile dans ces conditions de dater les évènements ! Charles IX décide donc de fixer la nouvelle année au 1er janvier. Alors pour les mécontents qui n’avaient plus leur fête du 1er avril ? Certains pour continuer à conserver cette date, auraient fait des farces ce jour-là…
Sortez votre gousse d’ail et votre crucifix :
Vlad III de Valachie, surnommé comme ses ancêtres « Dracul, ou Dracula » devient prince de Valachie en 1448 et est connu pour sa triste cruauté. Il fait empaler des milliers de turcs, de prêtres ou de rebelles. Draculea, surnom qu’on lui donne, signifie « fils du dragon » en roumain médiéval. Bram Stoker, écrivain irlandais se servira du surnom de ce prince pour créer le personnage de dracula dans son roman.
Oh miroir, mon beau miroir, suis-je la plus belle ?
La première favorite reconnue de l’histoire de France, Agnès Sorel (née vers 1422, décédée le 9 février 1450) est la maîtresse officielle de Charles VII. Fini les femmes de passage plus ou moins discrètes, dorénavant les rois affichent leur coup de cœur ! A 21 ans, la plus belle fille de France en devient la femme la plus importante et la plus jalousée du royaume en pleine guerre de 100 ans. Si le roi est heureux de cette conquête, Agnès ne fait pas l’unanimité, tout d’abord, la reine bafouée, puis le dauphin Louis (futur Louis XI). Ne supportant plus cette jolie impertinente, Louis la pourchasse de son épée dans la maison royale, Agnès trouve refuge chez son royal amant, qui outré par le comportement de son fils, l’expédie dans le Dauphiné. Voilà, ça t’apprendra…
L’aragne tisse sa toile :
Surnommé ainsi par Philippe de Commynes (noble flamand, filleul de Philippe III le bon), Louis XI est un roi qui n’a aucune morale. En conflit avec son père Charles VII, il se réfugie chez le pire ennemi de son père Philippe III de Bourgogne. Charles VII déclare en apprenant cette nouvelle : « Mon cousin de Bourgogne a reçu chez lui un renard qui, un jour, lui mangera ses poules. ». Cette légende noire de Louis XI est née d’un évêque tombé en disgrâce, l’évêque de Lisieux Thomas Basin. Il écrit ainsi du roi : « Il est laid, fourbe, cruel, enfermant ses ennemis dans des cages de fer, les « fillettes » ».
Super woman :
Louis XI piégé par Charles le téméraire, est contraint de signer un traité désavantageux. Une fois libéré et de retour à Paris, en novembre 1470, il revient sur tout ce qu’il a accordé. Le téméraire, fou de rage, se venge en s’attaquant à de petites villes, massacre les habitants. Il reprend Amiens et assiège Beauvais. Beauvais met à mal l’armée bourguignonne, il y a de quoi être mécontent, mais en plus c’est une femme qui dirige la défense et galvanise le courage des hommes. Les troupes de Charles le téméraire essaie d’entrer dans la ville mais Jeanne Laisné, munie pour tout arme que d’une hachette, massacre autant qu’elle peut ses adversaires. La détermination des assiégés est telle, que les bourguignons reculent et la ville de Beauvais échappe à l’assaillant. Jeanne Laisné entre dans l’histoire sous le nom de Jeanne Hachette.
De nouveau des rivalités pour le trône :
Charles VIII, dernier roi de la dynastie des Valois direct est mineur au décès de son père, la régence est assurée par sa sœur Anne de Beaujeu. Cependant, un autre prince aimerait bien diriger le royaume à la place d’Anne de Beaujeu, le duc d’Orléans (futur Louis XII et petit-neveu de Charles VI). Il provoque une rébellion des princes qui échoue.
Charles VIII, une image peu glorieuse :
On est loin de James Bond, Charles VIII est particulièrement laid, petit, affecté de mouvements convulsifs, des mains hideuses, son regard est fixe. A cela, il est taciturne, emporté, s’intéresse peu aux affaires d’état. Un ambassadeur florentin ose même dire qu’il « est marqué de l’expression des demeurés ». Son épouse Anne de Bretagne a bien du mérite !
La guerre recommence :
Charles VIII affiche ses prétentions sur le royaume de Naples au décès de Ferdinand 1er de Naples en 1494. Il est le premier roi de France à se lancer dans les guerres d’Italie. Seulement quarante ans de paix, après la guerre de cent, auront pu être savourer par le peuple.
Une mort « stupide » :
Ce pauvre roi Charles VIII, peu gâté par la nature, semble quand même sensible. Son épouse vient d’accoucher d’un enfant mort-né. Pour la distraire, son mari lui propose d’assister à une partie de jeu de paume. Pour s’y rendre, ils passent par la galerie Hacquelebac. Se précipitant, le roi heurte violemment de la tête un linteau de pierre d’une porte basse. Un peu sonné, le choc passé, le roi regarde le spectacle et semble se porter comme un charme. Puis, il s’écroule et n’arrive plus à parler. Les médecins sont impuissants. Charles VIII meurt. Il aurait succombé à un traumatisme crânien.
Anne de Bretagne, veuve, épouse Louis XII, la dynastie des Valois d’Orléans peut commencer.
Anne de Bretagne :
Une duchesse deux fois reine de France ! Anne de Bretagne épouse Charles VIII en 1491. Duchesse de Bretagne et seule héritière, la Bretagne est rattachée au royaume de France. Seulement, dans le contrat de mariage, une clause stipule que si le roi venait à mourir avant la reine, cette dernière devait épouser en secondes noces son successeur, ainsi la Bretagne n’était pas perdue. Et bien sûr, ce qui devait arriver arriva puisque la reine de France épouse en seconde noce le nouveau roi de France Louis XII. Bien joué, Louis XI.
Un nom de triste renommée :
La famille Borja (italianisé en Borgia), est originaire du royaume de Valence (Aragon). Son influence s’étend sur l’Italie du XVème au XVIème siècle. Cette dynastie règne pendant un siècle sur Rome, seront issus deux papes, plusieurs cardinaux, des militaires, dont certains auront une réputation qui salira toute la lignée. Leurs ennemis les accuseront entre autre d’empoisonnement, de fratricide, de simonie, d’inceste, de luxure… Ceux qui ont surtout édifiés cette triste réputation sont Alexandre VI (pape de 1492 à 1503), César et la non moins célèbre Lucrèce.
Enigme
Enigme
Les valois direct et la religion :
Le pape déménage à Avignon :
Pourquoi la papauté change de siège ? Les papes se retrouvent à loger à Avignon de 1309 à 1478.
La première cause de ce déplacement est le procès des templiers. Effectivement, Clément V, élu pape principalement grâce à Philippe le Bel, devient non pas son vassal mais son débiteur. Lorsque Philippe IV arrête l’ordre des Templiers, il a besoin du soutien de Clément V, puisque l’ordre dépend de ce dernier. Ainsi, le pape non seulement ne contre pas le roi mais il le soutient contre l’ordre. Pour des raisons pratiques, Clément V décide donc de s’installer à Avignon, terre pontificale.
Les papes suivant, Jean XXII, Benoît XII, Clément VI, Innocent VI et Urbain V restent vivre dans la ville. Ils agrandissent le palais pontifical et le protège de grandes murailles au vu de la situation politique de l’époque.
Le nouveau pape Grégoire XI décide de retourner sur les terres pontificales de Rome. A son décès, le nouveau souverain pontifical est Urbain VI. L’élection ne fait pas l’unanimité d’autant qu’il veut revenir à une église plus stricte. Les dissidents se révoltent et réussissent à faire élire un nouveau pape Clément VII, le 3 octobre 1378, il devient un anti-pape. Période appelée le « grand schisme », elle dure jusqu’en 1418. Deux pour le prix d’un, les papes se succèdent à Rome et les anti-papes à Avignon. L’élection de Nicolas V met un terme à ce chaos papal.
L’Eglise perd le nord :
Il suffit d’un grain dans les rouages pour que tout déraille et le prestige de l’Église en a fait les frais ! L’arrivée de la papauté sur le territoire français et les conflits internes sur le chef spirituel de la chrétienté désorganisent l’Église. A cela ajoutons la guerre de cent ans, avec son lot de misères, les représentants de Dieu se retrouvent confronter à la réalité de la vie. Pour les plus hauts gradés, c’est une bataille de pouvoir au même titre que le seigneur. Pour les plus miséreux, comme les curés de paroisses, c’est la survie quotidienne. Les terres sont dévastées et les revenus diminués par la guerre. Oublié la réforme grégorienne avec son lot de frustration, le temps des prières est mis de côté. De cette crise découle une vie qui va de plus en plus se disloquer quelque soit la couche sociale. Finis les sept péchés capitaux, non seulement on voit un laisser aller au niveau des mœurs sexuels, mais surtout un développement de la pègre.
Jan Hus, l’hérétique sur le bûcher :
Comme toujours, quand l’anarchie prend le dessus, des groupements se créent pour se révolter contre le système. L’Église catholique ne représentant pas l’image qu’elle se doit, se forme un nouveau mouvement : les Hussistes.
Jan Hus né en 1372 à Husinec (royaume de Bohême) est mort supplicié en 1415. Théologien, il est universitaire et réformateur religieux entre le XIVème et le XVème siècle. Révolté contre la papauté en pleine décadence, Jan Hus refuse de reconnaître le pape. Des adeptes vont le rejoindre dans cette rébellion, et son procès pour hérésie puis sa condamnation sur le bûcher déclenche la création de l’Église hussite et les croisades contre les hussites.
Un homme inspiré : Avant de mourir il aurait prononcé cette phrase : « Ils peuvent tuer l’oie (en tchèque, hus signifie oie) mais, dans cent ans, apparaîtra un cygne qu’ils ne pourront brûler ». Il parlait de Luther.
Panique dans le clergé :
Jérôme Savonarole, né en 1452 et mort à Florence en 1498, est un frère dominicain. Il est célèbre pur ses réformes religieuses et ses prêches antihumanistes. Il dénonce de façon véhémente la corruption morale du clergé catholique. Sans créer de doctrine comme Luther ou Calvin, il veut corriger les abus de ses confrères. De nombreux livres et œuvres d’art sont bruler sur son « bûcher des vanités ». Une fois de plus, l’Église a le dernier mot, il faut dire que le pape est Alexandre VI, connu sous le nom de Rodrigo de Borja ! Il est excommunié en 1498 pour hérésie, prophétisme et sédition, il est pendu et brûlé.
La leçon a atteint son but !
Il est temps pour l’Église catholique de remettre un peu d’ordre dans ses rangs. La réforme catholique (plus souvent appelé contre-réforme) prend son origine au XVème siècle et se développe principalement au XVIème. Il s’agit de revenir un peu aux sources de la chrétienté en redonnant à ses représentants une discipline stricte ce qui n’était plus le cas au vu des nombreux abus des religieux. De nombreux théologiens reviennent sur les fondements du christianisme entraînant avec eux un regain spirituel en Europe.
Quel exemple !
Comment ne pas mentionner l’auteur qui donna naissance à ce mot qui aujourd’hui encore est sur nos lèvres, pantagruélique.
François Rabelais (connu sous l’anagramme Alcofribas Nasier ou bien encore Séraphin Calobars, né en 1483 ou 1494 et mort en 1553 est un écrivain français humaniste de la Renaissance. Ecclésiastique tout en étant anticlérical, il est connu pour être un bon vivant. Connu entre autre pour son œuvre « Pantagruel et Gargantua », il démontre les excès de son temps en des termes plus ou moins crus, ce qui irrite les autorités religieuses.
Au bûcher les hérétiques :
Triste moment de notre période religieuse, l’inquisition marque d’une croix rouge, cette période où la chasse aux sorcières est devenue le dernier jeu à la mode ! Influencé principalement par les franciscains et les Dominicains, l’inquisition veut ramener dans le droit chemin, les protestants, les juifs marranes* (c’est-à-dire ceux qui continuent à pratiquer leur religion en cachette), les musulmans morisques (idem, les convertis au catholicisme et qui restent attachés à leur foi première). Principalement exercé en Espagne, au Portugal et à leurs colonies, l’Inquisition instaure la terreur et marque les esprits. La réputation des inquisiteurs est surtout marquée par les tortures infligées aux hérétiques et les bûchers contre la sorcellerie.
*Marrane, mot de mépris, vient du mot « marrano » en espagnol ou « marrão » en Portugais désignant le porc.
Un nom tristement célèbre :
Tomás de Torquemada est né en 1420 dans le royaume de Castille et mort en 1498 en Castille-et-Léon. C’est un moine dominicain castillan du XVème siècle. Confesseur de la reine Isabelle de Castille et du roi Ferdinand II d’Aragon, il est le premier Grand Inquisiteur espagnole de 1483 à sa mort.
L’histoire de France pour les nuls de Jean-Joseph Julaud, édition First :
De la banque à la banqueroute : Le franc d’or fin, nouvelle monnaie stable, va ravir les prêteurs qui craignent les nombreuses dévaluations soudaines. Ces prêteurs sont des Lombards (des Italiens) et les Juifs, premières victimes lorsque les temps sont difficiles et que les endettés ne parviennent plus à rembourser leurs dettes. Dans ce monde de la finance existent aussi des changeurs qui s’installent sur les places ou dans les marchés avec leur banc. Ce ban est à l’origine du mot « banque ». S’ils ont fait de mauvaises affaires, ils cassent ce banc. Et comme beaucoup de ces changeurs sont d’origine italienne, le banc cassé, « banca rotta), a donné banqueroute.
Les valois direct et la vie quotidienne :
A la mode des galeries :
Sous Charles VI, le bon roi René 1er d’Anjou ramène de Sicile un nouveau style d’architecture intérieur. Fini les traversées de salle en salle, la galerie est instaurée.
De nouveaux murs pour les délinquants :
Le 22 avril 1370, la construction de la Bastille commence, le prévôt de Paris, Hugues Aubriot pose la première pierre. Une destinée bien mouvementée qui évolue au fil des siècles. Charles V en ordonne son élaboration pour renforcer les remparts de Paris. De forteresse, château royal puis prison d’Etat, sa carrière s’achève avec sa démolition en 1789.
Un véritable casse-tête :
Déjà, quand vous devez faire le plan de table à votre mariage, il est compliqué de placer les invités entre ceux qui ne se connaissent pas et ceux qui ne s’entendent pas. Alors ajoutez à cela, que vos hôtes mangent dans la même écuelle. A là, vous rigolez moins. On appelle ça « manger à la mode de France », « chacun ayant une dame ou une pucelle à son écuelle ». Et puis, il y a un ordre, « au chef de la table », le seigneur et son épouse, autour prend placent les convives dans l’ordre du mérite et de l’âge. Bon, je suis sûr que maintenant, votre plan de table est plus simple.
Un marchand syndicaliste :
Etienne Marcel né entre 1302 et 1310 et mort en 1358 est le prévôt des marchands de Paris sous le règne de Jean II le Bon. Défendeur des petits artisans et compagnons qui constituent le gros des citadins, il veut instaurer un mouvement réformateur en voulant instaurer une monarchie française contrôlée. Il se dresse contre le futur roi Charles V, fils de Jean le Bon (régent du royaume pendant la captivité de son père). Le conflit engendre une guerre civile. Les bourgeois parisiens trouvent qu’Etienne Marcel dépasse « les bornes des limites ». Ils l’accusent de trahison en déclarant qu’il voulait livrer la ville aux anglais, il est assassiné.
Sans foi, ni loi :
Qui est ce fameux Jacques Cœur ? Commerçant sans scrupule prêt à tout pour arriver à ses fins, n’hésitant pas à frauder, à spolier, à jouer les trafiquants d’armes, ou encore un homme très intelligent, sachant manier les ficelles du commerce. Ne pourrait-il pas être les deux à la fois. Né vers 1395 – 1400 et mort en 1456, commerçant, il devient argentier du royaume. Mais, ce riche bourgeois croyant impunément que tout était permis, finit par se brûler les ailes. Son immense fortune fait des jaloux, ces nombreux débiteurs dont le roi lui-même, invoque des accusations à son égard et provoque sa chute. En 1451, il est emprisonné puis banni en 1456, bien sûr, après avoir été dépouillé. Louis XI, convaincu de son innocence, fait réviser son procès et sa descendance récupèrera une partie des biens.
Des taxes, toujours des taxes :
Difficile d’y échapper ! Bon, à l’époque féodale, le roi tire ses ressources de ses domaines. Mais, car il y a toujours un mais, il pouvait exiger une aide de la part de ses loyaux sujets, pour le mariage de sa fille, le paiement d’une rançon, le départ pour les croisades ou la guerre. Toutefois, cette « aide » devait être payée par ses vassaux et par les communautés. Puis ces aides vont être de plus en plus souvent réclamées. Sous Charles VII, cette « aide » devient définitive. C’est une sorte d’impôt prélevé sur toutes marchandises achetées ou échangées. En 1443, elle est allégée ne s’appliquant plus qu’à la viande et au poisson.
Le franc est né :
Jean II le Bon signe l’ordonnance de Compiègne le 5 décembre 1360 pour la création d’une nouvelle pièce de monnaie le franc. Cette nouvelle monnaie permet de collecter un impôt régulier sur des valeurs stables. La nouvelle pièce contient 3.88 gr d’or fin et a une valeur d’une livre, soit vingt sous.
Les taxes ne font pas l’unanimité :
Une fois décidée, les taxes doivent être perçues. Le 1er mars, premier jour du prélèvement, un fermier de l’imposition vient réclamer l’impôt à une vieille marchande de cresson. Il est entouré et massacré, le peuple se rebelle contre cette nouvelle redevance. Une troupe de 4000 personnes envahit les magasins de l’Hôtel de Ville et prennent douze mille maillets de plomb, ce sera la journée des Maillets, appelée plus tard « journée de Maillotins ». Les maisons des juifs et des fermiers sont pillées et saccagées. La révolte sera noyée dans le sang. Vers la même époque, la révolte des « Tuchins » à l’encontre des exactions du duc de Berry, lieutenant en Languedoc, éclate. Malgré une dure répression, elle ne s’éteint qu’en 1384.
Naissance des confréries :
Les premières confréries sont à caractère religieux. Elles accompagnent les ouvriers des corps de métier dans les tracas de la vie quotidienne, comme le décès ou la trop grande misère.
Une puissance maritime décevante :
Charles V veut contrôler la Manche mais pour cela il a besoin d’une puissance maritime. En 1373, Jean de Vienne est nommé nouvel amiral de France et réorganise entièrement les forces navales. Le Vauban des mers réussit merveilleusement sa mission, dès 1377, la France peut aligner 120 navires de guerre, dont 35 vaisseaux de haute mer, l’objectif est atteint. Bon d’accord, pour les bateaux de plaisance, il va falloir attendre encore un peu…
Les débuts de la colonisation :
Découvrir de nouvelles terres, découvrir un autre environnement, voilà le but premier des colons. Puis, arrive la vraie colonisation, celle où l’on enlève à l’autochtone sa liberté, où on le spolie de ses biens, de sa vie. L’affaire finit par être bien rodée. Tout d’abord, on recherche les nouveaux territoires, puis on commerce gentiment avec les habitants, et on commence à bâtir quelques factoreries, puis des forteresses, pour se protéger. Une fois bien établi, lorsque la garnison militaire semble suffisante, fini les échanges courtois avec les souverains indigènes, on les évince et on s’empare de toutes leurs richesses et pour leur bien, on les convertit à notre religion puis on les prive de leurs traditions pour mieux les apprivoiser aux nôtres.
Oubliez la reconnaissance :
Ces nombreux conquistadors qui ont fait la fortune de leurs pays, Espagne et Portugal en l’occurrence, ont été bien mal récompensés. Colomb rentre à Séville dans les fers, Cortez tombe en disgrâce, Pizarro est assassiné, Nunez de Balboa (qui découvrit l’océan Pacifique) décapité, Camoëns (le poète-guerrier du Portugal) passe des années dans un cachot infâme. Et tous ceux moins connus qui errent dans les rues comme des mendiants, invalides et sans le sou, ce sont les marins, les soldats qui au péril de leur vie ont donné tant de joyaux à la couronne.
Les Français des esclaves :
Eh oui, on parle beaucoup de l’esclavage de certain peuple, mais il est tout de même bon de savoir que la traite des esclaves blancs en Barbarie concerna entre 1.3 millions et 2.5 millions d’âmes, dixit Samuel Touron. La partie la plus touchée fut le sud de la France, entre autres la Provence et le Languedoc.
Haut les mains !
Les premiers canons (couillards, couleurvrines, faucons, bombardes ) sont apparus au début du XIVème siècle en Europe. De manipulation dangereuse, il n’était pas rare qu’ils explosent à la face des canonniers. Heureusement, ils seront perfectionnés au milieu du XVème siècle.
Déjà la guerre bactériologique :
Au XIVème siècle, une épidémie exceptionnelle frappe l’Europe, la grande peste noire tuant cinquante millions de personnes. Son départ se trouve à caffa en Crimée. Effectivement, les Tartares assiègent le comptoir génois et n’arrivent pas à prendre la place. Subissant la maladie, ils catapultent des cadavres dans la place. Conclusion, les génois gardent Caffa mais ramènent dans leur galère la terrible maladie qui dévaste les villes et les campagnes.
Des médecins avec de drôles de museau !
Qui l’eut cru ?
En 1349, pour donner suite à la contamination de la peste, une terrible famine se déclare. Des scènes abominables, inimaginables se produisent, des loups entrent dans les maisons pour manger jusqu’au nourrisson dans le berceau, le peuple devient anthropophage allant jusqu’à décrocher du gibet un condamné… Tous les jours sont des combats contre la misère et la faim où s’ajoutent le crime et la débauche. Pour clore ce magnifique tableau, en fond d’écran, la guerre de 100 ans bat son plein.
Des concoctions quelque peu ragoutantes :
En 1258, Louis IX donna un statut aux vendeurs et préparateurs de médicaments. Les premiers apothicaires apparurent. A partir du XIVème siècle, ces droguistes doivent passer des examens pour exercer leur science mais également doivent prêter serment. Ils bénéficient de l’importation massive des épices venues du Moyen Orient. Vendant aussi bien du sucre, des herbes, des objets magiques, certains laissent libre cours à leur imagination. Un peu charlatan, un peu médecin, un peu sorcier, ils utilisent toute sorte de produit. Ainsi dans des préparations, vous pouvez retrouver des limaces, de la fiente de crocodile, des larmes de cerf, de la cervelle de sanglier, le tout assaisonné avec quelques herbes et quelques épices. Certains ont comme livre de chevet le « Traité des fientes » écrit en 1280 par le dominicain Albert Froot ! Heureusement, la médecine a fait quelque progrès mais ce n’est pas pour autant que l’on connait la composition exacte des médicaments, à bon entendeur, je vous salue !
Voulez-vous un petit bain ?
Les gens plus aisés possèdent le nécessaire pour se laver chez eux. En général, un baquet de bois plus ou moins grande taille, est garni de peignoirs ou fonds de bain pour éviter les échardes dans le derrière ! Ces fonds de bain appelés baignoire (nom bien connu aujourd’hui) sont très étoffés (jusqu’à 20 mètres de toile fine). L’usage veut que l’on se lave avant le repas, c’est pourquoi il n’était pas ridicule de proposer à son invité de prendre un petit bain avant le souper. Je vous déconseille fortement de le faire, je ne suis pas sûr que votre convive apprécie !!!
Un nouveau style de lupanar :
Les étuves publiques ont permis au peuple durant des siècles une certaine propreté. Mais voilà, une fois de plus des déviances vont aboutir à la fermeture de ces lieux. A partir du XVème siècle, la vocation première des étuves se transforment devenant petit à petit des lupanars où gens fortunés passent un excellent moment avec de jeunes ribaudes. Les directeurs sans scrupule en profitent pour remplir leurs poches. L’Église s’insurge contre ces pratiques, quand aux médecins ils craignent la recrudescence des maladies vénériennes.
Un mot doux à l’oreille :
Les fillettes sont des cages de fer suspendues au-dessus du sol. Une fois enfermé, le prisonnier ne peut ni se tenir debout ni s’allonger. C’est un supplice long et douloureux qui aurait pour fondateur l’évêque de Verdun. Sans commentaire…
Ah justice, quand tu nous tiens !
La justice devient de plus en plus l’apanage du pouvoir royal, mais quelques grands fiefs gardent leur privilège de droit de justice sur les gens de leur domaine. Ce privilège génère de la jalousie chez les nobles ne le détenant pas. Phénomène aggravant, les fourches patibulaires ou pilier de justice, visible dans le voisinage du château qui rappelle au visiteur le pouvoir particulier de ce seigneur sur ses terres.
Une justice à double tranchant :
Les magistrats sont devenus propriétaires de leur charge. Indépendant du pouvoir politique, ils peuvent être plus impartial. L’hérédité de la charge favorise le maintien d’une tradition professionnelle. Cependant, des magistrats un peu moins scrupuleux acceptent des pots de vin (soit en nature, soit en argent) afin d’enrichir leur petite fortune personnelle, ce qui bien entendu, faussait le jugement. L’affaire est tellement fréquente qu’elle reste une plaie de la justice en France jusqu’à la révolution.
L’étêteur étêté :
Les Bourguignons entrent dans Paris, les règlements de compte peuvent commencer. Un dénommé Capeluche, bourreau de son état, officiant au châtelet, n’en est pas en reste. Lors d’émeutes, à la tête d’un groupe de sans scrupules, il conduit une véritable boucherie. Des prisonniers sont défenestrés, brûlés et mutilés. Ecœurés par cette violence, le peuple demande son arrestation. Chose faite, il est arrêté et mené au billot. Un peu sûr de lui le garçon, il vérifie que le tranchant de la hache soit suffisamment affûté pour trancher sa tête.
A la mode de chez vous :
Agnès Sorel, maîtresse de Charles VII fait la mode. Cliente fidèle de Jacques Cœur, elle dilapide des fortunes en lingerie. Ses robes ont des traînes jusqu’à huit mètres, ce qui demandent des quantités de tissus, ce dont le marchand ne se plaindra pas. Heureusement pour le trésor royal, elle se rattrape en inventant le décolleté épaules nues, et même très nues. Un chroniqueur aurait dit « cette ribaudise et dissolution ».
Au scandale !
Les protecteurs des animaux le savent-ils ? On doit la technique de la chasse à la glu à un dénommé Henri de Ferrières, seigneur de Gisors, en Normandie, auteur d’un traité de chasse illustré de 1379. Cette méthode est surtout utilisée par le petit peuple car dans les milieux aristocratiques, la chasse est pratiquée avec des faucons dressés, ces messieurs préfèrent ne pas se salir les mains.
La St Valentin :
A l’origine, la st Valentin correspond dans la religion romaine aux lupercales, fêtes se déroulant du 13 au 15 février. En 1496, le saint patron des amoureux Valentin de Terni est fêté le 14 février. C’est Alexandre VI qui lui donne le titre de « patron des amoureux ».
Le Paris match de l’époque :
Le journal d’un bourgeois de Paris raconte le quotidien sur la vie de la capitale et sur les luttes intestines entre les Bourguignons et les Armagnacs. L’auteur peut connu, un chanoine de Notre-Dame aurait écrit ce récit entre 1405 et 1449. Un journaliste peu objectif, partisan bourguignon, cet écrivain aurait oublié de mentionner certains faits pouvant être préjudiciable à son camp, comme l’assassinat de Louis d’Orléans ou certaines défaites anglaises.
Jean Fouquet :
Jean Fouquet, né vers 1420 et mort entre 1478 et 1481 est considéré comme l’un des plus grands peintres de la première renaissance du XVème siècle. Reconnu à son époque, Louis XI qui aime s’entourer d’artistes le consacre « Maître de Tours ».
François de Montcorbier dit Villon, né en 1431 et mort après 1463 est un poète français. Surtout connu pour ses frasques, ses nombreuses arrestations ou encore ses exils, son œuvre est publiée quelques décennies après sa disparition et connaît un véritable succès, comme « le lais », le « testament ». La légende Villon prend forme, et en fonction des époques, elle ira du farceur escroc au poète maudit.
La jacquerie cannibale :
Une autre révolte des paysans mécontents de leurs situations, et qui ne pourrait l’être à moins ! Victimes de la guerre, leurs terres sont ravagées par les troupes anglaises et françaises, leurs récoltes pillées, leurs femmes violées et de surcroît s’ajoute des impôts sans fin, pour payer la guerre, la rançon du roi ou encore l’équipement des chevaliers. Les paysans sont las. Ce qu’ils demandent, c’est travailler en paix et pouvoir vivre de leur labeur. En 1358, les paysans, les Jacques, prirent pour chef Guillaume Caillet ou Callet (prénommé Jacques Bonhomme par Jean Froissart) pour mener la révolte et le nommèrent roi. Leur rage est sans borne et ils font parfois preuve d’une très grande cruauté. Une chronique de l’époque rapporte que lors de l’invasion d’un château, les Jacques tuent le seigneur, le dépècent, le mettent à la broche et oblige sa femme à goûter leur rôti ! Guillaume est capturé par Charles le Mauvais, il le fit mourir en le couronnant d’un trépied de fer rougi au feu. Inspiration quand tu nous tiens !
Solution Enigme
Et Monaco ?
En 1346, les Grimaldi agrandissent leur domaine en acquérant les seigneuries de Menton et de Roquebrune.
En 1357, Charles 1er Grimaldi décède. Les génois s’approprie le rocher de 1357 à 1395 et exile les fils de Charles, Rainier II et Louis de Monaco.
Retour des Grimaldi sur le rocher, les trois fils de Rainier II, Jean, Ambroise et Antoine reprennent possession de Monaco en 1419, avec l’aide de l’alliance du seigneur d’Anjou. Ils se proclament tous les trois coseigneurs jusqu’en 1427. Jean voulant être seul maître, abandonne Menton, Roquebrune et ses biens à la Turbie à ses frères. Après 72 ans de règne, Jean doit penser à sa succession, et voilà un problème bien épineux. Il n’a qu’un fils, Catalan, qui lui n’a conservé qu’une fille. Pas question que la dynastie des Grimaldi s’arrête. Il fait un testament dans lequel il déclare que la succession ne doit être transmise qu’à des « mâles » mais en cas de défaillance masculine, une fille pourra succéder à son père à condition qu’elle épouse « un homme appartenant soit à la race, soit à l’albergue des Grimaldi ». Les descendants devront prendre les armes et le nom des Grimaldi. C’est ainsi qu’en 1465, Claudine, fille de Catalan et petite-fille de Jean 1er épouse un proche parent, son cousin, Lambert Grimaldi, coseigneur de Menton. Il renforce les défenses de Monaco, se met sous le protectorat de la France sans obligation en contre partie et surtout obtient l’indépendance de son territoire. Il se sépare du gouvernement de Gènes.
Ses fils Jean II de Monaco et Lucien de Monaco lui succèdent.