Les Mérovingiens
Les Mérovingiens
Décédé le 27/11/511
(environ 45 ans)
Décédé en 534
(environ 50 ans)
Décédé le 25/06/524
(environ 29 ans)
Décédé le 13/12/ou le 23/12/558 à Paris
(environ 61 ans)
Décédé le 30/11 ou le 31/12/561
(environ 63 ans)
Décédé en 548
(environ 52 ans)
Décédé en 555
(20 ans)
Décédé en 567
(environ 46 ans)
Décédé en septembre 584
(environ 59 ans)
Décédé le 28/03/592 ou 593 ou 594
(environ 62 ans)
Décédé en décembre 575 à Vitry-en-Artois
(40 ans)
Décédé en 596
(26 ans)
Décédé probablement en 612
(environ 27 ans)
Décédé le 18/10/629
(45 ans)
Décédé en 613 à Metz
(26 ans)
Décédé en 613
(11 ans)
Décédé le 19/01/638 ou 639
(environ 37 ans)
Décédé le 08/04/632
(26 ans)
Décédé le 01/02/656
(environ 26 ans)
Décédé le 31/10/657
(22 ans)
Décédé en 662
(environ 12 ans)
Décédé en 673
(environ 19 ans)
Décédé en 675
(20 ans)
Décédé en 691
(34 ans)
Décédé le 23/12/679
(27 ans)
Décédé ?
(?)
Décédé en 694
(environ 17 ans)
Décédé le 14/04/711
(peut-être à Saint-Étienne)
(33 ans)
Décédé en 715
(environ 16 ans)
Décédé en 721
(environ 50 ans)
Décédé en 719
(34 ans)
Décédé en 737
(environ 24 ans)
Décédé entre 754 et 755
(environ 41 ans)
481 : Arrivée au pouvoir des mérovingiens
Liste des rois mérovingiens
768 : Fin du règne mérovingien
Arrivée au pouvoir des mérovingiens :
Fin de l’empire romain :
457, l’empire romain décline. Odoacre (Flavius Odoacre ou Odoacer ou encore Odovacer) né vers 433, mort le 16 mars 493 est un soldat de l’empire romain d’Occident. D’origine skire, peuple allié des huns, il s’insurge contre le patrice Orestre et son fils Romulus Augustule nommé empereur par son père. S’estimant moins bien traité que les autres peuples barbares, il vainc le général Paulus et prononce la déchéance de Romulus Augustule en 476. Nommé « roi » par ses troupes, il dirige l’Italie avec l’agrément du sénat de Rome de l’empereur d’Orient. Après une lutte contre les Ostrogoths et un siège de trois ans, il capitule puis est assassiné.
Six siècles de domination sur la Gaule s’achèvent, les peuples barbares se partagent le royaume avec les Francs au Nord, les Burgondes le long de la Saône et du Rhône et les Wisigoths au Sud.
Les ancêtres de Clovis :
Clodion dit « le chevelu » (Cloio ou Chlogio), né vers 390 et mort vers 450 est un chef des Francs saliens, peuple germanique. Il est le plus ancien roi de la dynastie Mérovingienne dont l’existence soit connue. Son fils Mérovée, grand-père de Clovis donne son nom à la dynastie.
Childéric 1er succède à Mérovée en 457 sur le trône de Tournai. Plus chef de clan que véritable souverain, ce guerrier barbare est aussi un vaillant officier au service de l’Empire romain d’Occident.
Un rêve prémonitoire
Un rêve prémonitoire
D’après le récit de Jacques Bainville, journaliste, historien et académicien français du XXème siècle :
Une nuit que Childéric, le père de Clovis dormait, la reine Basine de Thuringe le réveilla pour lui demander de se rendre dans la cour et de lui rapporter ce qu’il y aura vu. Childéric se lève et va dans la cour : il voit alors passer des lions, des tigres et des léopards. Il retourne voir Basine pour lui raconter ce qu’il a vu. Elle l’enjoint alors de retourner dans la cour pour observer de nouveau. Cette fois, ce sont des loups et des ours qui défilent devant ses yeux. La scène recommence. La troisième fois, Childéric voit des chiens qui se battent et se lacèrent. Il raconte une fois encore à sa femme ce qu’il vient d’observer. Celle-ci lui explique alors : « Ce que tu as vu arrivera en vérité. Notre fils Clovis sera un lion. Ses fils seront des tigres et des léopards. Les fils de ses fils seront des loups et des ours. Et les chiens que tu viens de voir ruineront le royaume ».
Les mérovingiens et la politique
Clovis :
Clovis (né vers 463, mort le 27 novembre 511) est le descendant de Mérovée, roi légendaire d'une tribu de Francs Saliens dont le nom de la dynastie découle. Du francique, langage plus proche du néerlandais actuel que de l'allemand, franc signifie "libre" ou "hardi". Au décès de son père Childéric 1er, Clovis est élevé sur le pavois par ses soldats, il a quinze ans. Son héritage se situe entre la mer du Nord, l'Escaut à l'Est, les diocèses de Thérouane et de Boulogne à l'Ouest et le diocèse de Cambrai au Sud. En 20 ans, Clovis étend son royaume et devient maître de presque toute la Gaule. Roi d'une grande sagesse, les peuples vaincus n'ont ni été réduits en servitude et ni spoliés de leurs terres. Son intelligence à collaborer avec l'élite gallo-romaine, civile ou ecclésiastique lui a permis d'assoir son autorité en tant que roi des Francs. Effectivement, les sujets du roi sont gallo-romains, francs, burgondes et wisigoths, païens ou chrétiens, une telle mixité demande beaucoup de diplomatie. L'héritage romain est omniprésent dans la vie des mérovingiens, le roi étant surtout un guerrier et un chef, la notion d’État est encore inconnue. A sa mort, son royaume est divisé entre ses quatre fils, Thierry, Childebert, Clodomir et Clotaire.
L'histoire du fameux vase de Soissons
Lors des batailles, Clovis ne pratique pas le partage du butin à la mode germanique avec ses guerriers, il marque ainsi sa supériorité. Normalement, dans la coutume franque, le trésor est tiré au sort par tous les soldats. A la victoire de Soissons en 486, Clovis souhaite récupérer un magnifique vase afin de le restituer à son propriétaire l’évêque de Soissons. Furieux contre le roi qui ne respecte pas les usages, un guerrier brise le vase d’un coup d’épée.
La vengeance est un plat qui se mange froid : Une année après, Clovis inspecte ses troupes, il repère le soldat fauteur de trouble, lui arrache sa francisque (hache) et la jette à terre. Afin de la récupérer, le guerrier se penche et Clovis lui assène un coup d’épée sur la tête en s’écriant : « Ainsi as-tu fait du vase de Soissons… ».
Anecdote
Anecdote
L’histoire de France pour les nuls : de Jean-Joseph Julaud édition First :
De Clovis à Louis :
Clovis, c’est Chlod-weg : célèbre par ses combats. Romanisé, ce nom devient : Hlodovicus, puis Clodovicus qui donne Clovis. De Clovis est né Louis, nom porté par dix-huit rois en France, et par de nombreux français.
L’histoire de France pour les nuls : de Jean-Joseph Julaud édition First :
Traduction revue…
Avant d’entrer dans l’église, l’évêque Rémi s’était ainsi adressé à Clovis, en latin : « Depona colla, Sicamber ! »ce qui a été traduit pendant des générations satisfaites de voir le barbare soumis par : « Courbe la tête, fier Sicambre » – le Sicambre étant le Germain, le Franc. Mais « Depona colla, Sicamber » veut dire : « Dépose tes colliers, Sicambre », autrement dit, « Ne fais plus confiance à tes amulettes de païen désormais ! ». C’est moins pathétique, certes, mais c’est plus près du texte…
La religion catholique s’impose :
Le 25 décembre 496 ou 498, Clovis et ses 3000 guerriers se font baptiser à Reims par Saint Rémi. Pourquoi devenir roi chrétien et renié ses croyances païennes ?
L’influence de la très chrétienne reine Clotilde, certainement, mais également sa victoire à Tolbiac (bataille dominée par les Alamans plus nombreux, l’armée de Clovis subit de lourdes pertes en vie humaine, il implore Dieu de lui venir en aide, et, revirement de situation, il gagne le combat), l’ont décidé à imposer cette nouvelle foi. Cette conversion place Clovis, le barbare païen, dans l’ordre religieux du côté de ses sujets gallo-romains.
Dame Clotilde :
Clotilde (du germanique « hlod » (gloire) et « hild » (combat), née vers 474 ou 475, morte autour de 545, est une princesse burgonde. Elle sera canonisée vers 550 ou 560. Elle est la première reine à fonder plusieurs établissements religieux. Une reine de conviction : Elle fera d’abord baptiser ses deux premiers fils sans prévenir son mari encore païen.
Des choix compliqués : Tiraillée entre deux héritages, Clotilde, régente, dut choisir entre celui de son sang consistant en la succession du frère au frère afin que ce soit toujours un adulte qui règne et celui instauré par Clovis souhaitant une royauté unique transmise de père en fils. Le choix que l’on peut dire aujourd’hui malheureux, a été de partager le royaume entre tous ses fils. Cette erreur a conduit le pays dans des guerres fratricides dont elle aura été le témoin, assistant même au meurtre de ses propres petits-enfants. Clovis, mort trop jeune, n’a pas eu le temps d’instaurer la légitimation de son aîné. Quand on regarde l’arbre généalogique de la dynastie mérovingienne, on comprend la complexité d’une telle décision.
La guerre des jupons :
Deux reines s’affrontent Brunehaut (née vers 534, morte en 613), reine et régente d’Austrasie, épouse de Sigebert 1er, roi d’Austrasie (fils de Clotaire 1er) et Frédégonde (née vers 545, morte en 597), concubine puis épouse de Chilpéric 1er, roi de Neustrie (fils de Clotaire 1er). L’origine du conflit démarre lorsque Frédégonde pousse son amant Chilpéric 1er a tué son épouse Galswinthe (soeur de Brunehaut) et épouse sa maîtresse. Brunehaut n’aura de cesse que de venger ce meurtre. Chilpéric 1er accepte de céder plusieurs territoires pour éviter la guerre. Peine perdue, la paix ne dure pas, il attaque Tours. Le troisième frère Gontran se mêle à la partie en penchant tantôt d’un côté, tantôt de l’autre. Frédégonde, qui n’a pas dit son dernier mot, fait poignardée Sigebert. A Paris, Brunehaut, se retrouve seule. Elle rebondit en arrivant à s’évader de Paris et à faire sacrer son fils Childebert, qui devient Childebert II. Frédégonde, plus ambitieuse que jamais et peu regardante sur la façon d’obtenir ses désirs, fait éliminer petit à petit les fils du premier mariage de Chilpéric 1er pour que ses propres enfants montent sur le trône. Entre temps, Brunehaut est exilée à Rouen. Mais rien ne va plus dans le clan des Neustriens ! Mérovée, le fils de Chilpéric et de sa première épouse Audovère, tombe amoureux de sa tante Brunehaut. Malgré la colère de son père et l’interdiction de l’église (lien de parenté au deuxième degré), il l’épouse. Les Austrasiens réclament leur reine Brunehaut. Chilpéric 1er cède mais fait tonsurer son fils (perdre sa chevelure signifie perdre son appartenance à la royauté) et l’oblige à rentrer dans les ordres. Pendant ce temps, Frédégonde continue son infanticide. Après le décès de Mérovée, il ne reste plus qu’un fils à Chilpéric de son premier mariage, Clovis. Le destin contrariera les projets de Frédégonde, ses fils décèdent lors d’une épidémie mais pas Clovis. Qu’à cela ne tienne, elle fait arrêter la mère d’une jeune femme dont Clovis est amoureux et sous la torture lui fait avouer qu’elle pratique la sorcellerie. Clovis est enfermé et meurt en prison. Frédégonde doit de nouveau être enceinte pour donner un héritier. Ses vœux sont exaucés puisqu’elle donne naissance à Clotaire qui deviendra Clotaire II et qui réussira à rassembler en partie le royaume de son aïeul Clovis. Brunehaut continue son règne au travers de ses enfants, petits-enfants et arrières petits-enfants. Frédégonde meurt en 597, à priori de mort naturelle, ce qui n’est pas le cas de Brunehaut qui meurt en 613, torturée par Clotaire II, fils de Frédégonde !
Le roi qui a mis sa culotte à l’envers….
Dagobert 1er, roi moqué par l’histoire est un grand roi. Il hérite d’un pays unifié et devient roi de tous les Francs. Avec son fidèle ministre Eloi (qui deviendra Saint Eloi), il règne pendant 10 ans. Roi juste, bon, chrétien, il mène une politique étrangère ambitieuse. Il est le dernier grand roi mérovingien, ses successeurs, quant à eux donnent à la dynastie mérovingienne le médiocre souvenir de « rois fait néants, rois fainéants ».
La chanson qui le discrédite :
La célèbre chanson du « bon roi Dagobert qui a mis sa culotte à l’envers » ne semble pas parler de Dagobert 1er (bien qu’il fut à priori quelque peu étourdi) mais écrite en 1787, sa cible est Louis XVI. Les auteurs ne pouvant pas s’attaquer directement au roi sans subir la censure et surtout les sanctions, utilisent les noms de personnages plus anciens…
Dagobert 1er, le Casanova mérovingien :
L’énumération de toutes ses femmes semblent complexes, retenons-en que quelques-unes, Gonatrude, épousée en 626, répudiée quatre ans plus tard ; Nantechilde, mère de Clovis II ; Ragnetrude, mère de son second fils Sigebert III ; Ulfonde et Bertille… Sa réputation est telle que Frédégaire, son chroniqueur le compare à Salomon, roi d’Israël, également réputé pour ses multiples conquêtes. Il est vrai qu’à l’époque, la liberté des hommes en matière de femmes est beaucoup plus permissive…
Anecdote
Anecdote
Livre le grand bêtisier de l’histoire de France d’Alain Dag’Naud, Larrousse :
Aux petits soins :
Choisie pour femme par Clotaire 1er en 520, la princesse Ingonde fut non seulement une épouse loyale mais également une sœur attentive. Trop sans doute, car elle demanda un jour à son époux de donner à sa jeune sœur Arégonde « un mari intelligent et riche ». Clotaire y consentit, rendit visite à la jeune femme qu’il trouva à son goût, et partagea bientôt sa couche, ce qui suffisait à rendre l’union légale ! Clotaire eut donc deux sœurs pour femmes, avant de jeter son dévolu sur sa belle-sœur Gontheuque. Tant qu’on reste en famille !
Une esclave devenue reine :
Bathilde, jeune esclave (née vers 630, morte le 30 janvier 680), épouse Clovis II et devient reine de France. A la mort de son époux, son fils aîné Clotaire n’a que 5 ans. Elle devient régente et gouverne avec le maire du palais Erchinoald, remplacé par son fils Ebroïn à son décès (la fonction devient héréditaire). Elle gouverne le pays avec une inépuisable énergie, fine politique, elle combat la simonie et l’esclavage. Obligée de diriger avec le maire du palais, elle s’érige contre son pouvoir croissant.
Les prémices de la succession d’aînesse : Bathilde impose Clotaire (futur Clotaire III) seul héritier de la couronne au détriment de ses autres fils, évitant ainsi les divisions et les querelles.
La fameuse loi salique avec laquelle les Valois Direct ont gagné la couronne : Au VIème siècle, sous le règne de Clovis, la première version de la loi salique est rédigée. Elle est ensuite remaniée puis définitive sous le règne de Charlemagne sous le nom de « Lex salica emen data ». C’est un recueil de coutumes et de règles de procédure produit par les Francs Saliens. L’un de ses titres (de alodis), le plus connu, exclut la femme de la succession de la terre. A cette époque, le pouvoir du chef de famille est un devoir de protection, de sauvegarde. Seul l’homme peut hériter d’un domaine car il est apte à le défendre à une période où le droit de guerre privée existe encore. Par conséquent, la femme ne peut hériter d’une propriété de par son statut. A cela, la femme, une fois mariée, quitte le foyer des parents pour rejoindre celui de son époux, difficile alors d’imaginer que dans ses bagages, elle offre en cadeau la terre de ses ancêtres.
Qui sont les maires du Palais ?
A l’origine, ce sont les majordomes de la maison du roi, ils s’occupent de l’intendance, l’approvisionnement et en quelques sortes la gestion du personnel. Son rôle s’accroît avec les nombreuses luttes internes que se livrent les rois lors des successions et les guerres. Fin diplomate, tenant la clé des vivres du royaume, il devient le médiateur entre les nobles et les rois.
Le premier maire du palais qui s’impose est Pépin de Landen (580-640), arrière grand-père de Charles Martel, côté maternel. Il crée une dynastie parallèle, les Pépinides ou Pipinnides, qui donnera naissance à celle des Carolingiens.
La dynastie mérovingienne s'achève, vive la dynastie carolingienne
Le 28 mars 717, sous le règne de Clotaire IV, Charles Martel (grand-père de Charlemagne), vainqueur des Neustriens à Vincy, contraint Plectrude (sa belle-mère, épouse de Pépin de Herstal) à lui livrer la ville de Cologne. Ainsi, il devient maître de l’Austrasie.
Le 25 octobre 732, Charles Martel est victorieux à Poitiers et défait l’armée d’Abd al Rhaman. Une victoire sanglante qui met fin aux conquêtes musulmanes et qui vaut à Charles le surnom de « Martel », se servant de sa masse d’armes comme d’un marteau pour écraser ses ennemis.
Childéric III, dont la filiation est incertaine (peut-être un arrière-petit-fils de Clovis II) est reconnu comme le dernier roi mérovingien. Roi des Francs, il est une marionnette manipulée par les maires du palais. Règne sans gloire, il est déposé en 751 par la future dynastie des Carolingiens. Il est tonsuré et enfermé dans l’abbaye de Saint-Bertin à Saint-Omer, il meurt en 755. Son fils Thierry, dont on n’a très peu d’information est enfermé également et devient à priori clerc. Le 5 mars 752, Pépin le bref (fils de Charles Martel, père de Charlemagne) est sacré roi à Soissons par Saint Boniface. Proclamé roi par l’assemblée des chefs et des évêques, il est porté sur le pavois. Ses fils Charles et Carloman sont également sacrés.
Enigme
Enigme
Les mérovingiens et la religion
La religion catholique prend une part de plus en plus importante dans la vie du peuple gallo-romain. Cependant, c’est sous la dynastie mérovingienne qu’elle s’installe dans la vie étatique. Avec le baptême de Clovis et de ses guerriers, les croyances barbares cèdent la place à une religion monothéiste et la popularité grandissante de représentants sanctifiés structurent les fondements d’un culte qui perdure encore de nos jours.
Les religieux qui ont vécu durant cette période, ont pour un grand nombre été des auteurs dont la trace aujourd’hui permet de mieux connaître les mérovingiens et leur vie.
Un des plus connus est Georges Florent Grégoire (Georgius Florentius Gregorius, plus connu sous le nom de Grégoire de Tours), né dans la cité des Arvernes vers 538 ou 539, mort le 17 novembre 594. Il est évêque de Tours, historien de l’Église et des Francs. Grand voyageur, il écrit de nombreux traités d’exégèse, de dogmatique et de liturgie. C’est la rédaction de ses dix tomes de son « histoire des Francs » (historia francorum) commencée vers 575-576 qui donne de précieuses informations sur les mérovingiens. Toute sa vie, il sert de médiateur entre les querelles de successions qu’exercent les divers clans dynastiques des descendants de Clovis.
La patronne de Paris, Sainte Geneviève :
Sainte Geneviève (née vers 422, morte vers 502) est la patronne de Paris. Née à Nanterre, elle est très tôt remarquée pour sa piété. A 15 ans, elle prend le voile et part vivre à Paris. Les prédictions de Geneviève impressionnent mais également angoissent les parisiens. Cependant, en 451, Attila et ses Huns déferlent sur la Gaule, Geneviève conseille à la population de ne pas s’affoler car ils ne rentreront pas dans Paris, effectivement, Attila contourne la cité. Devenue sainte, elle continuera après sa mort à protéger la ville et souvent ses reliques seront portées en procession. Clovis et Clotilde font bâtir après sa mort une église sur sa tombe qui finira par prendre son nom « Église Sainte Geneviève ».
La naissance de l’ordre Bénédictin :
Saint Benoît de Nursie (né vers 480, mort autour de 547) est un romain du bas empire finissant. Fuyant la ville en pleine décadence, il devient un peu par hasard le fondateur de ce qui deviendra l’immense arbre bénédictin, à Subiaco d’abord puis au Mont Cassin ensuite. Dans le monde catholique et orthodoxe, il est reconnu comme le père des moines d’Occident. Sa règle a marqué le monachisme occidental. Il est souvent représenté avec l’habit bénédictin (coule noire), une crosse d’abbé, ainsi qu’un livre.
La règle de Saint Benoît :
Au monastère du Mont Cassin, la vie des moines s’organise. Elle est principalement tournée vers Dieu, « Qu’on ne mette rien, absolument rien, avant le Christ qui daigne nous conduire à la vie éternelle ». Vers 540, il en édicte les règles de vie appelées la règle bénédictine. Cette règle sera modifiée et amplifiée par Saint Benoît d’Aniane au début du IXe siècle.
La chrétienté s’accroît :
Par l’intermédiaire de tous les membres du clergé, l’essor de la chrétienté prend un nouveau tournant. L’évangélisation s’accélère notamment par la conquête des campagnes. Au VIe siècle, des paroisses rurales se créent. Dans les domaines ou les hameaux, les prêtres se voient octroyer des revenus fonciers et quelques manses. Les prêtres sont dotés de pouvoirs réservés auparavant aux évêques. Cette multiplication des églises donne naissance au curé de campagne, presque toujours des serfs, dont le rôle est de dire la messe, de distribuer les sacrements aux fidèles et d’ouvrir des écoles.
Les monastères se développent :
Cet accroissement de la religion entraîne l’augmentation de monastères. Le premier fut créé par Saint Martin de Tours à Ligugé près de Poitiers. La vie des moine y est structurée : prières, récitations de l’Office Divin, méditation des Textes Saints, et le travail manuel. A cette époque, ils vivent beaucoup en autarcie, étant à la fois des bâtisseurs, des défricheurs, mais avec la vocation suprême d’évangéliser les régions environnantes à une époque où le christianisme commence à s’installer.
Les mérovingiens et la vie quotidienne
A l’arrivée de la dynastie mérovingienne, la Gaule est à priori peuplée de plusieurs millions d’habitants. Cette population est principalement de pauvres paysans qui habitent dans des hameaux disséminés dans les landes et dans les épaisses forêts. Le plus souvent méprisés, ce sont surtout des laborieux qui travaillent la terre et les champs, nommés « païens » (du latin paganus qui donnera paysan). Qu’ils soient libres, esclaves, affranchis ou lides (proche du servage) leur sort est peu enviable.
Quant à la classe des puissants, ce sont majoritairement des guerriers. Même si l’aristocratie n’a pas encore fait son apparition, une catégorie de grands seigneurs commence à se distinguer. Ils peuvent être fonctionnaires mais on les retrouve surtout comme riches propriétaires fonciers. La terre représente l’argent, le pouvoir et la puissance. L’influence des grands s’étend en outre avec la pratique du « commendatio », par lequel un homme libre se soumet à l’autorité d’un puissant en échange de sa protection.
La famille :
Dans la famille, le père est le maître aussi bien de sa femme, de ses enfants que de ses esclaves. Ce qui n’empêche pas à la femme d’avoir une certaine autorité puisqu’elle s’occupe du foyer ainsi que des cordons de la bourse… Les familles doivent être solidaire, la loi est formelle, mieux vaut ne pas avoir quelqu’un d’endetté dans ses proches !
Mais attention, la famille franque est liée, c’est une entité avec tous ses membres. Au décès de l’un des leurs, le droit de disposer de ses biens par testament n’est pas reconnu. Pour vendre une partie de ses acquis, la priorité est donnée aux autres parents même si ceux-ci sont éloignés.
La dot et le « morgengabe » :
Lors du mariage, l’époux est tenu de verser au père de sa promise, une dot dont un tiers au moins doit être employé à l’achat du trousseau de mariage. Ensuite, lorsque le mariage est consommé (en général, le lendemain matin des noces), la mariée reçoit de son conjoint un douaire, appelé « morgengabe » (le don du matin).
Épouses et concubines que de choix pour les hommes !
La polygamie est courante chez les francs. Même si les parents choisissent l’épouse officielle (de préférence de même lignée, voire de même parentèle pour conserver le patrimoine), libre ensuite au marié de convoler avec d’autres épouses de son choix, (ces dernières de second rang et de statut libre sont appelées friedlehe (gage de paix)), elles rejoignent leur conjoint avec leur dot mais la perdent si elles sont répudiées. L’homme peut enfin avoir des concubines, en général des esclaves. De manière général, seuls les enfants de l’épouse en titre peuvent hériter, sauf si bien sûr, au décès du père il ne reste plus de descendant mâle vivant, dans ce cas, la succession peut revenir aux bâtards. Ce système permet de conserver le patrimoine dans la famille mais engendre des jalousies et des intrigues au sein du clan. Dans le milieu royal, les mérovingiens en paieront le prix fort. Quant aux femmes, on ne parle pas de polygamie, elles se remarient en cas de veuvage, un étalon à la fois!
Des parents attentionnés :
On pourrait croire que dans cet univers impitoyable, les parents ne s’intéressent pas à leurs enfants, mais les mérovingiens sont des pères et des mères aimants. En revanche, le temps de l’enfance est court, à 12 ans les garçons sont majeurs et à 15 ans, ce sont des guerriers ; quant aux filles, dès la puberté, elles sont mariées. Il faut dire qu’à cette époque, la durée de vie n’est pas la même que celle d’aujourd’hui !
Enfants devenus adultes : Dans la société franque, la solidarité familiale se poursuit tout au long de sa vie, elle reste un clan.
Une administration quasi identique à celle des romains :
Durant l’époque mérovingienne, le système administratif, politique n’évoluent pratiquement pas. Effectivement, restant principalement des guerriers, les rois se consacrent aux combats afin de conserver et d’accroître leurs territoires. Ce sont les familiers du roi Franc, employés au service de sa maison, qui prennent en charge les affaires publiques, le connétable devient chef des armées ou maître des écuries royales (comes stabuli, comte de l’écurie), le maréchal, palefrenier sous les ordres du connétable, le sénéchal et le majordome (nommé par la suite maire du palais) dirigent les valets et le personnel de maison. Pour les affaires plus importantes, le roi délègue un compagnon, un « comes » (mot qui est à l’origine du mot « comte ») et qui deviendra un titre de noblesse.
Le comte :
Le comte prend du galon et devient un rouage essentiel de l’administration franque. Il rend la justice, perçoit les impôts, veille à l’exécution des décrets royaux. Pas de rémunération pour ses prestations, il reçoit en général un domaine dont il recueille les revenus et une partie des taxes et des amendes qu’il est chargé de lever. Son champ d’action concerne aussi bien la justice que l’administratif.
Les impôts, le mal de toutes les époques :
Partant du constat que certains parents, trop pauvres pour payer l’impôt par tête (prélèvement fiscal réglé par chaque foyer en fonction du nombre de ses membres) laissent mourir leurs nouveau-nés, la reine Bathilde engage deux réformes importantes. La première, elle condamne sévèrement les mauvais parents et la deuxième, elle freine les ardeurs du fisc.
La monnaie :
Les souverains mérovingiens se contentent d’imiter la monnaie romaine (le sou d’or, le solidus d’or crée par l’empereur Constantin), d’ailleurs de plus en plus délaissée au profit du troc. Effectivement, ce métal, rare en Europe, s’importe surtout d’Orient. Suite aux conquêtes de l’Islam, l’approvisionnement se raréfie et le sou d’or n’est presque plus frappé en Occident.
Une justice à la demande :
La première question posée au détenu est : « Quelle est ta loi ? ». Le peuple mérovingien est composé de différentes peuplades, wisigoth, burgondes, francs saliens, alamans, bavarois, saxons… Tous ces clans ont leur propre coutume, leur propre loi, afin de satisfaire ces différentes civilisations, la justice applique les codes de tous ces peuples. Ainsi, deux personnes coupables peuvent être châtiées de façon différente même si elles sont jugées sur un même territoire. Dans le courant des IX-Xe siècles, petit à petit, la loi, de personnelle deviendra territoriale.
Qu’est ce que l’Ordalie, le Jugement de Dieu ?
L’ordalie se pratique pour les crimes graves, les petits délits étant jugés par voie orale. Elle se compose d’un tribunal (mallus) de comtes et de notables locaux. Si le suspect se présente avec des témoins prouvant son innocence, il ne sera pas soumis à l’ordalie. Dans le cas contraire, il doit s’y soumettre. Les sanctions sont diverses, le prévenu peut être jeté dans l’eau bénite, s’il flotte, il est coupable, s’il coule, il est innocent ; ou encore, dans de l’eau chaude (peu de chance de s’en sortir sans dommage, je ne pense pas que la température de l’eau devait correspondre à un bon bain….) ; sinon, pour l’accusé que l’on considère vraiment fautif, ils optent pour l’ordalie du fer rouge (il suffit de se saisir d’un fer incandescent à pleine main, difficile dans ce cas de sortir indemne…).
A vécu à cette époque, Sidoine Apollinaire (Caius Modestus Apollinaris Sidonius, 430-486), écrivain vivant au pays wisigoth. Son œuvre littéraire est un précieux témoignage sur la Gaule.
Vive les périodes de jeun !
Avec la christianisation et la règle de Saint-Benoît, les habitudes alimentaires se modifient. Les périodes de jeun apparaissent avec l’interdiction de consommer de la viande certains jours et la gourmandise devient un pêcher.
Quant à Paris, le VIème siècle lui réussit. Clovis y fixe officiellement en 508, le siège de son royaume. La capitale est née. Dans son cœur, l’île de la cité, s’élève le palais royal où se dressait autrefois un ancien palais gallo-romain. Autour de Paris, des villas, résidences de l’aristocratie et des nobles étrangers, créent un nouveau paysage de villégiature.
Un artisanat prospère :
C’est une période florissante pour le commerce et l’artisanat qui mêle savoir-faire gallo-romain et procédés germains. Les voies de communication se développent favorisant l’essor du commerce entre le nord et le sud de la Gaule. Les artisans les plus appréciés sont les orfèvres, les bronziers, les joailliers, les métalliers et les forgerons. Les gaulois aiment le luxe, de nombreux produits comme les tissus précieux, la soierie, les mousselines, l’encens, l’ivoire, le papyrus… sont importés massivement. La ville de Marseille est une étape importante pour le commerce et entre autre celui des esclaves.
Les églises poussent comme des champignons :
Avec l’essor de la chrétienté, de nombreuses chapelles sont érigées. Églises voûtées, elles étaient très chatoyantes, avec des couleurs éclatantes, ornées de mosaïques à fond bleu ou à fond or. Le règne de la couleur débute et marquera toute l’époque médiévale.
Le parchemin :
L’arrivée du parchemin au VIIe siècle a bouleversé le stockage des informations. Jusque-là les écrits étaient notés dans des rouleaux (le volumen), format peu commode, ils sont détrônés par l’invention du livre.
Déclin des cités provençales :
En Provence, les pillages musulmans n’ont pas cessé durant tout le cours du VIIIe siècle. Au IXe siècle et au Xe siècle encore, les raids sarrasins sont incessants sur la côte, un poste fixe a même été établi entre Hyères et Fréjus. Il faudra attendre 1815 lors du congrès de Vienne pour l’abolition de l’esclavage des blancs et des noirs, puis la conquête d’Alger par la France en 1830 pour mettre un terme définitif à la traite des blancs.
Solution Enigme
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Et Monaco ?
Monaco, partie du territoire de la Turbie, est restée sous domination romaine jusqu’à l’effondrement de cette dernière en 476. C’est durant l’époque romaine que le trophée d’Auguste fut érigé à la Turbie représentant le triomphe militaire du peuple romain.
Durant l’époque mérovingienne, Monaco subit les ravages des tribus barbares et sarrasines.
Sur l’origine du nom de Monaco deux hypothèses se confrontent. La première estime que ce nom est dû à la tribu ligure des Monoikos qui ont séjourné sur le rocher au VIème siècle avant Jésus-Christ. La deuxième pense que son origine vient du grec. Le port de Monaco aurait été associé au culte d’Heracles. Le nom d’Heracles chez les romains signifie Hercule, nom toujours donné au port de Monaco aujourd’hui (port d’Hercule).