Les Valois d'Angoulême
Les Valois d'Angoulême
Décédé le 31/03/1547 au Château de Rambouillet
(52 ans)
François 1er est reconnu comme roi emblématique de la période de la Renaissance. Durant son règne, les arts et les lettres connaissent un développement prestigieux. On ne peut oublié sa connivence avec le célèbre Léonard de Vinci, peintre de la non moins célèbre Joconde.
Sur le plan militaire, son règne sera ponctué par de nombreuses guerres diplomatiques et notamment sa rivalité avec le roi Charles Quint.
Décédé le 10/07/1559 à l'Hôtel des Tournelles
(40 ans)
D'un point de vue politique et artistique, il continue dans la lignée de son père.
Son règne est marqué par l'essor du protestantisme, et malgré son combat, il ne peut empêcher les guerres de religion qui s'ensuivront.
Il meurt lors d'un tournoi, blessé par un éclat de lance dans l’œil.
Décédé le 05/12/1560 à l'Hôtel Groslot
(16 ans)
Les querelles de religieux sont en pleine crise. Les Guise, partisans de la répression à l'égard des protestants appliquent la non tolérance.
En politique extérieure, la France perd de son influence en Europe avec la perte d'un certain nombre de pays comme l’Écosse, le Brésil, la Corse...
Il décède sans enfant,son frère cadet Charles devient roi.
Décédé le 30/05/1574 au château de Vincennes
(23 ans)
Sous son règne les guerres de religions sont à leurs apogées, malgré les efforts de Catherine de Médicis pour les empêcher. Les tentatives de réconciliation ne suffiront pas pour entraver le massacre de la Saint Barthélemy.
La guerre des frères bat son plein. Charles IX de santé fragile décline de plus en plus face à ces évènements dramatiques. Son plus jeune frère François de France (qui décèdera en 1584 de la tuberculose, et ne sera ainsi jamais roi), crée le parti des "malcontent" avec son beau-frère, le futur roi Henri IV. Ce complot avait pour but d'évincer, le futur Henri III du trône. Catherine de Médicis déjouera cette conspiration.
Charles IX meurt d'une pleurésie avec comme seul héritier : une fille, son frère devient Henri III.
Décédé le 02/08/1589 au Château de Saint-Cloud
(37 ans)
Chef de l'armée, il est un brillant militaire qui gagne de nombreuses batailles contre les protestants.
Il devient roi de Pologne sous le nom d'Henryk Walezy mais ne restera que deux ans, le trône de France lui revenant au décès de son frère.
Durant son règne, les guerres de religion se poursuivent et le roi doit faire face à la Sainte Ligue (parti politique créé dès 1568 pour lutter contre le protestantisme) qui menace le royaume. Henri III sera même chassé de la capitale en 1588.
Sa personnalité contrastée montre un homme à plusieurs facettes. Roi guerrier et politique, il est également coquet, voire efféminé, entouré d'hommes dont la réputation de favoris (comme Joyeuse ou d'Epernon) joue en sa défaveur.
Il est le premier roi Capétien à mourir assassiné. Il est poignardé par le moine Jacques Clément.
Décédé le 22/08/1350 à Nogent le roi ou Coulombs
(57 ans)
Philippe VI est choisi car non seulement les femmes ne peuvent ni prétendre, ni transmettre la couronne mais il est l'héritier le plus direct dans la dynastie.
1515 : Arrivée au pouvoir des valois d'Angoulême
Liste des rois valois d'Angoulême
1589 : Fin du règne des valois d'Angoulême
Arrivée au pouvoir des Valois d'Angoulême :
Le beau François 1er, roi emblématique de la Renaissance :
Il devient roi au décès de son petit-cousin Louis XII (Louis 1er d’Orléans était leur grand-père), et ils ont tous les deux Charles V comme arrière-grand-père. Rien ne prédestinait François 1er à monter sur le trône de France, et pourtant il est à l’origine de la dynastie des Valois d’Angoulême. Il va régner pendant 32 ans. Durant cette période, on garde en mémoire la fameuse bataille de Marignan. Avec ces puissants voisins, la rivalité est permanente. Entre Henri VIII en Angleterre et Charles Quint qui entoure le royaume de France à l’Est et au sud, les guerres et les réconciliations se succèdent. Sur le plan intérieur, il développe l’administration du pouvoir, qui deviendra la monarchie absolue sous les Bourbons. Sans en connaître les conséquences, il facilite l’intégration de la réforme naissante, ce qui entrainera les guerres de religion.
Les Valois d'Angoulême et la politique :
Une mère aux anges :
Le 1er janvier 1515 est un jour d’extrême bonheur, Louis XII est mort et son fils chéri que Louise de Savoie surnomme avec tendresse « mon césar » devient François 1er. Cette mère adorée par son fils va tenir son rôle de reine mère à merveille. Intelligente, avide de pouvoir et de richesses, elle devient régente du royaume quand son fils part à la guerre, elle est également là quand François est fait prisonnier par Charles Quint. Quant à la maison royale, les décisions sont siennes et même la pauvre reine Claude de France, épouse du roi, n’a pas son mot à dire, y compris sur l’éducation de ses propres enfants… Cette dernière, réservée et timide, meurt à l’âge de 24 ans suite à ses nombreuses grossesses.
La bataille de Marignan :
Elle fait partie de l’un des épisodes des guerres d’Italie commencées par Charles VIII en 1494. François 1er et ses alliés vénitiens s’opposent aux mercenaires suisses pour le duché de Milan. La guerre se déroule à Marignano en Italie aujourd’hui Melegnano. C’est la première victoire du jeune roi qui vient d’accéder au trône.
Un rêve hors de prix :
A la mort de l’empereur Maximilien, le 12 janvier 1519, quatre prétendants se confrontent : Henri VIII d’Angleterre, Frédéric de Saxe, son petit-fils Charles 1er (futur Charles Quint), roi d’Espagne et des deux siciles et François 1er. Les deux premiers candidats se retirent. François 1er rêve de devenir empereur du Saint Empire mais voilà, un rival de taille se mesure à lui Charles 1er. Une véritable course s’engage et c’est à celui qui fait les plus belles promesses et les plus beaux cadeaux. François offre aux grands électeurs, au nombre de 7, princes et archevêques un généreux don sous la forme d’or, soit une tonne et demie. Charles 1er augmente la mise et en propose deux. Pas bégueule, les grands électeurs le choisissent comme empereur du Saint Empire Germanique, et se permettent de conserver non seulement l’or de Charles 1er qui devient Charles Quint mais également celui de François 1er qui a fait l’erreur de donner le montant de la somme avant les élections… Autant dire que François 1er gardera toute sa vie une haine farouche envers l’empereur !
Le jeu des négociations ne regarde pas à la dépense :
François 1er qui veut contrer Charles Quint, veut s’associer à Henri VIII. Pour cela, il organise une rencontre le 7 juin 1520 près de Calais, dans ce qu’on appelle le camp du drap d’or, Pourquoi le drap d’or : parce que mille tentes de drap d’or et d’argent ont été dressées pour recevoir les Anglais. Un étalage de richesse va se poursuivre pendant plusieurs jours, ce qui va en éblouir certains et en mécontenter beaucoup d’autres. Vanité quand tu nous poursuis…
Des rois hors du commun :
Charles de Habsbourg, dit Charles Quint est né le 24 février 1500 à Gand en Flandre et mort le 21 septembre 1558 au monastère de Yuste en Espagne. Il est un prince de la maison de Habsbourg, fils de Philippe le Beau et de Jeanne la Folle. Son domaine est colossal, il détient notamment l’Espagne, son empire colonial, dix-sept provinces des Pays-Bas, du royaume de Naples et des possessions autrichiennes. Il est élu empereur des Romains en 1519, il est le monarque le plus puissant de la première moitié du XVIème siècle et entre autre encercle la France.
Henri VIII est né le 28 juin 1491 et mort le 28 janvier 1547, il est roi d’Angleterre et devient roi d’Irlande en 1509. Ses débâcles amoureuses marquent tout le long de son règne. Tout d’abord, il répudie sa première épouse Catherine d’Aragon qui fait appel au pape. Conclusion, Henri VIII est excommunié mais malgré les protestations de Charles Quint et du pape, il répudie son épouse pour se marier avec Anne de Boleyn. Cette dernière, protestante, convertit le roi et le protestantisme commence à se tracer un chemin en Angleterre. Après ce second mariage, quatre autres suivront. Henri VIII fait exécuter deux de ses femmes. Au final, il aura deux filles qui vont régner sur le royaume anglais Marie 1ère d’Angleterre, fille de Catherine d’Aragon et Elisabeth 1ère, fille d’Anne de Boleyn.
Captif de son pire ennemi :
François 1er assiège Pavie depuis des mois et refuse de capituler. Le 24 février 1525, l’armée française est vaincue par les Impériaux de Charles Quint et François 1er est fait prisonnier. Les négociations pour la libération du roi vont durer pendant un an. Les exigences de Charles Quint sont démesurées. La mère de François 1er, Louise de Savoie demande de l’aide à Soliman le Magnifique qui rassemble la flotte de Khayr ad-Din Barberousse contre l’empire des Habsbourg pour contrer Charles Quint. C’est le début d’une alliance franco-ottomane qui durera dans le temps. Au final, François 1er est libéré après un an de captivité, en concédant aux exigences de l’empereur des romains. Il est même obligé de laisser ses deux fils, François et Henri (futur Henri II) en otage. Mais son chagrin est éphémère, dès qu’il rentre dans son royaume, il rejette le traité, déclarant qu’il avait été obtenu sous la contrainte. Ses fils restent prisonniers durant plus de quatre ans…
Une héroïne niçoise, la Dona maufacha (la femme mal faite) :
Le 15 août 1543, Nice, alors ville italienne, est assiégée par les troupes franco-ottomanes (François 1er a fait une alliance une nouvelle fois avec le sultan ottoman Soliman le Magnifique, pour contrer son ennemi préféré Charles Quint). Les soldats turcs parviennent à se hisser au sommet de la tour et l’un d’eux plante leur drapeau rouge avec un croissant d’or. Arrive Catherine Ségurane (une lavandière) suivie par des soldats, avec son battoir à linge elle assène un coup violent sur la tête de l’envahisseur (certains disent qu’elle l’a tué, d’autres seulement assommés). Elle récupère le drapeau, le déchire en mille morceau et le jette. Par ce geste, elle galvanise les troupes. Ils arrivent à repousser les troupes turques en bas des remparts. La ville décide de capituler mais pas le château, les niçois sont évacués sous la protection des français au grand regret des ottomans qui auraient bien aimé renflouer leur stock d’esclaves, ce qu’ils firent le 19 août. Effectivement, un contingent remonta la vallée du Paillon jusqu’à l’Escarène et se rendit jusqu’à Sospel, détruisant et dévalisant tout sur son passage. Finalement, l’arrivée du duc de Savoie, Charles II, fit son entrée à Nice le 12 septembre 1543 et les assiégeants turcs quittèrent la place.
Henri II, l’amoureux :
Fils de François 1er et de Claude de France, Henri II est né le 31 mars 1519 à Saint-Germain-en-Laye et mort le 10 juillet 1559 à Paris. Traumatisé dans sa petite enfance suite à sa captivité en Espagne à l’âge de 7 ans, il en garde des séquelles devenant notamment hypocondriaque. Il épouse Catherine de Médicis le 28 octobre 1533. Ce n’est pas l’amour fou surtout pour Henri II qui est éperdument amoureux depuis l’âge de 15 ans de Diane de Poitiers de 19 ans son ainée. Il faut attendre 10 ans de mariage pour que le premier enfant naisse. Dix enfants naissent de cette union, trois fils seront rois, François II, Charles IX et Henri III et une fille deviendra reine de Navarre et de France, Marguerite de France. Jusqu’à sa mort lors d’un tournoi, Catherine restera dans l’ombre de Diane de Poitiers.
Les secrets de jouvence de Diane de Poitiers :
Après avoir accompagné le futur Henri II et son frère lors de leur captivité en Espagne, elle devient maîtresse du roi dès son avènement au trône, et ce malgré la différence d’âge des amants (elle a dix-neuf de plus que lui). Sa beauté en fait pâlir plus d’une et les critiques vont bon train sur ses secrets de beauté. Pour cela elle utilise des décoctions singulières. Entre autre, de l’eau de pigeon qui se compose de jus de liseron, nénuphar, concombre, melon, fleurs de lys et de fèves dans lesquels ont macéré des pigeons hachés, du beurre, du sucre pilé, du pain mollet et du camphre. Lorsque le tout, additionné de vin blanc, a été distillé. Le tonique obtenu nourrit, purifie et rafraîchit le teint. Elle se frictionne d’essences de roses et de romarin, et pour la blancheur de ses mains, elle utilise des décoctions de feuilles de bouleau et de millet en massage. Son parfum est composé de benjoin, de gomme arabique, de musc, de girofle et de muscade. Mais il semblerait aussi qu’au lit, elle n’était pas en reste. Catherine de Médicis aurait espionné les ébats amoureux de Diane et d’Henri… Il est vrai qu’à l’époque, la question du sexe ne faisait pas parti de l’apprentissage d’une jeune fille !
Un cousinage indésirable :
Eh oui ! Catherine de Médicis et Diane de Poitiers sont cousines. Le grand-père de Catherine, Jean IV de la tour d’Auvergne (père de Madeleine de La Tour d’Auvergne, sa mère) est le frère de Jeanne de la Tour d’Auvergne, grand-mère de Diane de Poitiers, (mère de Jean de Poitiers, son père). Je ne suis pas sûre que Catherine de Médicis se soit vantée de ce lien de parenté !
Un destin tragique :
Catherine de Médicis est née le 13 avril 1519 à Florence et morte le 5 janvier 1589 à Blois. Fille de Laurent II de Médicis et de Madeleine de la Tour d’Auvergne, elle grandit en Italie. Elle hérite au décès de ses parents à sa naissance (sa mère meurt quelques jours après l’avoir mise au monde et son père trois semaines plus tard de la syphilis) du titre de duchesse d’Urbino et de comtesse de Lauragais, puis au décès de sa tante Anne d’Auvergne du titre de duchesse d’Auvergne. Elle est une héritière riche. Elle épouse en 1547 Henri II, futur roi de France. Poursuivi par un destin peu envieux, elle subit la maitresse de son époux Diane de Poitier. Au décès de celui-ci, elle prend les rênes du pouvoir auprès de ses trois fils qui n’ont pas de descendants males à leur décès ; d’abord avec son fils ainé François II, âgé de 15 ans qui ne gouverne qu’une année, lui succède son frère Charles IX, âgé de 10 ans, qui est roi durant 13 ans, et enfin le dernier de ses fils, Henri III, âgé de 23 ans, qui règne durant 15 ans. Elle est confrontée durant toute cette période aux guerres de religion et est tiraillée par tous les grands du royaume qui veulent profiter de la faiblesse royale.
Une mort tout aussi tragique :
Catherine de Médicis s’intéresse énormément à l’astrologie. Elle demande conseil à plusieurs astrologues dont un très connu Nostradamus, mais celui qui prédit sa mort est Côme Ruggieri. Il lui dit qu’elle décèderait près de Saint-Germain. Catherine très superstitieuse s’éloigna de tous les endroits rappelant « Saint-Germain », espérant ainsi conjurée la prédilection. Mais son destin était écrit et le 5 janvier 1589, elle meurt d’une pleurésie parmi les siens et de son confesseur Julien de Saint-Germain.
L’homme qui savait tout faire :
Les nombreux talents de Léonard de Vinci sont connus de tous, homme d’esprit, artiste, scientifique, ingénieur, inventeur, anatomiste, sculpteur, architecte, urbaniste, botaniste, poète, musicien, philosophe, écrivain, il est aussi le grand « copain » de François 1er. A la fin de sa vie, il accepte de venir en France, il s’installe en 1516 à l’âge de 64 ans au manoir du Clos-Lucé, près du château d’Amboise. Un tunnel qui relie le château au manoir permet aux deux hommes de se rencontrer quand il le souhaite. Il décède en 1519 avec à son chevet François 1er.
Un homme proche du pouvoir :
Michel le l’Hospital ou de l’Hôpital est né à priori entre 1503 et 1507 au château de la Roche à Chaptuzat en Auvergne et est mort le 13 mars 1573 au château de Belesbat à Boutigny-sur-Essonne. Sans fortune, il ne peut prétendre à une place importante au sein du royaume, mais grâce à son mariage avec Marie Morin, il gravit les échelons et devient le principal collaborateur de Catherine de Médicis. Il est conseiller au parlement de Paris en 1537, ambassadeur au concile de Trente, maître des requêtes, surintendant des Finances en 1554 et chancelier de France en 1560. Durant toute cette période, il tente de calmer les conflits qu’entraînent les guerres de religion. Pacifiste, l’Hospital est également un écrivain. On lui doit entre autres « Le but de la guerre et de la paix » en 1570.
Des dynasties prestigieuses :
La maison de Condé : Louis de Bourbon, 1er prince de Condé, né à Vendôme en 1530 est le dernier fils de Charles IV de Bourbon, descendant de Louis IX (Saint Louis) et de Françoise d’Alençon. Il est le fondateur de la maison de Condé, et est le premier à porter le titre de Prince. Orphelin, il grandit auprès de Marguerite de Navarre (grand-mère du futur Henri IV), puis du duc de Nevers, ce qui explique son appartenance au parti protestant dont il est le chef. Il meurt assassiné sur le champ de la bataille de Jarnac.
La maison de Guise : Claude de Lorraine, second fils du duc René II de Lorraine est né le 20 octobre 1496 à Condé en Lorraine. Au décès de son père, il hérite de toutes ses possessions lorraines françaises dont Guise, située en Picardie. Claude de Lorraine-Guise est naturalisé français et crée duc et pair par le roi de France François 1er, il est le premier duc de Guise. Sa fille Marie de Lorraine-Guise épouse le roi Jacques V d’Ecosse. Elle fut régente du royaume pendant la minorité de leur fille Marie Stuart. Claude de Lorraine-Guise meurt le 12 avril 1500 à Joinville.
Gaspard de Coligny est né le 16 février 1519 à Châtillon-sur-Loing. Il fait partie de la famille de Coligny, ancienne famille française noble originaire de Bresse. Comte de Coligny, baron de Beaupont et Beauvoir, Montjuif, Roissiat, Chevignat et autres lieux, seigneur de Châtillon, amiral de France, il est élevé auprès des enfants de François 1er, sa mère Louise de Montmorency étant dame d’honneur de la reine Eléonore d’Autriche. Au début de sa vie d’homme, Gaspard de Coligny est catholique et le reste jusqu’au décès d’Henri II, dont il reste le fidèle serviteur. Puis, il commence à s’intéresser au protestantisme. Les intrigues de la cour auront raison de sa fidélité au catholicisme. Au décès de François II, il essaie de convaincre la reine Catherine de Médicis de changer de religion, on le sait, en vain. Au final, bien que son cœur oscillait entre la couronne de France et sa religion, il fut assassiné le 24 août 1572, nuit de la Saint-Barthélémy.
Un désastre s’abat sur le royaume :
Le massacre de la Saint-Barthélemy, du 24 août 1572 à Paris.
Quelles sont les raisons de ce massacre ? Qui en est réellement à l’origine ?
Tout d’abord, les motifs. Faisant suite aux différentes guerres de religion, ses facteurs sont aussi bien religieux, politique que social. La noblesse se déchire entre le parti protestant avec à sa tête le clan des Châtillon-Montmorency et le parti catholique représenté par la maison des Guise. Étant de l’aristocratie, ces deux maisons rivalisent également pour le pouvoir et par conséquent entraîne à leur suite leurs fidèles.
Bien entendu, la décision de ce massacre retombe sur les épaules de Charles IX et de sa mère Catherine de Médicis. Mais, petit parenthèse, l’ordre donné aurait concerné seulement les chefs militaires du parti protestant, mais les sources étant insuffisantes, il a été aisé d’incriminer le roi et sa mère. Charles IX donne l’arrêt du massacre dès le matin du 24 août mais dépassé par les évènements, les massacreurs continuent leur carnage durant les semaines suivantes dans la capitale et se propagera dans plus d’une vingtaine de villes de province.
La reine au sang chaud :
Marguerite de France ou de Valois, surnommée la reine Margot (au XIXème siècle) est la fille d’Henri II et de Catherine de Médicis. Née le 14 mai 1553 et morte le 27 mars 1615, sa réputation sulfureuse fit longtemps parlée d’elle. Belle, intelligente, cultivée, ses amants sont nombreux mais elle n’a qu’un seul époux, Henri IV, et aucun enfant. Leur union est tumultueuse et se solde par un divorce, que l’on peut qualifier aujourd’hui de divorce à l’amiable. Effectivement, elle accepte qu’Henri IV se remarie à condition qu’elle puisse donner son avis sur la future épouse et bien sûr que son « ex » lui laisse quelques liquidités pour subvenir à ses besoins qui ne sont pas négligeables.
Un oui forcé :
Le 18 août 1572, le mariage de Marguerite de Valois et d’Henri de Navarre est célébré. La reine Margot a déclaré auparavant : « Ils ne me gagneront jamais ! ». Arrive le moment de la traditionnelle question posée par le cardinal : « Acceptez-vous … ». Aucun son ne sort de la bouche de la mariée. Son frère, le roi Charles IX assis à ses côtés, pose sa main sur son cou avec assez de force pour la faire ployer, le cardinal se contente de ce ploiement et la voilà épouse du futur Henri IV.
Quand le sort s’acharne :
Marie Stuart 1ère d’Écosse est née le 8 décembre 1542 au Palais de Linlithgow en Écosse et est morte le 8 février 1587 au château de Fotheringhay en Angleterre. A peine âgée de 6 jours, son père décède et elle devient reine d’Écosse. Un peu trop jeune pour gouverner, elle est sous la régence de James Hamilton, comte d’Arran (qui est le plus proche héritier après Marie), et sous la protection de sa mère Marie de Guise. L’Angleterre qui convoitise le royaume d’Écosse voit là une façon de rapprocher les deux pays. Henri VIII souhaite marier son fils Édouard avec Marie. Mais, le projet n’aboutira pas et Marie est mariée à François (futur François II), fils d’Henri II et de Catherine de Médicis. En 1548, âgée d’à peine 6 ans, elle quitte sa terre natale et sa mère pour rejoindre son fiancé. Mariée en 1558, elle devient reine de France mais François II meurt 2 ans après, en 1560. Marie Stuart est renvoyée chez elle. Elle se remarie avec Henry Stuart avec qui elle a un fils, le futur roi d’Écosse (Jacques VI) et d’Angleterre (Jacques 1er). En 1567, son mari est assassiné et les soupçons se portent sur elle et sur James Hepburn, comte de Bothwell. Ce dernier est jugé et acquitté, Marie Stuart l’épouse. Déjà, fragilisée par sa position favorable au catholicisme dans un pays où le protestantisme règne, cette union va précipiter sa chute. Elle est emprisonnée et abdique en faveur de son fils. En 1568, elle s’évade et demande de l’aide à sa cousine Élisabeth 1ère, reine d’Angleterre. Mais Élisabeth la voyant comme une menace, la fait emprisonner quelques jours après son arrivée sur le territoire anglais. Après 18 ans de captivité, Marie Stuart est exécutée en 1587, pour complot.
Enigme
Enigme
La France aux français :
Calais est aux mains des anglais depuis 1337, les débuts de la guerre de cent ans. Les souverains, depuis Philippe VI, veulent redonner ce territoire à la France. C’est chose faite en 1558. Le duc de Guise reprend cette place réputée imprenable et l’Angleterre perd sa dernière base sur le sol français.
La bastille devient prison d’Etat :
Cette forteresse a été construite entre 1370 et 1383 sous le règne de Charles V, pendant la guerre de cent ans afin de fortifier la porte Sainte Antoine et l’Est de Paris. Louis XI s’en servit occasionnellement comme prison. Mais c’est sous Catherine de Médicis que la bastille devient prison d’État. Beaucoup de prisonniers vont avoir l’honneur d’y séjourner.
François II :
Il est né le 19 janvier 1544 à Fontainebleau et mort le 5 décembre 1560 à Orléans. Il est roi de France à l’âge de 15 ans et meurt un an après. Marié à Marie Stuart, fille de Marie de Guise, il laisse la famille de Guise, fervent catholique, prendre les rênes du pouvoir. Malgré tout, après la conjuration d’Amboise, il tente une conciliation avec les protestants, tout en restant implacable envers les perturbateurs.
On enlève le roi !
La conjuration d’Amboise : Durant son règne, Henri II a été intraitable avec les protestants. A sa mort, ils espèrent un peu plus de tolérance. Mais voilà, petit problème, le nouveau souverain François II est marié à Marie Stuart, fille de Marie de Guise, sœur des puissants duc François de Guise et cardinal Charles de Lorraine, qui eux, sont de fervents catholiques. Alors, les huguenots ont une idée de génie, et si on enlevait le jeune roi, François II âgé de 15 ans. Ils font appels à deux princes de sang, Antoine de Bourbon et à son frère le prince Louis de Condé, tous deux acquis aux idées de la réforme et prétendants au trône de France. Mais ils ne sont pas très chauds pour se mettre en conflit avec la royauté. Alors, nos joyeux perturbateurs décident d’agir seuls. Le 17 mars 1560, l’attaque a lieu mais se solde par un échec. Les protagonistes sont arrêtés et leur exécution va servir d’exemple. Certains sont pendus aux balustrades du château, d’autres sont noyés. Quant à Jean du Barry, il est tué en forêt de Château-Renault. Son corps, ramené à Amboise est attaché à une potence avec une pancarte « chef des rebelles » puis il est coupé en cinq morceaux qui sont exposés aux portes de la ville. La répression enclenchée par cet enlèvement loupé fait entre 1200 et 1500 morts.
Charles IX :
Il est né le 27 juin 1550 au château de Saint-Germain-en-Laye et est mort le 30 mai 1574 au château de Vincennes. Il monte sur le trône à l’âge de 10 ans, et c’est sa mère Catherine de Médicis qui assure la régence. Son règne est le théâtre des déchirements entre catholique et protestant. Sur le plan militaire, ce n’est pas très flamboyant. Étant trop occupé à gérer ses conflits internes, le roi ne peut dépêcher des troupes à ses frontières. Le rivage méditerranéen français est harcelé par les razzias esclavagistes d’Uluç Ali Paça, qui est un pirate italien officiant comme corsaire pour l’empire ottoman. Charles IX est à l’origine du massacre de la Saint-Barthélémy. Sans descendant, il laisse son trône à son frère Henri III.
Le massacre qui déclenche les guerres de religion :
Le 1er mars 1562 à Vassy (bourg de la principauté de Joinville dont le seigneur est le duc de Guise) voit le massacre d’une cinquantaine de protestants et d’environ cent-cinquante blessés par les troupes du duc de Guise, fervent catholique. Cet évènement malheureux est le déclencheur des guerres de religion qui perdureront jusqu’en 1598. Maladresse, certes, le roi Charles IX venait de signer l’édit du 15 janvier 1562 autorisant les protestants à se rassembler publiquement à l’extérieur des villes closes pour célébrer leur culte.
Henri III :
Il est né le 19 septembre 1551 à Fontainebleau et mort assassiné le 2 août 1589 à Saint-Cloud. Il est roi de Pologne de 1573 à 1575 sous le nom d’Henri 1er puis roi de France de 1574 à 1589. C’est le dernier roi de la dynastie des Valois d’Angoulême. A son arrivée sur le trône de France, les guerres de religion sont en pleine effervescence. Le royaume est divisé et son autorité est chancelante. Les partis politiques et religieux sont soutenus par des puissances étrangères. Roi aimant impressionner son entourage, il organise des fêtes somptueuses. Les tenues alors adoptées par Henri III et ses mignons choquent, ils se fardent, se poudrent et se frisent les cheveux, portent des boucles d’oreille, de la dentelle et de grandes fraises. Même si leur apparence paraît quelque peu efféminée, ce sont également de rudes guerriers. Lieu peu propice à une mort, Henri III est assassiné par Jacques Clément (frère dominicain) sur sa chaise percée.
Un assassinat commandité :
Nous sommes au château de Bois dans la demeure royale, le 23 décembre 1588, Henri de Lorraine (Henri 1er de Guise), chef de la Ligue catholique devenant un peu trop encombrant et un peu trop influent est convié par le roi Henri III. Bien qu’avertit, ce dernier n’imagine pas que le roi puisse lui tendre un guet-apens. Et pourtant, lorsqu’il traverse la chambre du roi, la garde personnelle royale l’assassine. Son frère le cardinal Louis II de Lorraine est également assassiné, les autres n’ont qu’à bien se tenir ! Le roi aurait eu une petite réflexion personnelle à son sujet : « qu’il est grand, encore plus grand mort que vivant ! ». Encore une fois le destin frappe, Henri III est assassiné par Jacques Clément le 2 août 1589 et sans descendant la dynastie des Bourbons entre dans l’arène avec Henri IV.
Une conquête coloniale au ralenti :
La France est en retard sur le plan des colonisations. Tout d’abord, sa flotte maritime est relativement pauvre. Ensuite, les guerres de religion ne permettent pas d’investir dans des conflits extérieurs. Cependant, quelques flottes s’invectivent du côté de l’Amérique du Nord, notamment avec Jacques Cartier, mais sans vraiment s’y installer. La présence française se fait également sentir au Brésil et en Floride grâce aux pécheurs de l’Atlantique qui vont jusqu’à Terre-Neuve et aux flibustiers, nombreux aux Antilles.
Un ordre social inchangé :
L’ordre social est toujours le même durant cette époque, Le Clergé, la Noblesse et le Tiers-Etat. Cependant, une petite nouveauté, l’ordre des officiers qui va prendre de l’ampleur et qui pourrait presque s’intégrer comme 4ème ordre. Le Tiers-Etat regroupe toujours une multitude de classes, allant du bourgeois opulent, prêt à rentrer dans la catégorie de la Noblesse aux plus pauvres des paysans. Le clergé se distingue toujours en deux classes, le bas clergé chargé des paroisses et le haut clergé proche de la fonction royale. La noblesse et le clergé gardent leur privilège et surtout celui de ne pas s’affranchir de l’impôt.
Ils protestent, les protestants :
En 1528, les premiers adeptes de la Réforme luthérienne protestent de leur foi à la Diète de Spire, contre un décret de Charles Quint qui veut interdire leur doctrine. Ainsi naît le nom de protestants, ceux qui protestent.
Les huguenots :
C’est ainsi qu’on appelle les protestants depuis 1532, le mot huguenot vient de l’allemand « eidgenossen » qui signifie confédérés, associés pour un même objectif, par les mêmes idées.
La naissance des Jésuites :
La compagnie de Jésus est créée en 1539 par Saint Ignace de Loyola, Saint François Xavier, Saint Pierre Favre et les premiers compagnons. Elle est reconnue par le pape Paul III en 1540. La vocation des Jésuites est de se mettre au service de l’Église catholique. Comme les autres religieux, les Jésuites font vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance mais également d’obéissance spéciale au pape. Les textes de l’ordre sont rédigés par Ignace de Loyola.
Ignace de Loyola :
Il est né en 1491 à Loiola et est mort le 31 juillet 1556 à Rome. C’est un prêtre et un théologien basque-espagnol. Il fonde la congrégation des Jésuites. Il soutient la contre-réforme (c’est-à-dire lorsque l’Église catholique aspire à un renouveau spirituel pour contrer le protestantisme). Il exporte sa congrégation vers les Indes orientales, l’Afrique et les colonies espagnoles d’Amérique du Sud. Il est canonisé le 12 mars 1622 par le pape Grégoire XV.
L’affaire des placards :
Dans la nuit du 17 au 18 octobre 1534, des textes anticatholiques sont placardés dans les lieux publics de Paris et de plusieurs villes de province et jusqu’à la porte de la chambre royale de François 1er par des luthériens. Cette nouvelle religion née en Allemagne une quinzaine d’années auparavant commence à s’infiltrer en France. François 1er furieux, décide de cesser toute entente et toute tolérance envers les luthériens. Les sanctions pleuvent. Étienne de la Forge, riche marchand et ami de Jean Calvin, est au nombre des six condamnés au bûcher en janvier 1535. Antoine Augereau est pendu et brûlé, inculpé d’avoir imprimé les placards.
Martin Luther :
Il est né le 10 novembre 1483 à Eisleben en Saxe et est mort le 18 février 1546 dans la même ville. Frère augustin, théologien, professeur d’université, il est à l’origine du protestantisme. Profond religieux, il est furieux contre les dépenses pharaoniques des papes Jules II et Léon X pour le financement de la basilique Saint-Pierre de Rome, en faisant commerce d’indulgences (c’est-à-dire, la possibilité contre une coquète somme d’argent de racheter ses péchés). Le 31 octobre 1517, il publie 95 thèses sur ce sujet. Le pape Léon X lui demande de se rétracter mais Luther refuse, il est excommunié puis doit fuir. Il se réfugie chez son ami le prince-électeur de Saxe Frédéric III le Sage. Sur la fin de sa vie, Luther devient antisémite et écrit de nombreux ouvrages d’une extrême violence.
Jean Calvin :
Il est né le 10 juillet 1509 à Noyon et est mort le 27 mai 1564 à Genève. C’est un théologien français, réformateur et un pasteur emblématique de la réforme protestante. En 1530, il rompt tout lien avec l’Église catholique romaine. Afin d’éviter les persécutions faites au protestant, il se réfugie en Suisse à Bâle. Expulsé de Genève, il se rend à Strasbourg. Puis, en 1541, il revient à Genève. Il écrit en 1534 son premier traité sur la Réforme protestante, « Institution de la religion chrétienne ». Le calvinisme s’étend petit à petit, mais son influence se fait principalement sentir en Écosse, aux Pays-Bas, dans certaines parties d’Allemagne mais également avec la plupart des colons qui s’établirent dans les États du centre du littoral atlantique et en Nouvelle-Angleterre.
Les divers points de divergence entre catholiques et protestants :
- La révélation de la croyance: Les protestants ne voient qu’en la Bible alors que les catholiques y intègrent l’Ancien et le Nouveau Testament
- Le salut dans l’au-delà: Les protestants pensent que seule la foi obtient le salut, les catholiques estiment que les œuvres (charité à l’égard de l’autre, pratiques pieuses…) ouvrent également la voie du salut.
- La vierge et les saints : Les protestants ne leur rendent pas de culte, ils ne sont que des modèles, alors que les catholiques les honorent et les voient comme des intermédiaires.
- Les sacrements : Les protestants les considèrent comme des rites. Les luthériens reconnaissent le baptême, la pénitence et l’eucharistie. Les calvinistes ne pratiquent que le baptême, l’eucharistie ou la cène. Pour les catholiques, il y a 7 sacrements, le baptême, la pénitence, le mariage, l’extrême-onction, la confirmation, l’ordre et l’eucharistie.
- L’eucharistie : Là encore la croyance diverge. Pour les luthériens la présence du Christ dans le pain et le vin est réelle et garde leur substance. Les calvinistes estiment que la présence du Christ dans le pain et le vin n’est pas réelle mais spirituelle. Pour les catholiques, c’est le rite qui transforme le pain et le vin en corps du Christ.
- L’église et son organisation : Les protestants estiment que les fidèles sont égaux par le baptême et constituent l’Eglise, les pasteurs n’ont pas de caractère sacré. Par contre chez les catholiques, il y a une hiérarchie, le pape, les évêques et les prêtres. Ces derniers ont reçu le sacrement de l’ordre.
Anecdote
Anecdote
Les dessous croustillants de l’histoire de France d’Alain Dag’Naud, édition Larousse :
Occupes-toi d’amolli : Pour tenir le coup, sexuellement parlant, dans cette cour dévergondée, on s’échange des recettes de vigueur. Celle-ci nous est restée : « Prenez de l’anis vert, ajoutez-y un peu de musc, de la queue de lézard pilée, une once de testicule de rat, un foie de fauvette, une moustache de chat coupée en menus morceaux, deux cornes de limace et une cervelle de passereau. Faites confire le tout dans du miel. »
Petit récapitulatif des dates des guerres de religion :
Ce conflit qui oppose catholiques et protestants va durer trente-six. Trente-six ans de massacres, d’exécution et de peur.
Sous Charles IX
La première : 1562-1563 : du massacre de Wassy à l’Edit d’Amboise
La deuxième : 1567-1568
La troisième : 1569-1570
La quatrième : 1572-1573 : La Saint-Barthélémy
Sous Henri III
La cinquième : 1574-1576
La sixième : 1576-1577
La septième : 1579-1580
Début sous Henri III, fin sous Henri IV
La huitième : 1585-1598
L’inquisition poursuit son œuvre :
Même si en France, on ne parle plus d’inquisition, les guerres de religion entre protestants et catholiques font un nombre de victimes considérables. Mais dans les autres pays, l’inquisition existe toujours. L’inquisition avec ses tribunaux, ses tortures, ses questions et ses bûchers. Ainsi, elle se retrouve aux Pays-Bas, au Portugal, au Pérou, au Mexique et bien entendu en Espagne.
Le roi choisit « son clergé » :
Depuis le concordat de 1516 négocié entre François 1er et le Saint Siège, la nomination des évêques, des archevêques, des abbés et des prieurs est destinée au roi. Normalement, il ne peut nommer que des gradués en droit sauf dans le cas où il s’agit de « personnes sublimes », c’est-à-dire de très haut rang. Ainsi, le pouvoir royal sur le clergé s’étoffe. Bien sûr, dans les hautes sphères seront principalement affectées des parents, des favoris ou des amis du roi.
Les Valois d'Angoulême et la vie quotidienne :
La traite des dindes :
Les dindes sont importées par les premiers colons espagnols du Nouveau Monde (l’Amérique) et les missionnaires jésuites. On les appelait poule d’Inde. La dinde arrive en France via l’Espagne et probablement la Navarre. En 1534, Marguerite d’Angoulême en fit élever dans son château d’Alençon. Dès lors, la dinde se diffuse rapidement dans toute la France. La première fois qu’elle fut mangée, c’est lors d’un banquet donné en l’honneur de Catherine de Médicis à Paris en 1549. Elle dut plaire car lors du mariage de Charles IX en 1570, la dinde fut de nouveau servie. Vers 1600 dans le traité « Théâtre d’Agriculture et mesnage des champs de l’agronome » d’Olivier de Serres, le coq d’Inde et la poule d’Inde sont abrégés en dinde, employé aussi bien au féminin qu’au masculin.
Un légume mal aimé :
Si aujourd’hui la pomme de terre fait partie de nos aliments préférés, ce n’est pas le cas sous les Valois d’Angoulême. Cultivée depuis des millénaires en Amérique latine, elle arrive sur nos côtes avec les conquistadors lors de la colonisation espagnole au XVIème siècle. Elle est considérée pendant des années comme un remède fade et sans intérêt. Principalement utilisée dans les couvents, la « pata » ne convient pas surtout à la noblesse puisqu’elle pousse dans la terre. Circulant entre l’Espagne, l’Italie, l’Autriche, l’Angleterre et bien d’autres pays, elle arrive sur notre sol qu’à partir du XVIIème siècle.
Fini les doigts sales :
La fourchette fait son apparition sous Henri III qui l’a découverte à Venise, elle ne possède alors que deux longues dents. Bien sûr, avant que la fourchette soit utilisée dans tous les foyers, des doigts vont encore se salir…
Un régime alimentaire excessif :
Les repas sont de plus en plus riches et de plus en plus fréquents. La viande est consommée en grande quantité, surtout en pâtisserie (c’est-à-dire de la viande cuite dans de la pâte). La viande est également enrichie de sauces et d’accompagnements riches. Attention au cholestérol…
Le haricot débarque en France :
C’est sous l’instigation de Catherine de Médicis, lors de son mariage avec Henri II, que le haricot serait apparu dans nos assiettes en 1533. Tout d’abord nommé « fazéol », d’où vient le mot « fayot », on le nomme « haricot » qu’à partir de 1640.
Le pacifique :
Magellan veut rejoindre les Indes orientales et surtout les îles Moluques en Indonésie en passant par l’ouest. Il se met au service de Charles Quint, le roi d’Espagne, bien que Magellan soit portugais. Le 10 août 1519 le voilà parti, il quitte Séville et traverse l’océan atlantique. Son cosmographe Faleiro a préparé les cartographies et les différentes distances pour le voyage, mais il semblerait que ces calculs soient faux. Le voyage s’annonce encore plus difficile que prévu. Après avoir mater une mutinerie, un de ses navires le Santiago fait naufrage mais Magellan poursuit sa route. Il finit par découvrir un cap (qu’il nomme le cap des Vierges) puis un passage peu alléchant qu’il traverse. Ce détroit se nomme aujourd’hui, le détroit de Magellan. Il est passé à l’ouest de l’Amérique. L’océan qu’il traverse est tellement calme qu’il le nomme « Le Pacifique ».
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La découverte du Canada :
Jacques Cartier est né en 1491 à Saint-Malo et est mort le 1er septembre 1557 dans la même ville. Navigateur et explorateur français, il découvre le golfe du Saint-Laurent en 1534 et sillonne ses terres avoisinantes qu’il nomme Canada (de l’iroquoien Kanata, village). Deux autres voyages suivront, en 1535-1536 et en 1541-1542. Écrivain, il décrit merveilleusement ses récits de voyage, donnant des précisions sur sa faune et sa flore ainsi que la vie locale.
Le latin perd son latin :
François 1er décide que la langue française devienne la langue officielle en lieu et place du latin, trop complexe pour beaucoup. Pour cela, le 10 août 1539, deux articles faisant partis d’une ordonnance de 192 (appelée Guilelmine, du nom de Guillaume Poyet son rédacteur), enregistré par le Parlement le 6 septembre 1539, déclare que la langue française sera employée par le pouvoir royal, par l’administration, en politique et en littérature.
La brigade puis la pléiade :
Jeunes élèves de la littérature, ils veulent du renouveau dans l’art de la poésie et du théâtre. Etienne Jodelle, Jean de La Péruse, Rémy Belleau, Pierre de Ronsard, Joachim du Bellay et Jean-Antoine se désignent sous le terme générique de la « Brigade ». Même si l’emploi du latin a été aboli par François 1er de l’administration et des tribunaux, ils veulent aller plus loin. Ils ne veulent pas bannir le passé mais ils veulent que la langue française soit utilisée et que les auteurs puissent écrire au travers de leur propre personnalité et non en copiant les anciens. Ils éditent un manifeste de la docte Brigade qui n’est pas vraiment accueilli à bras ouvert. Mais qu’à cela ne tienne, on parle d’eux et c’est l’essentiel. Ronsard en 1556, se référant à un groupe de sept poètes grecs d’Alexandrie rebaptise la Brigade en « Pléiade ».
« Heureux qui comme Ulysse… » :
Joachim du Bellay est né vers 1522 à Liré en Anjou et est mort le 1er janvier 1560 à Paris. Poète français, il rédige de nombreuses œuvres, « L’Olive », « Les Antiquités de Rome », et dont la plus célèbre est « Les Regrets ». Un groupe de poètes et d’écrivains se regroupent pour former « La Pléiade ». Leur but est de diffuser et de favoriser la langue française. Des noms prestigieux font partis de cette association, dont les plus connus sont Ronsard et Du Bellay.
« Mignonne, allons voir si la rose » :
Pierre Ronsard est né en septembre 1524 au château de la Possonnière à Vendôme et est mort le 27 décembre 1585 au Prieuré Saint-Cosme de Tours. Il fait partie des plus grands poètes du XVIème siècle. On lui doit « Les Hymnes », « Les Amours de Cassandre », « Les Sonnets pour Hélène », « Mignonne, allons voir si la rose » (tant connu par les élèves), etc… Il fait partie du regroupement de la Pléiade.
Michel Montaigne :
Seigneur de Montaigne, Michel Eyquem de Montaigne est né le 28 février 1533 et est mort le 13 septembre 1592. Philosophe, humaniste et moraliste français, Montaigne écrit en français. On lui doit de nombreux essais.
Alcofribas Nasier ?
Pseudonyme de François Rabelais (anagramme de son nom), surnommé également Séraphin Colobarsy, est un écrivain célèbre dont on connaît entre autre Pantagruel (1532) et Gargantua (1534). Il est né en 1483 ou 1494 à Seuilly, et est mort le 9 avril 1533 à Paris. Personnage contradictoire, bon vivant, cet homme aux multiples facettes est un ecclésiastique anticlérical. En plein cœur des guerres de religion, Rabelais est à la fois sensible et critique aux conflits de cette époque.
L’apogée des spectacles italiens :
Arrivés par Lyon, à l’époque d’Henri II et de Catherine de Médicis, les spectacles italiens deviennent l’attraction du moment. Personnages imaginaires, colorés et exubérants, Arlequin, Pierrot, Polichinelle, Pantalon, Colombine et bien d’autres font chavirés les théâtres français.
Un nouveau mouvement, La Renaissance :
Le roi emblème de cette Renaissance est bien sûr François 1er. Ce mouvement vient d’Italie. Ce renouveau redistribue les cartes du mouvement artistique. Il concerne aussi bien la littérature, la philosophie, les sciences que l’architecture, la peinture, la sculpture que la mode. Elle s’étend dans toute l’Europe, en Espagne, en Flandre, en Allemagne, en France… Je ne pourrai pas citer tous les artistes de cette période, mais je suis obligée de mentionner au moins quelques-uns des plus grands : Léonard de Vinci, Michelangelo, Bellini, Raphaël, El Greco, Fouquet…
Des édifices coquets :
Fini la sobriété des châteaux forts dont la fonction principale était la défense. Noblesse et bourgeoisie bâtissent des hôtels magnifiques où le luxe devient l’atout majeur. Les façades sont en brique ou en pierre, de jolies colonnettes s’imposent, des lucarnes travaillées scintillent. Au sein des villes, pour reconnaître les différentes demeurent, pas de numéros comme aujourd’hui, mais le nom du propriétaire pour les nobles ou l’enseigne, le plus souvent selon le métier, pour les bourgeois.
Fontainebleau se refait une beauté :
Fondé en 1137, ce château féodal se relooke sous François 1er. En plein essor de la renaissance, le roi décide de faire de son palais un exemple de luxe et de beauté. François 1er fait appel aux meilleurs architectes et artistes. Proche de Paris, dont il veut faire sa capitale politique, François 1er ne veut plus une cour itinérante. Malheureusement, le roi meurt avant l’achèvement des travaux et ses successeurs Henri II et Charles IX parachèveront l’œuvre.
Mais où sont vos voitures ?
Dans des villes où les rues étaient étroites, insalubres et dangereuses, il n’y avait pas beaucoup de places pour des véhicules encombrants, difficile à manœuvrer avec leurs essieux fixes (en 1550, on comptabilise seulement trois ou quatre carrosses dans Paris). Donc, peu était ceux qui possèdent un carrosse. On se déplace majoritairement à pied au risque de se crotter les chaussures et les bas des vêtements. Pour les mieux lotis, on se rend à la cour en « housse », avec sa femme en croupe. C’est un cheval ou un mulet paré de drap, de soie ou de velours. D’ailleurs dans les grands hôtels se trouvent un montoir, banc de pierre qui permet au cavalier de monter plus facilement sur sa monture.
Taxi, s’il vous plait ?
Eh oui, si on ne peut pas se déplacer facilement, il y a toujours une solution. Au XVIème siècle, apparait les coches (du tchèque « kotchi », voiture à niche). Seulement voilà, les rues étant étroites et les coches pas très maniables, en 1563, le Parlement demande à Charles IX d’en interdire l’usage dans la capitale. La sécurité routière avant tout !
Quelle odeur !
Philippe Auguste s’est déjà préoccupé de l’état de la voirie à Paris. Il avait fait poser des grandes dalles appelées « carreaux » (d’où l’expression : le carreau des halles ou rester sur le carreau), mais en plus de 300 ans et malgré quelques réparations, cette chaussée usagée rendait la circulation dans Paris épouvantable. Donc en 1578, Henri III fait couvrir la bonne ville de Paris de pavés, (dénommés « pavés de la ligue »). Cette amélioration n’est pas au gout de tous, car certains bons seigneurs s’approprient un droit de voierie, ayant pas plus d’informations que cela, je déduis qu’une taxe devait être demandée pour passer sur cet axe puisque jusqu’au XVIIème siècle, il y eut de nombreuses protestations. Mais voilà, reste l’indéfectible problème des égouts rendant la ville irrespirable. Deux égouts traversent la ville. Pour les traverser, des petits ponts (appelés « ponceaux ») sont construits, petit inconvénient, lors de fortes pluies, ces petits canaux débordent étalant toutes leurs déjections sur la chaussée. A moins de s’accoutumer à l’odeur, et je me permets d’en douter, les habitants ont recourt à de nombreuses astuces, comme avoir un bouquet de fleur sous le nez…
Ouf, la médecine évolue !
Après avoir stagné pendant des siècles, un homme va révolutionner la médecine, Amboise Paré. Il est né vers 1509 ou 1510 à Bourg-Hersent, en Mayenne et est mort le 20 décembre 1590 à Paris. C’est un chirurgien et un anatomiste. Soignant sur les champs de bataille, comme chirurgien du roi, Amboise Paré essaie d’améliorer les soins prodigués aux blessés. Effectivement, l’apparition des armes à feu crée des plaies inconnues jusque-là par les médecins. L’ancienne méthode voulait que la plaie soit cautérisée au fer rouge ou à l’huile bouillante, sympathique méthode qui tua plus qu’elle ne soigna. Paré conçoit une nouvelle technique qui consiste en la ligature des artères et évite la cautérisation dans les amputations, il fabrique un pansement froid sous forme d’emplâtre pour que la plaie suppure puis cicatrise. Méthode plus douce que la précédente. Il invente également un grand nombre d’instruments.
Un médecin royal :
Laurent Joubert, né à Valence le 16 décembre 1529 et mort à Lombers le 21 octobre 1583, est le conseiller et médecin ordinaire d’Henri III. Malgré sa position honorifique auprès du roi, Laurent Joubert n’a à cœur que son travail. Il écrit de nombreux manuels dont l’un sur le quotidien d’un médecin généraliste. Il consacre sa vie à son métier, et tente de soigner aussi bien les grands maux que les petits en mettant en avant le progrès sur l’hygiène de la médecine.
Un mal pour un bien :
Enfin, huguenots et catholiques sont d’accord, les étuves sont des lieux de Sodome et Gomorrhe où sous prétexte d’un petit brin de toilette, on vient se pervertir. Les lieux sont donc désertés par la population puis fermés. Seulement petit « hic », les maisons individuelles sont loin d’être équipées pour les soins les plus élémentaires de la propreté. Qu’à cela ne tienne, on ne se lave plus, et cette ferveur va tellement grandir que sous les Bourbons, on ne touche plus l’eau sous prétexte qu’elle rend malade ! Je n’ose imaginer l’odeur, nos petites narines modernes ne supporteraient surement la puanteur ambiante.
De la sobriété à l’extravagance :
Henri II décide d’adopter la même couleur vestimentaire que sa tendre et chère Diane de Poitiers, qui depuis son veuvage, ne porte que du noir. Les couleurs foncées vont s’imposer à la cour, à tel point qu’Henri II édicte des édits limitant les vêtements de luxe. Cette discipline est maintenue jusqu’à Charles IX. Par contre sous Henri III, la mode reprend de plus en plus belle. Les hommes s’affichent sous des fanfreluches qui leurs donnent l’air efféminé. Tout comme « les mignons », ils sont fardés, parfumés, couverts de bijoux, portent des boucles d’oreille et font leur bataille de « coq » en comptabilisant le nombre de colifichets qu’ils affichent. Cette dépravation des mœurs ne fera pas l’unanimité.
Le pourpoint se pare d’une « panse » :
Une nouvelle mode venue à priori de Pologne ramenée par Henri III, est le pourpoint « à la poulaine », « à panseron » ou encore « à la polonaise ». On rajoute à ce pourpoint une sorte de grosseur rembourrée avec du crin ou de l’étoupe, et que l’on place au niveau de la braguette. En fait, les hommes ont un gros bas ventre… Ce qui est surprenant pour les aristocrates s’avère utile pour l’armée. Les militaires s’emparent de ce bourrelet, pour en faire une sorte de cuirasse contre les armes. Vers 1578, le haut de ce pourpoint est surmonté d’une fraise qui jusque-là était réservée aux femmes. Cette fraise est l’ancêtre de tous les collets, jabots, cravates et cols que l’on retrouvera pendant les siècles suivants.
Cacher ce que je ne saurais voir :
Sous Louis IX, la braguette ou brayette, accessoire vestimentaire, qui jusque-là se faisait discret, se dévergonde. Sous Louis XII, elle fermait les hauts de chausse portés par les hommes. La braguette devient proéminente, elle prend la forme d’une coquille saillante que l’on rembourre. Il est même de bon ton d’y mettre des fruits que l’on offre ensuite courtoisement à ces dames. Sous Charles IX, les courtes jupes des pourpoints portés par ces messieurs, sont fendues de telle sorte que la braguette est bien en vue. Cette partie du corps systématiquement cachées est ainsi dévoilée, exaltée, la pudeur n’a qu’à bien se tenir. Cette mode est de courte durée car sous Henri III, elle sera délaissée.
Une mode sinistre :
Fini le temps où ces dames pouvaient virevolter légère comme le vent. Un nouvel instrument de torture fait son apparition et va les enfermer dans un carcan pendant trois cents ans. Le vertugadin, dénommé également vertugade (de l’espagnol « verdugo », baguette verte, qui devient « vertugade » proche de vertu) est une sorte de panier qui plus tard servira de « faux culs ». Ce jupon de gros canevas ressemble à une cloche raidie par une tige en osier sur lequel on rajoute la jupe de la robe.
Un peu de douceur dans ce monde de brute :
Catherine de Médicis lance la mode de la dentelle, ce travail d’aiguille réservé aux moniales et abbesses devient le passe-temps favori des dames de la cour. En effet, connue depuis le XIVème siècle, appelée « la bisette », composée de fil d’or et d’argent, son nom de dentelle n’est reconnu qu’au XVIème siècle. Cet engouement lui donne une des premières places dans l’économie du royaume et à partir du XVIIème siècle, elle devient une véritable industrie.
Voulez-vous un peu de poudre ?
On doit cette mode de se poudrer à Henri III et ses mignons. Toute la noblesse veut se poudrer homme comme femme. Le clergé se scandalise de voir ainsi les dames se présenter à l’église couvertes de « cette farine » comme un meunier. La plus distinguée est l’argentine, mais lorsque les moyens ne sont pas au rendez-vous, les pièces de bois pourries sont réduites en poudre et ainsi parsemées sur les cheveux. Cette mode dure jusqu’à la Révolution et révolte bon nombre de sage qui estime que l’on pourrait nourrir 10 000 pauvres paysans avec toute cette farine…
L’émail blanc :
L’émail blanc est une découverte de Bernard Palissy. Cet homme, né vers 1510 et mort en 1589 ou 1590, est le fils d’un peintre sur verre. Issu d’une famille modeste, ne connaissant ni le latin, ni le grec, Bernard Palissy est un potier, émailleur, peintre, artisan verrier, écrivain et savant français. Etabli à Saintes, il fait de nombreuses recherches sur l’émail blanc et fini par trouver une technique à partir de 1545. La chimie, à cette époque, était une science balbutiante.
Une justice en appel :
Les « grands jours » créés au moyen-âge par les comtes de Champagne ont pour but de redresser la justice ordinaire. C’est une cour d’assise extraordinaire mise en place pour juger en dernier ressort les affaires civiles et criminelles. Cette cour est composée de magistrats. François 1er fit souvent appel à cette cour, ainsi que Louis XIV qui se comparait à Saint Louis sous son chêne…
L’armée se discipline :
L’époque féodale s’éclipse petit-à-petit et cède sa place à une époque plus moderne. François 1er décide de créer une armée militaire nationale. Pour cela, il crée en 1534 sept corps d’armée, chacune étant recrutée dans des régions déterminées, Bretagne, Normandie, Bourgogne et Champagne, Picardie, Dauphiné et Provence, Languedoc et enfin Guyenne. Un colonel dirige chaque groupe de six compagnies de 1000 hommes, avec un capitaine, deux lieutenants, deux enseignes, dix centeniers et six sergents. Leur uniforme est même suggéré par le roi. L’ancienne méthode de levée une armée, c’est-à-dire le ban et l’arrière ban est encore pratiquée mais se désagrège au fil du temps et le dernier à faire appel à sa noblesse est Louis XIII en 1635, mais ce fut un amer échec.
La gravure change de support :
Le commerce de la gravure sur bois prospère depuis le XVème siècle. Les images pieuses gravées sont principalement utilisées lors des pèlerinages. A partir du XVIème siècle, on importe en France la gravure sur cuivre ou à l’eau forte. Cette méthode est déjà adoptée en Italie, en Allemagne et aux Pays-Bas.
Les corporations s’anoblissent :
Dans le contexte des guerres de religion, la royauté délaisse les corporations. Ces dernières en profitent pour prendre de l’ascendant et créer leurs propres lois. Le despotisme de quelques familles va s’accaparer les charges honorifiques et lucratives évinçant les petites corporations. Cette ascension de certaines familles bourgeoises va engendrer une nouvelle classe sociale. Sept corps de marchands se distinguent : les drapiers, les épiciers, les merciers, les pelletiers, les bonnetiers, les orfèvres et les marchands de vin.
Les banques font leur apparition :
Pendant des décennies le maniement de l’argent est l’affaire des juifs et des Lombards. C’est en 1543 que François 1er autorise la création de la première banque à Lyon. Effectivement, les foires nombreuses demandent un accroissement de l’échange de la monnaie. D’autres établissements financiers font leur apparition à Toulouse en 1549 et à Rouen en 1566. Mais pourquoi le mot « banque » ? Il vient de l’italien « banco » qui est le nom désignant le banc où s’installaient les changeurs italiens dénommés « banquiers ».
La ruine de la noblesse :
Si la bourgeoisie est en plein essor, ce n’est pas le cas de la noblesse. Comme on le sait, cette catégorie sociale ne doit pas travailler mais vivre de ses rentes et surtout s’afficher à la cour. Le problème, c’est que lesdites rentes s’affaiblissent et le train de cour augmente. Sous Charles IX, le faste est tellement important que la noblesse obtient du roi un service « par quartier ». Les nobles ont la possibilité d’assurer leur charge d’apparat que trois mois puis de repartir vivre sur leurs terres où ils en profitent pour faire des économies et louer leur hôtel sur Paris à d’autres seigneurs.
Des bourgeois bridés :
Si la situation financière de la classe bourgeoise augmente, celle de la noblesse s’essouffle. Pour différencier ces deux classes, des lois sont promulguées comme celles de 1555, 1560, 1572 et 1579, imposant à ces riches commerçants limitant leur droit de démonstration (comme ne pas porter des ceintures ou des traînes trop longues, ou régissant le port des rubans et des tissus précieux) mais l’impact escompté est sans résultat. Ainsi les nobles qui n’ont pas le droit au travail et dont les revenus diminuent ont de plus en plus de difficulté à garder leur rang face aux bourgeois, et sont de plus en plus obligés de les côtoyer et de les accepter dans leurs cercles.
Solution Enigme
Et Monaco ?
Lucien de Monaco, prince de Monaco reçoit la confirmation de François 1er en 1515 de son indépendance sur son royaume. Lucien décède en 1523 de quarante-deux coups de poignards infligés par son neveu Barthélémy et ses acolytes qui espèrent ainsi récupérer la Principauté. Le coup monté par Barthélémy est un fiasco, il ne devient pas Prince de Monaco mais il réussit à échapper à la soldatesque. Le fils de Lucien Honoré, le futur Honoré 1er n’a que 9 mois. C’est son oncle Augustin Grimaldi, prélat français qui assure la régence de la seigneurie jusqu’à son décès en 1532. Devant le peu d’enthousiasme de François 1er à soutenir Augustin à poursuivre les assassins de son frère, il se tourne vers Charles Quint, le pire ennemi du roi de France et signe le traité de Tordesillas, le plaçant sous sa tutelle.
En 1529, Monaco accueille en grande pompe le roi d’Espagne, Charles Quint qui choisit cette destination étape en vue de se rendre à Bologne pour y recevoir la couronne de fer des Lombards.
Augustin décède brusquement le 14 avril 1532, certains disent d’un empoisonnement, d’autres d’une crise d’appendicite. L’héritier Honoré 1er n’a que 10 ans, il lui faut donc un autre régent. Pour cela, Etienne Grimaldi dit le « Gubernant » (le gouverneur) convient parfaitement d’autant qu’il est partisan de Charles Quint. Il tient son rôle jusqu’à son décès en 1561, pendant près de quarante ans. Il entreprend de grands travaux pour la protection de sa ville. L’ancienne citerne située au milieu de Château Vieux est agrandie de façon considérable, on dit qu’elle peut abreuver mille hommes pendant plus d’un an et 7mois. Cette citerne est toujours présente dans les sous-sol de la cour d’honneur du palais princier. Honoré 1er devient enfin prince mais le rôle ne semble guère lui convenir. Principalement intéressé par sa marine, il doit cependant céder une grande partie de ses galères pour rembourser ses créanciers. Il décède le 7 octobre 1581 et lui succède son fils Charles II de Monaco, à l’âge de 26 ans. Il règne que huit ans et décède à 23 ans. Sans successeur, c’est son frère cadet Hercule qui lui succède sous le nom d’Hercule 1er en 1589.