L'histoire des français sous la royauté

Search
Close this search box.

Les Bourbons

Les Bourbons

1589 : Arrivée au pouvoir des bourbons
Liste des rois bourbons
1791 : Fin du règne des bourbons
fin-regne-valois-dangouleme-1589

Liste généalogique des rois

fin-regne-bourbon-1789
fin-regne-valois-dangouleme-1589
1589 : Arrivée au pouvoir des bourbons

Liste généalogique des rois

fin-regne-bourbon-1789
1791 : Fin du règne des bourbons

Arrivée au pouvoir des bourbons :

Arrivée des Bourbons :

Lorsque Henri III est assassiné par Jacques Clément sans descendant, son trône revient à Henri IV, fils d’Antoine de Bourbon et de Jeanne III de Navarre.  Henri IV est le mari de Marguerite de Valois, sœur d’Henri III et arrière-arrière-arrière… petit-fils de Louis IX par son père. Lorsqu’il devient roi, il se convertit au catholicisme et ainsi il met fin aux guerres de religion. Il apporte à la France le royaume de Navarre et à partir de son règne, tous les rois se proclament roi de France et de Navarre. Les Bourbons consolident le pouvoir royal avec des ministres comme Sully, Richelieu et Mazarin. Louis XIV conduit à son apogée la monarchie absolue. La France s’impose en Europe, c’est le siècle des Lumières qui s’éteint avec la Révolution française.

Les bourbons et la politique

Henri IV roi de France
Henri IV

Le bon roi Henri :

Reconnu comme tel par le peuple, Henri IV reste dans la mémoire collective comme un homme guerrier, qui rassemble ses hommes sous son panache blanc (son étendard), comme un homme de plaisir, amoureux de la chasse, et surtout des femmes. Il épouse d’abord Marguerite de Valois puis Marie de Médicis avec qui il aura six enfants. Amant passionné, il collectionne les maîtresses au nombre estimé de 73 dont naissent huit enfants naturels légitimés et une kyrielle de bâtards. Il développe l’agriculture raisonnée car il est conscient de l’importance de l’industrie agricole du pays, il dit « labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France ». Il est également le roi de « la poule au pot », il voulait que toutes les semaines, le peuple, réduit à la famine à la suite des longues guerres de religion, puisse mettre une poule dans le pot (le chaudron) pour manger plus sainement, c’est devenu le plat national. D’un point de vue religion, il n’hésite pas à passer de la religion catholique à la religion protestante en fonction de ses intérêts, « Paris vaut bien une messe !»  Henri IV est assassiné par Ravaillac le 14 mai 1610.

Un sacre peu conventionnel :

Le sacre d’Henri IV est bouleversé par le contexte politique. Effectivement, en pleine guerre de religion et après la fameuse nuit de la Saint-Barthélemy, les discordes religieuses entre protestants et catholiques continuent. Donc, lorsque Henri IV devient roi, difficile pour bon nombre de catholiques d’accepter ce roi protestant qui vient de renier sa religion. Tout d’abord, pas possible de le sacrer à Reims puisque la ville est au main des ennemis. Ensuite, la sainte ampoule est détenue par la ligue. Les insignes royaux sont perdus, et pour conclure, les pairs, les laïcs et ecclésiastiques devant être présents sont soit indisponibles soit contre le nouveau roi. Qu’à cela ne tienne, à tout problème sa solution. On trouve une ampoule à Marmoutier, les insignes royaux, les éperons, le sceptre et l’épée sont refabriqués, quant aux représentants, ils sont remplacés par des partisans d’Henri IV. Et, voilà le tour est joué, le bon roi est sacré à la cathédrale de Chartres le            27 février 1594.

insignes royaux
Insignes royaux

Une haleine de chacal :

Au Béarn, la coutume voulait que les lèvres des nouveau-nés soient frottées avec une gousse d’ail et humectées de vin du jurançon, ainsi ils étaient protégés contre les maladies.

Le ver galant :

Henri IV qui a cru jusqu’à quarante ans, que c’était un os, souffre régulièrement d’inflammations de la verge, ce qui est provoqué par un rétrécissement de l’urètre (la blennorragie). Son chirurgien Loyseau est obligé de le faire souvent uriner par le moyen d’une sonde.

Le roi envouté :

Henri IV est fou amoureux de Gabrielle d’Estrées, amour qui à priori n’était pas réciproque. Pour l’avoir dans son lit, il dut négocier avec sa tante, Mme de Sourdy, qui donne sa nièce au roi si ce dernier récupère Chartres pour elle (Chartres étant sous la domination des ligueurs). Chose faite, la jolie jeune femme se retrouve maîtresse attitrée. Cette liaison dure neuf ans, Gabrielle donne au roi trois enfants. Lors de sa quatrième grossesse, Henri IV veut l’épouser. Autant dire qu’à l’époque ça a fait le « buzz ». Bon nombre des conseillers du roi sont contre cette mésalliance et surtout Sully qui souhaite le marier à Marie de Médicis. On va dire que le destin fait parfois bien les choses, en tout cas, pour certains. Gabrielle meurt à l’âge de 26 ans et donc enceinte de son quatrième enfant. Les rumeurs vont bon train. Serait-ce un complot du roi ou un de ses partisans ? Les bruits circulent, elle aurait été empoisonnée, et aurait succombé à des convulsions. La théorie, plus sage, selon les rapports médicaux, est qu’elle a succombé à une attaque d’éclampsie.

Un chagrin bien vite consolé :

Henri IV est fou de chagrin à la mort de Gabrielle d’Estrée. Pour le consoler, ses favoris lui présentent une jolie jeune femme, Henriette d’Entragues, dont il tombe immédiatement amoureux. Les parents de la demoiselle, peu farouches, demandent au roi 100 000 écus contre sa vertu. Sully est fou de rage. Mais ce n’est pas fini. Henri IV n’arrivant pas à ses fins, il promet le mariage à sa bien-aimée. Alors là, Sully, qui a puisé dans les caisses de l’Etat déjà vide, est déconfit. Le roi rédige une autre promesse, comme quoi il épouse Henriette si cette dernière lui donne un enfant mâle dans l’année. La belle est enceinte. Seulement, tout ne se passe pas comme prévu. Au mois de juillet 1600, Henriette, parturiente de sept mois, repose dans sa demeure de Montceaux. Un violent orage éclate et la foudre vient frapper la cheminée. Terrifiée, elle accouche prématurément, l’enfant est mort-né. Le roi finit par épouser Marie de Médicis. Henriette reste la maîtresse du roi mais son comportement arrogant le détourne d’elle. Elle lui donne un fils le 3 novembre 1601, et le futur Louis XIII nait le 27 septembre 1601. En 1604, elle participe à un complot avec son demi-frère Charles de Valois (fils bâtard de Charles IX), pour faire reconnaître son fils comme futur dauphin à la place du petit Louis. Le complot échoue. La prison leur ouvre ses portes et Henri IV fait récupérer la lettre de promesse de mariage par Jean de Fontis (lieutenant criminel de robe-courte au Châtelet). Finalement, ils seront assignés à résidence, Henriette est de nouveau admise à la cour en 1607.

Gabrielle d'Estrée
Gabrielle d'Estrées
Henriette d'Entragues
Henriette d'Entragues

L’amour maternel n’est pas toujours inné :

Marie de Médicis, paresseuse, indolente, bornée et hautaine est une mère sévère, autoritaire qui n’hésite pas à faire fouetter son fils, le futur Louis XIII et à l’isoler de ses camarades. A peine âgé de 3 ans, il est corrigé 15 fois dans l’année. Sa nourrice qu’il surnomme « maman Doudoune » réconforte le petit Louis. En 1606, âgé de 5 ans, il lui déclare « J’entrerai par votre bouche, Doudoune, puis j’irai en votre ventre, vous direz que vous êtes grosse et puis vous me ferez ».

Marie de Médicis
Marie de Médicis
Louis XIII
Louis XIII

Incroyable mais vrai !

Louis XIII n’a pas pris le côté « chaud lapin » de son père ! Effectivement, trois ans après son mariage, il n’a toujours pas honoré son épouse. Pourtant, il va bien falloir car la France veut un héritier. Alors, le duc de Luynes (traducteur, moraliste et favori de Louis XIII) prend le taureau par les cornes. Il rentre dans la chambre du roi, le prend et l’emmène de force dans la chambre de son épouse. Là, ne voyant que rien ne se passait, il déshabille le souverain et le met dans le lit de la reine. Il demande à Mme du Bellier de surveiller « les amoureux ». A deux heures du matin, l’affaire est conclue. A partir de ce moment, le roi rend visite régulièrement à sa femme, et on ne lui connaît pas de maîtresses.

Un enfant plus que désiré :

Louis XIII et Anne d’Autriche doivent attendre plus de vingt ans pour avoir enfin un héritier mâle. Enfin, le 5 septembre 1638, Louis dénommé Dieudonné, notre futur Louis XIV montre son nez. Un deuxième fils naît en septembre 1640, Philippe d’Orléans, connu pour certains de ses penchants.

Louis XIV
Louis XIV

Le roi soleil :

Louis XIV n’a que quatre ans et demi lorsque son père meurt. La régence est assurée par sa mère Anne d’Autriche et Mazarin. Durant cette période, la fronde sévit, après avoir subi les pouvoirs d’Henri IV, de Louis XIII et de Richelieu, les grands du royaume veulent se libérer de cet autoritarisme et profitent de la régence. La reine, Mazarin et Louis XIV sont obligés de fuir. A sa majorité, quatorze ans, le roi est sacré à Reims le 7 juin 1654. Il garde auprès de lui, Mazarin et sa mère. Dès 1655, il affirme : « L’Etat, c’est moi ». La noblesse n’a qu’à bien se tenir. Marié à Marie-Thérèse d’Autriche, ils ont trois fils, dont un seul survit au-delà de l’enfance. Louis XIV a de nombreuses maîtresses dont les plus connues sont la duchesse de la Vallière, la marquise de Montespan et Mme de Maintenon qui devient son épouse secrète en 1683, après la mort de Marie-Thérèse. Le roi-soleil meurt en 1715 et c’est son arrière-petit-fils, Louis XV qui lui succède à l’âge de cinq ans.

Louis XIV et sa mère
Louis XIV et Anne d'Autriche

Des dents bien aiguisées :

Le futur roi soleil est né avec des dents ! Autant dire que recruter dans ces conditions une nourrice devient un chemin semé d’embûche. Finalement, c’est sur le marché à bestiaux de Poissy que l’on trouva une femme plantureuse et généreuse qui accepta la rude mission. Pour supporter les morsures du petit Dieudonné, elle recouvrait son téton d’une couche de couenne de jambon. La nourrice fut largement récompensée, elle reçut des lettres de noblesse, une demeure et une forêt (le bois de la nourrice). D’autres privilèges quelque peu surprenants lui furent accordés, le droit d’entrer dans la chambre du roi tous les matins en compagnie du premier médecin et du premier chirurgien et de baiser le front du souverain.

Une éternelle reconnaissance :

Anne d’Autriche s’inquiète. A seize ans, Louis XIV n’a toujours pas de conquêtes féminines. Pour déniaiser son fils, elle le confie à une professionnelle quadragénaire, Catherine-Henriette Bellier surnommée « Cateau la Borgnesse » (elle était borgne), dont le mari est peu regardant. D’un physique peu ragoutant, laide, édentée, lèvres bouffies et borgne, elle effectue cependant un travail remarquable. La reine enchantée du résultat la couvre d’honneurs et de biens et son mari devient même baron ! Effectivement, Louis XIV se montrera assidu après ses cours sexuels…

Un adulte marqué par son enfance :

Philippe d’Orléans, dit Monsieur est le deuxième fils de Louis XIII et d’Anne d’Autriche. Cette dernière, en symbiose avec Mazarin décide de vêtir son fils en fille. Ainsi, il était habillé de robes, avait les oreilles percées, des diamants, des mouches et toutes babioles représentant le beau sexe. Pourquoi ce comportement ? Peut-être que la reine ne voulait pas que son cadet vole le trône à son frère ou ne fronde contre lui comme l’avait fait Gaston de France, à l’encontre de son frère Louis XIII puis de Richelieu. Toujours est-il que Philippe d’Orléans garde ces penchants à l’âge adulte et continuera à se costumer, à se farder et à se poudrer comme les femmes.

Philippe d'Orléans et Louis XIV
Louis XIV et Philippe d'Orléans
Louis XV
Louis XV, enfant

L’arrière-petit-fils de Louis XIV :

Louis XV n’a que cinq ans lorsque Louis XIV décède. La régence est assurée par Philippe d’Orléans, neveu du roi soleil, alors que ce dernier avait désigné dans son dernier testament qu’il demandait à Fleury, évêque de Fréjus et précepteur du Dauphin et le père Tellier d’assumer cette fonction. Mais, Philippe d’Orléans, seul prétendant direct à la succession déclare que sur son lit de mort, Louis XIV l’a nommé régent. Il en sera ainsi, le testament de Louis XIV est cassé. Louis XV, le « Bien-Aimé » au début de son règne devient le « Mal-Aimé » à la fin de sa vie. Le 15 février 1723, anniversaire de ses 13 ans, Louis XV gouverne la France et la Navarre. A son avènement, il s’entoure de duc d’Orléans, ex-régent, puis du duc de Bourbon (Louis-Henri de Bourbon, prince de Condé) et de son précepteur André Hercule de Fleury. A la mort de ce dernier, il gouverne seul entouré de ses conseillers. Homme timide, manquant d’assurance, gouverner s’avère une tâche compliquée. Dans un monde qui se transforme, où les frontières se dessinent, Louis XV se laissent souvent orienter dans de mauvaises décisions. Sa vie dissolue, ses nombreuses maîtresses, le font culpabiliser, à tel point qu’il ne va plus communier et ne pratique plus les rituels thaumaturgiques des rois de France, la fonction royale se désacralise. Bien qu’il connaisse quelques succès militaires (acquisition du duché de Lorraine, du duché de Bar et de la Corse), il perd une grande partie des terres coloniales (Nouvelle-France en Amérique et des comptoirs en Inde) au profit des colonies britanniques. Mais son image est entachée à tel point que le jour de son décès le peuple est en liesse. Le cortège funéraire est obligé de contourner Paris de nuit pour se rendre à la basilique Saint-Denis pour éviter les insultes du peuple.

Louis XV
Louis XV, adulte

Le toucher miraculeux :

Depuis le moyen-âge, les rois ont le don de guérir par la grâce de Dieu les malades en pratiquant « le toucher des écrouelles ». Cette coutume est devenue tellement importante qu’un calendrier fut instauré pour grouper, héberger et conduire les scrofuleux devant le roi à dates fixes. A Paris, des affiches et le son de trompe annoncent la nouvelle. Les malades se présentent à la grande galerie du Louvre et le roi touche leurs plaies en disant « Le roi te touche, Dieu te guérit ». Lors d’épidémie, les souffreteux outrepassent les interdits et essaient de s’approcher du roi, à tel point que le jeune Louis XIII dira : « Ils me persécutent si fort ! Ils disent que les rois ne meurent point de la peste… Ils pensent que je sois un Roi de cartes ! ». En 1611, à peine âgé de 10 ans, Louis XIII touche au moins 2210 personnes… La popularité du toucher des écrouelles s’étend à toute l’Europe.

Accouchement reine
Accouchement de la reine

Pas d’intimité à la cour :

Que ce soit pour la toilette, pour les repas, voire plus intimement lors de l’accouchement ou lors de sa mort, le roi et la reine se doivent à leur public. Lors des ablutions matinales, de l’habillement, une foule se presse pour voir et si possible participer en passant la chemise, la chausse et autre vêtement constituant l’habit royal. Pour le repas, il en va de même, on s’agglutine autour de la table pour assister au festin. C’est un melting-pot des genres, on n’y retrouve pas seulement des nobles, mais également des bourgeois, des mendiants et même des voleurs, un jour le chapeau de Louis XIV posé sur la table fut dépecé de ses ors. En 1700, une garnison de 50 Suisses fut créées pour surveiller tous les gens qui squattaient. Nicolas Delamare, commissaire du Châtelet et homme de confiance de Louis XIV dit : « Aux environs du Louvre, en plusieurs endroits de la cour, sur les grands degrés, dans les allées d’en haut, derrière les portes et presque partout, on y voit mille ordures, on y sent mille puanteurs insupportables, causées par les nécessités naturelles que chacun va y faire tous les jours, tant ceux qui sont logés dans le Louvre que ceux qui y fréquentent ordinairement et qui le traversent ».  Autant dire que nos petites narines d’aujourd’hui ne supporteraient pas ce doux fumet…

C’est sous Louis XIV que s’achève ce cérémonial, le peuple las des guerres et affamés, ne se voit plus exister en admirant son roi.

Où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir :

La maison du roi est ouverte à tous, que l’on soit noble, paysan, bourgeois, mais il y a des limites. Louis XIV disait : « Les jardins du roi ne sont si grands et si précieux qu’afin que tous ses enfants puissent s’y promener ». Il déchante lorsqu’il se rend compte que son brave peuple n’hésite pas à casser les rocailles, voler les plombs ou encore graver sur les marbres. Finalement, il décide de fermer les portes en 1685 puis il donne l’autorisation de les rouvrir quelques années plus tard, pas rancunier notre roi…

La ligue catholique :

Nommé également Sainte Ligue ou Sainte Union est un groupement de catholiques, né durant les guerres de religion, qui a pour mission de défendre la religion catholique contre le protestantisme. Son emprise fut-elle qu’elle menace la monarchie et en 1588, le roi Henri III est chassé de la capitale. Les victoires d’Henri IV diminuent l’ardeur de la ligue et elle décline définitivement au décès du roi.

massacre de la st Barthélémy
Massacre de la Saint-Barthélémy

Un peu de répit pour les protestants :

Promulgué en avril 1598 par Henri IV, l’Édit de Nantes permet aux protestants des droits religieux, civils et politiques. Des « brevets » sont donnés aux protestants afin qu’ils puissent se réfugier dans certains lieux pour exercer leur culte et le trésor royal leur verse un revenu annuel. Cet édit devait calmer les guerres de religion qui ont parcourues toute la dynastie des Valois d’Angoulême.       Louis XIII réduit le champ d’action de l’édit de Nantes en privant les protestants de leur privilège politique et militaire, Louis XIV le révoque à partir de 1661, les protestants doivent se convertir, et la persécution recommence. Il faut attendre Louis XVI pour qu’en 1787, l’édit de Versailles permettent la tolérance vis-à-vis des protestants.

colonies françaises
Etude des cartes

La colonie de Québec :

Sous le règne d’Henri IV, le 3 juillet 1608, Samuel Champlain fonde la ville de Québec. De petit établissement commercial, la ville devient le foyer de la civilisation française en Amérique du Nord. Point de départ vers les grands lacs, elle est située au bord du Saint-Laurent. Samuel Champlain devient gouverneur au nom du vice-roi de la Nouvelle-France, Henri de Condé, en 1613 et œuvrera toute sa vie pour l’accroissement et l’évolution de Québec.

Samuel Champlain est à priori né à Brouage entre 1567 et 1574 et mort à Québec le 25 décembre 1635. Il était navigateur, cartographe, soldat, explorateur, géographe, commandant et auteur de récits de voyage.

Les colonies françaises :

Grâce à Richelieu qui a enrichi la flotte de guerre maritime française, la France peut enfin agrandir ses colonies. La colonisation des Antilles commence en 1626, avec Saint-Christophe puis en 1635, la Martinique et la Guadeloupe. Mazarin délaisse la flotte de guerre et pendant un moment, la colonisation s’en ressent. Puis, sous Louis XIV et Colbert, la flotte maritime est de nouveau sur le devant de la scène. Dans un but principalement commercial, Colbert essaie de rivaliser avec ses adversaires comme l’Angleterre, l’Espagne et les Provinces Unies (Pays-Bas) qui ont pris énormément d’avance sur les Français. La France possède trois colonies distinctes, la Nouvelle-France, les Antilles et les possessions sur la route des Indes. En Nouvelle-France, Louis XIV encourage les colons à s’étendre,         en 1670, le tour des grands lacs est réalisé, en 1682 Cavelier de la Salle descend le Mississipi et revendique au nom du roi de France toute la région qu’il nomme Louisiane. En Inde, en revanche, sur les quatre compagnies de commerce créées par Colbert, seule une résiste, celle des Indes orientales.

En 1763, lors du Traité de Paris qui met fin à la guerre de Sept ans,  la France perd la Nouvelle-France qui est attribuée à l’Angleterre et conserve uniquement Saint-Pierre et Miquelon. La Louisiane, opportunément espagnol depuis 1762, échappe aux anglais et redevient française en 1800 pour être revendue en 1803 aux États-Unis.

L’esclavage, un fléau toujours à la mode :

Avec la colonisation des Antilles, l’esclavage se développe. Les colons asservissent les peuples locaux afin de développer la production sucrière. Le besoin d’esclaves entraine le développement de comptoirs français sur les côtes africaines.

Quant à l’esclavage des chrétiens par les peuples du nord de l’Afrique, il est à son apogée durant les XVIe et XVIIe siècle. Les pirates barbaresques enlevaient hommes, femmes et enfants afin de les revendre sur les places d’Alger, de Tunis, de Fez, etc… Vers 1675, leur nombre formait le quart de la population d’Alger. Leurs conditions n’étaient guère enviables à celles de nos colonies, ils étaient employés à des travaux extrêmement pénibles (carrières de sel, construction, coupe du bois) et les châtiments corporels ne manquaient pas, le sort des femmes n’était guère mieux, tâches domestiques, entre autres, et exploitation diverse et variée…

L'esclavage
L'esclavage des noirs
L'esclavage des blancs

Un changement d’alliance peu favorable :

La guerre de sept ans s’étale de 1756 à 1763, elle se déroule entre les plus grandes puissances d’Europe, et surtout plusieurs continents, l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Inde, elle est qualifiée de première guerre mondiale. La guerre précédente, (la guerre de Succession d’Autriche) avec l’arrivée sur le trône de   Marie-Thérèse fait débat et provoque des coalitions, surtout celle de son voisin Frédéric II de Prusse qui convoite son pays (1740-1748), oppose principalement l’Autriche alliée de la Grande Bretagne et la Prusse alliée de la France. Pour la guerre de sept ans, les alliances vont s’inverser, l’Autriche devient l’alliée de la France (sous l’influence de Mme de Pompadour) et la Prusse celle de la Grande Bretagne. D’autres pays vont s’impliquer dans cette guerre, comme la Russie au côté de l’Autriche et l’Espagne au côté de la France. L’origine de cette guerre, est la continuité de la précédente, Marie-Thérèse d’Autriche veut conserver la Silésie que convoite Frédéric II de Prusse, et la France combat toujours la Grande Bretagne pour les possessions Nord-Américaines. La victoire revient au camp Prusse, Grande-Bretagne et coûte très cher à la France, qui perd un grand nombre de ses colonies.

La Corse devient française :

La Corse, île longtemps convoitée qui sera occupée par les Espagnols puis par Gênes, combattra toujours pour son indépendance. Le 15 mai 1768, Gênes cède provisoirement l’administration de la Corse à Louis XV. Mais ce dernier ne veut pas reconnaître la république de Corse et envoie des troupes pour l’assujettir.  De nombreux combats s’ensuivent pendant plusieurs années, et c’est le 30 novembre 1789 que l’Assemblée Nationale Constituante adopte le décret de réunion de la Corse à la France, un certain Napoléon Bonaparte a 20 ans.

corse

Des conseillers efficaces :

Sully, Maximilien de Béthune, duc de Sully, né le 13 décembre 1559 à Rosny-sur-Seine et mort le 22 décembre 1641 à Villebon. Il est baron (1578) puis marquis de Rosny (1601), baron (1602) puis duc et pair de Sully (1606), prince souverain d’Henrichemont et de Boisbelle (1605), marquis de Nogent-le-Rotrou (1624), comte de Moret et de Villebon (1624) et vicomte de Meaux (1627). Présenté à Henri IV par Gabrielle d’Estrée (dont il se montre peu reconnaissant, lorsque Henri IV veut l’épouser, il s’y oppose), il débute sa carrière comme militaire protestant et devient un compagnon d’armes du roi. Par la suite, il est l’un de ses principaux conseillers. En 1596, il est nommé au Conseil des Finances puis vers 1598, il devient Surintendant des finances, et avec Henri IV qui dépense à tord et à travers pour ses maîtresses, la tâche n’a pas été simple. Lorsque le roi décède, il vit dans son souvenir et conserve sur lui un médaillon avec le portrait d’Henri IV, preuve de l’amitié que ces deux hommes se portaient.

Sully
Duc de Sully

Richelieu, Armand Jean du Plessis de Richelieu, dit le cardinal de Richelieu est né le 9 septembre 1585 à Paris et mort le 4 décembre 1642 à Paris. Il est cardinal-duc de Richelieu, duc de Fronsac, Pair de France et principal ministre de Louis XIII. Destiné au métier des armes, il devient homme d’Église afin que sa famille conserve le bénéfice de l’évêché de Luçon. Dans un premier temps, ministre des Affaires étrangères en 1616, il est élevé au rang de cardinal en 1622 puis ministre d’État de Louis XIII en 1624, fonction qu’il conserve jusqu’à sa mort. Homme reconnu pour son habileté, il est réputé comme retors et intransigeant. En conflit avec les Habsbourg sur le plan international puis contre les protestants sur le plan national, il gère le royaume d’une main de fer. Il interdit les duels qui déciment la noblesse et il mate les révoltes antifiscales paysannes. Richelieu est l’un des fondateurs majeurs de l’État moderne en France, et de la nouvelle forme de monarchie qualifiée plus tard de monarchie absolue.

Richelieu
Richelieu

Mazarin, Jules Raymond Mazarin est né le 14 juillet 1602 à Pescina dans les Abruzzes, royaume de Naples et mort le 9 mars 1661 à Vincennes. Digne successeur de Richelieu, il est prélat, diplomate et homme politique français d’origine italienne. Au service de la Papauté, il devient successivement conseiller de Louis XIII puis de Louis XIV. Ministre d’État, il dut gérer la Fronde avec la reine Anne d’Autriche sous la régence de Louis XIV. D’origine modeste, les critiques sur sa personne vont bon train, il est même surnommé « le gredin de Sicile ».

Mazarin
Mazarin

Fouquet, Nicolas Fouquet est né le 27 janvier 1615 à Paris et mort le 23 mars 1680 à Pignerol. Il est marquis de Belle-Ile et vicomte de Melun et de Vaux. Il est procureur général au Parlement de Paris et surintendant des Finances en 1653. Pour son plus grand malheur, il devient l’un des hommes les plus riches et des plus puissants du royaume et certainement l’un des plus jalousés… Un dénommé Colbert, en pleine ascension, à juste titre ou non, dénonce Fouquet pour malversations, ce qui surement arrange bien le jeune Louis XIV dont l’étalage des richesses du dénommé Fouquet l’agace. Effectivement, ce dernier fit bâtir entre 1657 et 1661 le château de Vaux-le-Vicomte, domaine fastueux où de grands artistes œuvrèrent. Lors d’une visite du roi, Fouquet se glorifie un peu trop et le faste déployé lors de la soirée blesse Louis XIV, toujours en quête de fond pour remplir les caisses royales. Fouquet est destitué et arrêté sur ordre de     Louis XIV en 1661, tous ses biens sont confisqués (une bonne solution pour renflouer les caisses de l’État) et il est bannit du royaume. Puis, il est emprisonné à la forteresse de Pignerol à vie où il meurt en 1680. Toute la famille de Nicolas Fouquet subit la déchéance, exil, pauvreté, et malgré leur acharnement pour demander au roi un peu de plus de souplesse, il restera inflexible.

Fouquet
Fouquet

Colbert, Jean-Baptiste Colbert est né le 29 août 1619 à Reims et mort le 6 septembre 1683 à Paris. Il fait son apprentissage de banquier en 1634 à Lyon puis travaille chez un notaire parisien, le père de Jean Chapelain (poète et critique littéraire). Sa carrière auprès du roi débute dans les armées royales. Il devient premier commis du département de la guerre, ensuite son père lui achète la charge de commissaire ordinaire des guerres, son ascension continue lorsqu’il est nommé secrétaire privé du secrétaire d’État à la guerre, on est en 1649. Présenté au cardinal Mazarin en 1651, il se voit confier la gestion personnelle de celui-ci. A ce service durant 10 ans, il se familiarise avec le système financier royal puis rédige en 1659, un mémoire sur les prétendues malversations de Nicolas Fouquet. Le 9 mars 1661, Mazarin recommande Colbert à Louis XIV, une phrase bien connue est restée : « Sire, je dois tout à votre Majesté, mais je m’acquitte de ma dette en lui présentant Colbert ». Le roi connaissait déjà cet homme besogneux et sérieux, et leur collaboration durera jusqu’au décès de Colbert en 1683. Il favorise le développement du commerce et de l’industrie en créant des fabriques et une institution de monopoles royaux. A son décès, il laisse au pays une économie saine mais largement amputée par les dépenses de la guerre.

Colbert
Colbert

Turgot : Le baron Anne Robert Jacques Turgot est né le 10 mai 1727 à Paris et mort le 18 mars 1781 à Paris. Il est secrétaire d’État à la Marine (1774) et contrôleur général des Finances (1174-1776). Un homme moderne, Turgot pour faire face au déficit royal, propose de faire de strictes économies dans tous les ministères. Il montre l’exemple en baissant ses revenus de 142 000 livres à 80 000 et refuse les pot-de-vin (pratique qui n’est pas illégale à l’époque). Ces mesures prouvent leur efficacité et améliorent quelque peu le crédit national. Seulement ses décisions ne font pas l’unanimité, il va être discrédité auprès du roi et devra donner sa démission immédiate le 12 mai 1776.

Turgot
Turgot
Coche
Coche

Un nouveau service de diligence :

Sur l’initiative de Turgot une nouvelle diligence fait son apparition en 1775, la turgotine. Ce coche composé de deux places pour les conducteurs de chevaux permet d’accueillir de 2 à 6 personnes à l’intérieur et de déposer à l’arrière les bagages, ainsi le voyage devient plus confortable.

Le supplice suprême :

François Ravaillac est né en 1577 à Angoulême et mort le 27 mai 1610 à Paris. Tristement célèbre pour avoir occis     Henri IV le 14 mai 1610, il est élevé dans la haine des Huguenots. Une bien triste destinée, son père Jean Ravaillac devient alcoolique, et enchaîne les déboires financiers. Dans une situation financière catastrophique, sa mère se voit chassé par son époux lorsque celui-ci installe à son domicile une catin. Le jeune François entré dans l’ordre strict des Feuillants en tant que frère convers est expulsé pour ses écrits étranges faisant référence à l’éternelle Providence. Il revient vivre à Angoulême avec sa mère et tente de faire face aux difficultés financières de la famille, il enseigne le catéchisme mais mal rémunéré et ne pouvant pas honorer ses dettes, il fait un petit séjour en prison. Instable mentalement, il a des visions mystiques dont l’une d’elle est de débarrasser le royaume de l’antéchrist Henri IV et ce sera chose faite le 14 mai 1610. Emprisonné, il est soumis à la question et à aucun moment il ne dénonce un complot, il assume l’entière responsabilité de son acte. Le régicide est sévèrement puni, le 27 mai 1610, il est conduit en place de grève pour subir sa sanction qui est la suivante : « tenaillé aux membres, bras, cuisses et gras de jambes, sa main dextre y tenant le couteau duquel a commis ledit parricide ards et brulez de feu de soulphre et sur les endroits où il sera tenaillé, jeté du plomb fondu, de l’huile bouillante, de la poix raisine bruslante, de la cire et soulphre fondus ensemble. Ce fait, son corps tiré et desmembré à quatre chevaux, ses membres et corps consumés au feu, réduits en cendre, jetés au vent… ». Il ne manquait pas d’imagination à l’époque, on ne sait pas à quel moment Ravaillac a rendu son dernier souffle, mais la souffrance qu’il a subie doit être inimaginable.

Ravaillac
Assassinat d'Henri IV
Affaire du collier de la reine
L'affaire du collier de la reine

Les femmes et les bijoux !

L’affaire du collier de la reine est une affaire d’escroquerie qui s’est déroulée de 1784 à 1786 à la cour de France. Madame de la Motte, noble sans fortune, monte un stratagème contre le cardinal de Rohan, évêque de Strasbourg et grand aumônier de France, son amant. Mme de la Motte, tout comme le cardinal de Rohan souhaitent être présentés à Marie-Antoinette, or cette dernière connaissant un peu les personnages refuse systématiquement. Là-dessus, Mme de la Motte a toujours de sérieux problèmes financiers. Alors, elle trouve la solution. Le bijoutier Charles Boehmer avait fabriqué un collier de diamants (au départ pour Mme du Barry) et s’était endetté, la faillite le guettait s’il ne trouvait pas preneur, hors de prix, seul le roi pouvait l’acquérir. Mais Louis XVI sait que les caisses de l’État sont vides et refusent l’achat. Donc, Mme de la Motte aidé par son amant Rétaux de Villette (faussaire), son mari et Cagliostro (mage auto-proclamé) parvient à faire croire au cardinal de Rohan qu’elle est rentrée dans les bonnes grâces de la reine et lui donne une fausse lettre demandant au cardinal d’acheter pour elle le fameux collier. Rohan qui espère ainsi rentrer dans les bonnes grâces de Marie-Antoinette se porte caution de la reine, lettre en main, et s’empresse d’acheter le collier et le remet à Mme de la Motte. Son mari se hâte de revendre les diamants. Au final, le collier n’a ni été payé au bijoutier et bien entendu a disparu. Louis XVI a vent de cette histoire et le scandale éclate le 15 août 1785. Le cardinal est embastillé ainsi que tous les acteurs de cette frauduleuse affaire. Le 31 mai 1786, Mme de la Motte est condamnée au fouet, à la flétrissure et à la prison, son mari est jugé par contumace (il s’est réfugié en Angleterre et ne revient qu’après la Révolution française) aux galères à perpétué, son amant est exilé hors de France et se réfugie en Italie, et Cagliostro, après avoir été incarcéré, est expulsé de France  en 1786, il se retire en Angleterre. Quant au cardinal de Rohan, défendu par la noblesse et par le clergé, il sera disculpé. Dans cette histoire, la reine ressort salie et les rumeurs contre sa personne ne feront que s’amplifier.

Un diamant dit maudit :

Qui n’a pas vu le film Titanic, avec son célèbre diamant bleu nommé « cœur de l’océan » ! Son origine donne l’occasion à de nombreux débats. Ce magnifique diamant aurait été volé à une statue de la déesse Sitâ en Inde. Plus vraisemblablement, elle aurait été achetée par un dénommé Tavernier dans l’immense marché aux diamants de Golconde. Ce qui est certain, la pierre vient d’Inde. La rumeur veut que ce diamant soit maudit et que tous ceux qui en deviennent possesseurs, meurt dans de terribles conditions, ce qui n’est absolument pas le cas. Pour l’histoire, le diamant a tout d’abord été vendu à Louis XIV par Jean-Baptiste Tavernier, il le fait tailler en gemme et le nomme « Bleu de France ». En septembre 1792, il est volé avec les autres joyaux de la Couronne de France au garde-meuble national. Expatrié en Angleterre avec ses voleurs, il est retaillé pour y être plus facilement vendue. Plus de trace jusqu’en 1812, vingt ans et deux jours après le vol, durée suffisante pour que celui-ci soit prescrit. En 1824, il est vendu à Thomas Hope qui lui donne son nom. Il reste dans cette famille jusqu’en 1902. Il sera revendu à différents propriétaires pour terminer sa vie en 1958 au Smithsonian Institute de Washington.

Le diamant Hope sous les bourbons
Le diamant bleu, Hope

Un corps d’armée célèbre :

La compagnie des mousquetaires du roi ressemble à un yoyo. Elle est créée en 1622 par Louis XIII, puis dissoute par Mazarin en 1646 avant d’être recréée par Louis XIV puis de nouveau dissoute par Louis XVI en 1775 pour enfin être de nouveau au goût du jour par Louis XVIII en 1816. Elle se distingue dans de nombreuses batailles mais sa renommée est à son paroxysme dans l’œuvre d’Alexandre Dumas, les trois mousquetaires.

D’Artagnan, qui es-tu ?

Charles de Batz de Castelmore est né entre 1611 et 1615 près de Lupiac en Gascogne et mort le 25 juin 1673 à Maastricht ou à Mouland. Chef de guerre, on ne connaît que très peu de choses sur la vie du vrai d’Artagnan. La seule source disponible, sont les écrits de Gatien de Courtilz de Sandras qui découvrit le héros lors d’un de ses séjours à la Bastille, à partir de notes écrites par d’Artagnan et fournit par le gouverneur de la prison,  Baisemeaux, un ex-compagnon d’armes. Alexandre Dumas s’est inspiré de ces mémoires pour composer son personnage de d’Artagnan.

D'Arrtagnan
D'Artagnan

Et les compagnons de d’Artagnan ?

Athos : De son nom complet Armand de Sillègue d’Athos d’Hauteville, est né en 1615 en Béarn et est mort le 21 décembre 1645 à Paris.

Porthos : Isaac de Portau, dit Porthos, est né le 2 février 1617 à Pau et mort à une date inconnue.

Aramis : Il n’a réellement existé que dans l’œuvre d’Alexandre Dumas.

Henriette Marie de France
Henriette Marie de France

La vengeance est un plat qui se mange froid :

Enfin une paix est conclue entre la France et l’Angleterre et comme toute bonne paix, un mariage s’impose, on marie donc Henriette-Marie de France, sœur de Louis XIII avec Charles 1er, roi d’Angleterre. La promise est escortée jusqu’à la frontière, à son futur royaume par le duc de Buckingham, favori de Jacques 1er (feu roi d’Angleterre) et par la cour de France dont fait partie Anne d’Autriche. Le duc de Buckingham fait une cour pressante auprès de la reine de France. Lors de l’étape d’Amiens, une amie de la reine, la duchesse de Chevreuse s’arrange pour que les deux tourtereaux se trouvent isolés de la foule. Mais voilà que le duc se montre un peu trop entreprenant et que surprise,             Anne d’Autriche pousse un petit cri. La cour rapplique, le duc s’enfuit et l’incident fait la tour des Cours européennes. Les relations entre Louis XIII et son épouse ne sont déjà pas au beau fixe. Le roi blessé dans son amour propre, interdit au duc de Buckingham de remettre les pieds sur le sol français. Ce dernier furieux par cette décision, influe le roi d’Angleterre pour dénoncer l’alliance avec la France, il fait envoyer des secours aux huguenots de la Rochelle qui sont assiégés par l’armée française et s’en prend à la pauvre Henriette qui a déjà dû mal à se faire accepter par la noblesse anglaise.

Charles 1er d'Angleterre
Charles 1er d'Angleterre

Deux précautions valent mieux qu’une :

Richelieu a porté un intérêt particulier à la Sorbonne durant sa vie. Des sommes énormes ont été engagées à sa reconstruction. Ne pouvant parachever son œuvre de son vivant, il fit un testament en faveur de la Sorbonne afin que les travaux continuent après son décès (achèvement de la chapelle, édification d’un nouveau collège, achat de maisons adjacentes en vue d’aménager un nouveau jardin). La pauvre Madame d’Aiguillon, exécutrice testamentaire, dut se battre pendant de longues années pour exécuter ce testament. Entre 1643 et 1648, 200 000 livres furent investis pour ces travaux. Mais l’appétit pantagruélique des gens de la Sorbonne était sans borne, pour être certain que les engagements pris par Richelieu seraient honorés, en 1650, ils firent saisir une partie de la succession…

Richelieu
Richelieu

La conspiration tombe à l’eau :

Durant sa carrière, de nombreuses conspirations ont été orchestrée contre Richelieu, dont l’une des plus connue, la conspiration de Cinq-Mars, (nom de son auteur et favori de Louis XIII). Cinq-Mars est furieux contre le cardinal et le roi qui lui refusent un duché-pairie. Effectivement, il souhaite épouser la princesse de Mantoue, Louise-Marie de Gonzague et cette alliance est bien au-dessus de son rang. Il veut évincer Richelieu qui, pour lui, a trop d’influence sur le roi. Il associe à son complot le frère du roi (Gaston de France, qui par principe se retrouve dans tous les complots), François-Auguste de Thou, son ami, le marquis de Fontrailles, le prince de Sedan et il signe même un traité avec Philippe IV d’Espagne, en guerre avec la France depuis 1635. Ce traité prévoit pour l’Espagne, la restitution des places-fortes conquises par la France en échange d’une somme de 400 000 écus. La reine Anne d’Autriche et sa grande amie la duchesse de Chevreuse pourraient également y être mêlées. Une première tentative d’enlèvement de Richelieu est prévue lorsque la cour, qui se dirige vers le Roussillon, s’arrête à Lyon. Mais le marquis lorsque le cardinal se présente devant lui avec son capitaine de gardes, renvoie les conspirateurs. Au final, la police de Richelieu intercepte les courriers de Cinq-Mars ainsi que le traité avec l’Espagne, la conspiration est dévoilée au grand jour. Cinq-Mars et Thou sont arrêtés à Narbonne,  les 12 et 13 juin de la même année. Gaston de France voulant négocier son raccommodement n’hésite pas à livrer tous les complotistes.          Cinq-Mars et Thou sont condamnés à mort pour crime de lèse-majesté et décapités le 12 septembre 1642 sur la place des Terreaux. Toute la famille de Cinq-Mars en subira les conséquences, sa mère, la maréchale d’Effiat est exilée en Touraine, son frère, privé de ses bénéfices d’abbé et le château familial est rasé.

Mazarin
Mazarin

Un véritable fléau pour Mazarin, les mazarinades :

Ce sont des pamphlets satiriques écrits sur Mazarin. Il est détesté car son amour du pouvoir et des richesses est sans limite. Les mazarinades ont un grand succès, environ quatre mille ont été publiées. Certains auteurs en sont connus comme Scarron (mari de la futur Mme de Maintenon, épouse secrète de Louis XIV), le cardinal de Retz ou  Guy Patin. La première mazarinade a été écrite pendant la Fronde le 11 mars 1651.

Parmi les pièces les plus fameuses et celle qui donna son titre à toutes les autres, « la mazarinade » écrite par Scarron et datée du 11 mars 1651 :

À la malheure, Mazarin,
Du pays d’où vient Tabarin,
Es-tu venu troubler le nostre ! […]
Trousse bagage et vistement. […]
Va-t’en dans Rome estaller
Les biens qu’on t’a laissé voler.

La grande rébellion :

La Fronde commence vers 1648 et s’achève vers 1653. Louis XIV, encore enfant (4 ans ½) à la mort de son père ne peut gouverner. Sa mère Anne d’Autriche et Mazarin assurent la régence. Après un pouvoir autoritaire exercé sur le pays avec Henri IV puis Louis XIII et enfin Richelieu, une certaine liberté s’instaure. Aristocratie, parlementaires et peuple profitent de cette période pour se rebeller contre l’autorité royale, d’autant que celui-ci est affaiblit par une situation financière et fiscale en mauvaise santé. Le roi et ses proches doivent fuir le Palais du Louvre pour Saint-Germain. Durant ce conflit, Anne d’Autriche et le petit Louis XIV ont une vie d’itinérance. Louis XIV reste marqué à vie par cette période. Le 5 septembre 1651, le roi est enfin en âge de gouverner, la majorité étant fixée à treize ans. Il reprend le royaume en main et évince quelques nobles et parlementaires qui ont été un peu trop audacieux.

La fronde
La Fronde

Quelques maîtresses royales :

Mme de Pompadour
La Marquise de Pompadour

De Poisson à la Pompadour :

Jeanne Antoinette Poisson est née le 29 décembre 1721 à Paris et morte le 15 avril 1764 au château de Versailles. Elle partage la vie de Louis XV pendant près de 20 ans. La marquise de Pompadour est une femme d’esprit, elle participe à la vie politique du royaume, encourage les arts et les lettres. De maîtresse, elle devient amie du roi et afin de garder son ascendant sur lui, elle devient « mère maquerelle » en recherchant pour son roi de jolies maîtresses d’un soir qui festoieront au Parc-aux-cerfs. Mme de Pompadour devient la secrétaire particulière du roi, tous les courriers, toutes les informations transites par elle avant d’être remises au roi. Bien sûr, elle crée beaucoup de jalousie, l’aristocratie, tout comme le peuple ne veulent plus de cette femme, alors tout comme les mazarinades vont naître les poissonnades. Chose inhabituelle pour une maîtresse, elle meurt au château de Versailles.

De roturière à reine :

Mme de Maintenon, née Françoise d’Aubigné est née le 27 novembre 1635 à Niort et morte le 15 avril 1719 à La Maison royale de Saint-Louis à Saint-Cyr. Françoise naît très précisément dans la prison royale de Niort, dans la geôle où son père est incarcéré pour dettes, son épouse Jeanne de Cardilhac étant trop jeune et désargentée, est obligée de partager la cellule de son époux. Sa tante, Mme de Villette la prend sous sa protection mais cette dernière est protestante, alors sa marraine, Mme de Neuillant obtient une lettre de cachet de la reine Anne d’Autriche pour pouvoir s’occuper de la petite. Elle est placée chez les Ursulines. A sa sortie du couvent, Mme de Neuillant la présente dans les salons parisiens où elle fait la connaissance du chevalier de Méré. Puis, elle convole en justes noces avec le sieur Sarron, poète de son état, affreusement laid, paralysé des jambes, de la colonne et de la nuque, et âgé de 42 ans alors qu’elle n’en a que seize. C’est un homme d’une grande culture, poète, et apprécié dans les cercles de la bonne société. Il lui ouvre les portes de l’aristocratie où elle brille. C’est ainsi qu’elle fait la connaissance de Françoise-Athénaïs de Montespan (maîtresse de          Louis XIV). Elle devient la nounou de ses bâtards. L’affection qu’elle porte aux enfants touche profondément le roi. Sur la fin de sa vie, Louis XIV la prend comme maîtresse puis l’épouse secrètement. Cette mésalliance déplut à l’entourage royal qui ne manque pas de le faire savoir à Mme de Maintenon

Mme de Maintenon
Mme De Maintenon
Mme de Montespan
Mme De Montespan

La beauté à tout prix :

Afin de conserver sa beauté, Mme de Montespan utilise des techniques de beauté quelque peu ragoutante voire dangereuse. Tout d’abord, pour avoir un teint frais et un œil brillant, tous les matins, elle boit un bon petit verre d’urine de mule. Puis pour conserver ses jolies rondeurs, elle ingurgite un mélange bien sucré de lait et de farine de fèves, d’orge, de lentille et de riz. Passons à présent à l’hygiène. Se lavant très peu voire pas du tout, elle passe surtout son temps à se brosser longuement ses cheveux avant de les structurer dans des coiffures sophistiquées. Pour le visage, elle utilise abondamment du blanc de céruse (carbonate basique de plomb) hautement nocif, mais qui garantit un teint blanc, qu’elle protège sous une ombrelle lors de ses sorties. Afin de contraster avec son visage pâle, elle use et abuse de rouge dont elle possède une palette fort bien garnie. Comme toutes les dames, c’est la guerre aux rides. Pour cela, la marquise s’enduit le visage avec un mélange composé de moelle de bœuf, de saindoux ou de bouse de vache… Il lui arrive même de le boire une fois distillé comme dépuratif printanier…

Tourner sept fois la langue dans sa bouche avant de parler :

Jeanne Bécu née le 19 août 1743 à Vaucouleurs et morte le 9 décembre 1793 à Paris est la dernière favorite de Louis XV. Agée de 25 ans lorsqu’elle lui est présentée, le roi en a 58. La comtesse du Barry est malheureusement célèbre pour ses bévues. Tandis que le roi adore ses réparties candides, l’entourage n’attend qu’une chose se moquer de ses bévues. Candide, c’est le moins que l’on puisse dire. Lors de la révolution, elle finit par s’exiler en Angleterre, mais elle se rend compte qu’elle a oublié ses bijoux royaux et que son château va être réquisitionné. Ni une ni deux, elle revient en France, retourne dans son château de Louveciennes, elle est emprisonnée puis sera guillotinée.

Mme du Barry
Mme Du Barry
La voisin
La Voisin

La chasse aux sorcières :

Paris est en émoi, de 1679 à 1682, Louis XIV doit faire face à une série d’empoisonnement qui bouleverse toute la cour. Des membres de l’aristocratie se trouvent mêlés à ce scandale, dont Mme de Montespan. Ce climat anxiogène entraîne une chasse aux sorcières et aux empoisonneuses. Un personnage sombre apparaît La Voisin. Emprisonnée avec trente-six complices, elle avoue lors des interrogatoires avoir « brûlé dans le four ou enterré dans son jardin, les corps de plus de 2500 enfants nés avant terme ». Elle est brûlée vive en place de Grève le 22 février 1680.

Faites ce que je dis, pas ce que je fais :

Louis XIV, roi soleil, a une vie privée pour le moins chaotique mais il estime qu’il ne doit rendre des comptes qu’à ses confesseurs et à Dieu. Mais pour son peuple, il n’en va pas de même, il est le bon père de famille qui surveille les bonnes mœurs de sa progéniture. Le roi essaie, en vain, à coups d’édits et de lettres de cachet, de dicter sa conduite au peuple. Les prostituées sont une cible de choix, fouettées en place publique, marquées au fer rouge, enfermées à la salle Salpêtrière ou encore envoyées outre-Atlantique. Les maisons closes ne sont pas en reste, elles sont dotées d’une couronne de laurier, et sont régulièrement fermées. Une chanson très connue en découle : « Nous n’irons plus au bois, les lauriers sont coupés… », chanson que l’on chante à nos enfants car elle est très mignonne… Si par malheur, quelqu’un critique les débauches de la cour, les sanctions sont terribles. Exemple d’un jugement : « Ce jourd’hui, premier septembre, fut brûlé en place de grève à Paris, après avoir eu le poing coupé et esté étranglé, Clude Le Petit, advocat en Parlement, pour avoir fait un livre intitulé le Bordel des Muses. Il était âgé de vingt-trois ans et fut fort regretté des honnêtes gens à cause de son bel esprit », rapporté par un observateur. Ce jeune auteur s’est contenté de railler la religion et la conduite de la cour.

Louvois
Louvois

Tu veux ou tu veux pas ?

Lorsque l’édit de Nantes est révoqué sous Louis XIV, les protestants perdent les quelques libertés qu’ils avaient. Louvois, chancelier de Louis XIV, a une idée de génie ! Afin de « permettre » aux protestants de se convertir au catholicisme, il ordonne aux dragons (soldat de la garde royale) de s’installer dans les demeures des réformistes, de vivre à leurs crochets et ainsi par quelques petits sévices d’obtenir leurs conversions. Les dragonnades sont un tel succès que Louvois obtient l’accord de    Louis XIV pour étendre son projet à tout le royaume. En quelques mois, plus de 38000 conversions forcées sont obtenues. Le Béarn et le Languedoc subirent les dragonnades les plus féroces. Les soldats ne devaient pas être des enfants de chœur. La détermination de Louvois dans cette entreprise lui vaudra la disgrâce quelques années plus tard.

Vauban
Vauban

Un constructeur avéré :

Vauban, Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban est né le 1er mai 1633 à Saint-Léger-de-Foucheret et mort le 30 mars 1707 à Paris. C’est un ingénieur, architecte militaire, urbaniste, ingénieur hydraulicien et essayiste.  Louis XIV le nommera maréchal de France. Les fortifications de Vauban recouvrent le royaume de France et lui offrent une protection côtière exceptionnelle. Au total, il construit ou renforce une centaine de places fortes.

La fameuse histoire du masque de fer :

Après avoir donné plusieurs noms à ce prisonnier (dont celui de Monsieur jumeau du roi soleil), portant un loup de velours noirs aux articulations de fer, ce serait un dénommé Mattioli. Hercule-Antoine Mattioli, né à Bologne           le 13 décembre 1640. Secrétaire d’État puis sénateur du duc de Mantoue, il a été accusé de traître envers le roi de France et envers le duc de Mantoue. Louis XIV l’aurait fait enlever à Venise en toute illégalité, ce qui pourrait expliquer le masque. D’abord emprisonné à Pignerol en 1679, il est envoyé à Sainte-Marguerite en 1694 puis à la Bastille en 1698. On ne sait pas si c’est son gardien attitré Monsieur de Saint-Mars qui le suit ou le prisonnier qui suit son gardien en fonction de ses nominations, mais il meurt le 19 novembre 1703 après 24 ans d’incarcération. Cette version est donnée en 1770 par le baron d’Heiss. Mais sans preuve concrète, l’identité du masque de fer reste une énigme qui continue d’intriguer.

le masque de fer
Le masque de fer
John Law
John Law

La banqueroute de John Law :

Sous la régence de Philippe d’Orléans, les caisses de l’État sont vides. Il faut les renflouer, simple à dire, compliquer à faire. Se présente alors un dénommé John Law, écossais. Ce dernier a une solution, proposer du papier-monnaie à la place d’espèces métalliques. Ainsi, les échanges pour le commerce et les investissements s’en trouvent simplifier. La banque générale (société par actions) profite du commerce colonial (avec la Compagnie perpétuelle des Indes) et des impôts (bail de la ferme générale, recettes diverses) pour créer ses actions. Le succès est immédiat et intense. Tous veulent bénéficier et participer à ce nouveau système d’investissement. Ce déchainement entraîne une croissance excessive des cours. Après l’engouement frénétique, les cours diminuent, les actionnaires veulent récupérer leur argent avant de tout perdre. Petit problème, Law qui a vendu plus d’actions que le numéraire qu’il avait dans ses coffres, ne peut plus rembourser. Les richesses coloniales sur lesquelles il escomptait pour remplir les caisses ne sont pas encore arrivées. C’est la banqueroute.

Les nobles à la solde du roi :

Sous Louis XIV, les nobles vivent au bon vouloir du roi. Le privilège du titre peut même revenir à des bourgeois qui ont su se montrer par leurs bons et loyaux services, et se voient anoblis. Sous la régence de Philippe d’Orléans, les nobles reprennent le contrôle et tente d’évincer ces indésirables. Cependant, le noble qui n’a pas le droit de travailler (ce qui le différencie du bourgeois) et qui ne vit que de la rente de ses terres a de plus en plus de mal à subvenir à ses dépenses. Effectivement, le système féodal en déclin et un certain laisser-aller de ces nobles de cours qui ont abandonné leur terre pour pavoiser autour du roi, ont permis aux tenanciers de s’approprier la terre en leur nom personnel. Le seul qui continue à vivre dans la misère c’est le simple paysan qui doit toujours payer des redevances. Cette noblesse, dont la fonction est devenue quasi inutile, essaie de se mettre en valeur par un comportement hautain et arrogant, se glorifiant de sa position et de son titre.

.

Louis XIV, la soif de l’hégémonie :

L’Espagne est en deuil, son roi Charles II est mort et aucun héritier pour lui succéder. Louis XIV voit là une aubaine pour placer son petit-fils, le duc d’Anjou (fils de Louis de France) sur le trône d’Espagne. Les autres nations européennes s’insurgent contre cette prise de pouvoir du roi soleil et se liguent contre le nouveau roi d’Espagne. Après onze années de guerre, le duc d’Anjou triomphe et devient Philippe V d’Espagne.

Dis-moi ton sexe, je te dirai qui tu es :

Le chevalier d’Eon, Charles d’Eon de Beaumont est né le 5 octobre 1728 à Tonnerre et mort le 21 mai 1810 à Londres. Connu pour son goût pour le travestissement, il joue un rôle important dans la diplomatie française sous le règne de Louis XV. Espion de sa majesté, mi-homme, mi-femme, c’est un personnage qui aime l’aventure, gourmand dans tous les sens du terme. Sa vie est tumultueuse, il passe d’une vie prospère à une vie miséreuse pour terminer grabataire avant de mourir à l’âge de 81 ans.

Chevalier d’Éon
Le chevalier d'Eon

Attention à vos enfants !

Sous le règne de Louis XV, en 1750, la rumeur court sur l’enlèvement d’enfants de huit à quinze, que ce soient des filles ou des garçons. Le roi aurait commandé à sa police de lui ramener ces jeunes gens pour « baigner dans leur sang un prince lépreux ». En réalité, il y a bien kidnapping mais l’objectif est d’enrôler de force ces victimes dans l’armée. Le peuple s’invective contre ces rapts et des émeutes éclatent, de partout on entend « A bas Hérode ! ». Louis XV n’ose plus sortir et évite ce peuple en colère, déclarant : « Qu’ai-je besoin de voir un peuple qui m’appelle Hérode ? »

Anecdote

emoticone

Anecdote

emoticone

Livre le grand bêtisier de l’histoire de France d’Alain Dag’Naud, Larousse :

Fesses book :

Pour préparer le mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse d’Autriche, le 9 juin 1660, une rencontre est organisée à la frontière franco-espagnole entre la reine mère et sa future belle-fille. On offre un siège à l’infante, future reine de France. Mais doit-on l’asseoir côté espagnol ou côté français ? Après des palabres agitées, on parvient à un compromis : l’infante est assise une fesse côté espagnol et une fesse côté français. Qu’est-ce que ça peut fesse ?

Marie-Antoinette
Marie-Antoinette
Louis XVI
Louis XVI

Un douloureux présage :

Lors du mariage de Louis XVI et de Marie-Antoinette le 16 mai 1770 de nombreuses fêtes sont organisées dans Paris. Une foule incroyable se précipite pour y participer, le feu d’artifice réglé par le maître artificier Ruggieri illumine la place Louis XV (la future place de la Concorde). La populace veut regagner les boulevards mais une bousculade se déclenche rue royale. C’est un affolement général, les chevaux s’affolent au milieu de ce monde et des voitures, des femmes et des enfants se retrouvent piétinés, écrasés. Environ cent trente-deux personnes perdent la vie, les superstitieux y voient un mauvais présage. Le dauphin avertit du drame, offre son argent de poche pour subvenir aux besoins des victimes.

Le roi honore la reine :

Louis XVI et Marie-Antoinette sont mariés depuis sept ans, mais le mariage n’a toujours pas été consommés (il faut dire qu’ils étaient très jeunes, la reine 14 ans, le roi 16 ans). Pourtant il faut un héritier à la couronne. Enfin, le lundi 18 août, les chroniqueurs sont heureux d’annoncer la bonne nouvelle, le roi s’est rendu chez la reine et ils sont restés près de « cinq quarts d’heure ». En matière de précision, il est difficile de faire mieux et surtout on ne se sent pas espionné ! Les problèmes du dauphin n’ont jamais été réellement trouvé. Il semblerait que Louis XVI, non seulement était très pudique et novice en la matière, mais en plus, souffrait d’un souci physique qui l’empêchait de conclure. Son beau-frère    Joseph II, frère de Marie-Antoinette est envoyé par leur mère Marie-Thérèse d’Autriche. Il devient son confident, lui conseille la légère opération de « débridage » recommandé par les médecins (le roi souffre d’un banal phimosis, problème de frein qui rend l’érection douloureuse) et là le miracle se produit. Le premier enfant naît le 19 décembre 1778, mais c’est une fille… Une deuxième naissance arrive le 22 octobre 1781 et c’est un garçon mais il meurt à l’âge de 7 ans. Ils devront attendre la troisième naissance le 27 mars 1785 pour avoir le futur héritier de la couronne.

les deux premiers enfants de Louis XVI
Marie Thérèse de France et Louis Joseph de France

Dur, dur, la vie de reine :

Marie-Antoinette est habituée à une vie relativement simple en Autriche. Lorsqu’elle arrive à la cour de France, ce n’est pas la même histoire. Cinq cents serviteurs lui sont imposés. Elle doit faire face à un cérémonial strict. Un matin d’hiver, à son lever, l’habillement de la reine va engendrer une véritable dispute de chiffonnière. Mme de Campan, sa première femme de chambre la déshabille et lui remet sa chemise. Sur les entrefaites arrive sa dame d’honneur qui en a la prérogative, puis surgit Madame, belle-sœur de Louis XVI, seconde dame de France après la reine qui réclame ce privilège et qui bien sûr est au-dessus des deux autres prétendantes. En attendant que tout ce petit monde ait achevé sa querelle, notre pauvre Marie-Antoinette grelotte…

L’exception qui confirme la règle :

Marie-Antoinette est très dépensière surtout en friperie. Pour récupérer un peu de tout cet argent qu’elle dépense, Elle joue au jeu. Cependant, les jeux d’argent sont interdits à la Cour, mais pour la reine Louis XVI fait une exception. Une fois, elle joue pendant trente-six heures d’affilée des sommes considérables, et la cour devient un tripot.

Aie, Aie, Aie les dents :

Les bourbons avaient une dentition désastreuse. Le premier chirurgien-dentiste apparut sous Louis XIV. Pierre Fauchard est né le 2 janvier 1679 à Saint-Denis-de-Gastines et mort le 21 mars 1761 à Paris. Il écrit un traité intitulé « le Chirurgien-dentiste » ou « Traité des dents ». Il utilise la technique du fraisage et du forage, recommande des plombages pour remplir les cavités et conseille les bains de bouche (usage depuis l’Antiquité), matin et soir, avec de l’urine. La brosse à dents est introduite à la cour de France sous Louis XV, par l’ambassadeur d’Espagne en 1750. Elle est faite avec du crin de cheval.

Pierre Fauchard
Pierre Fauchard
Marquis de Lafayette
Marquis de Lafayette

Le héros de la guerre d’Indépendance :

Gilbert du Motier, marquis de la Fayette est né le 6 septembre 1757 à Saint-Georges-d’Aurac et mort le 20 mai 1834 à Paris. Il est officier et homme politique. A vingt ans, bravant l’interdiction de Louis XVI, il embarque à bord d’une frégate à ses frais pour gagner l’Amérique. Il veut soutenir les colons révoltés contre l’Angleterre. Il en résulte une notoriété sans borne, il est le symbole de l’union Franco-Américaine, d’où le surnom « le héros des deux mondes ». Le 4 juillet 1776, les colonies anglaises d’Amérique adoptent la déclaration des droits d’Indépendance. Finalement, en 1777, Louis XVI décide d’aider les colons américains et envoient des soldats, du matériel, des dons et des prêts mais n’entre officiellement en guerre        qu’en 1778. Le traité de Paris de 1783 reconnaît l’Indépendance des États-Unis d’Amérique.

Lafayette s’investit dans la Révolution française. En 1789, il devient porte-parole de l’aristocratie libérale et devient commandant de la Garde Nationale. Durant toute la période de la révolution, La Fayette est tiraillé entre les idées révolutionnaires et son devoir envers le monarque. Gardien du roi et de sa famille, la fuite à Varennes le discrédite vis-à-vis de la population mais il réussit à conserver son poste. Le 19 août 1792, il est déclaré « traître à la nation » puis il s’enfuit pour Sedan. En 1792, il est arrêté au passage des lignes autrichiennes, il refuse de coopérer avec les ennemis de la France et est incarcéré jusqu’en 1797. En 1797, il est libéré grâce au traité de Campoformio. De là, commence l’exil en Hollande puis à Utrecht (en République batave) jusqu’en 1800, arrivée de Bonaparte au pouvoir. Malgré l’interdiction de l’empereur, La Fayette revient d’exil et s’installe dans le château de sa femme La Grange-Bléneau à Courpalay. Il devra composer entre l’empire et les restaurations, il reste fidèle à ses idées de liberté, peu importe qui est au pouvoir pourvu qu’il respecte les droits de l’homme, il n’en trouvera aucun représentant. Il décède d’une pneumonie aiguë à l’âge de 77 ans.

La fondation du Mont-de-Piété :

Louis XVI et son ministre des Finances, Jacques Necker, officialise la naissance du Mont-de-Piété le 9 février 1778. Le but de cet établissement est de lutter contre les usuriers et permet d’emprunter en moyennant un faible taux d’intérêt. Surnommé « ma tante » (depuis le XIXème siècle) ou « le clou », le Mont-de-Piété traverse les siècles.

Mont de piété
Mont-de-Piété

L’oniomanie de Marie-Antoinette :

La reine s’isole de plus en plus à Trianon depuis 1778. Elle fuit une cour qui l’indispose et s’entoure de ses favoris et favorites dans son petit cocon. Les rumeurs vont bon train. On l’accuse d’orgie, de débauche. Marie-Antoinette a besoin de dépenser pour son plaisir, des sommes colossales sont englouties dans les toilettes, dans les fêtes, tant et si bien qu’on lui donne le doux sobriquet de « Mme déficit ». Son mari ne cesse de la gâter, en 1785, il lui offre le château de Saint-Cloud pour la modique somme de six millions de livre. Le peuple ne comprend pas, le peuple ne peut pas comprendre, lui qui arrive à peine à se nourrir.

Le viagra de l’époque :

Casanova (2 avril 1725 / 4 juin 1798), dont la réputation n’est plus affaire, est un homme de plaisir. Il voit en l’huitre son pourvoyeur de virilité, « un aiguillon de l’esprit et de l’amour ». Sa méthode, pour manger les huitres est quelque peu surprenante. D’un coup de langue, il la fait passer de la bouche de sa maîtresse à la sienne. Pour assurer ses performances, il ingurgite jusqu’à une centaine d’huitres avec du punch…

Casanova

La fin de la royauté sous Louis XVI

Les grandes dates de la Révolution française :

  • 17 juin 1789 : Les États généraux se constituent en Assemblée nationale,
  • 20 juin 1789 : Serment du jeu de paume,
  • 14 juillet 1789 : Prise de la Bastille,
  • 4 août 1789 : Abolition des privilèges,
  • 26 août 1789 : Déclaration des droits de l’homme et du citoyen,
  • 12 juillet 1790 : Vote de la Constitution civile du clergé,
  • 14 juillet 1790 : Fête de la Fédération,
  • 20-21 juin 1791 : Fuite du roi et arrestation à Varennes,
  • 17 juillet 1791 : Fusillade du champ-de-mars,
  • 3 septembre 1791 : Vote de la Première Constitution française,
  • 14 septembre 1791 : Naissance de la monarchie constitutionnelle,
  • 10 août 1792 : Prise des Tuileries, chute de la royauté,
  • 20 septembre 1792 : Bataille de Valmy
  • 22 septembre 1792 : Proclamation de la République
  • 21 janvier 1793 : Exécution de Louis XVI,
  • 5 septembre 1793 : Instauration de la Terreur,
  • 5 avril 1794 : Exécution de Danton,
  • 26 ou 27 juillet 1794 : Chute de Robespierre,
  • 26 ou 31 octobre 1795 : Mise en place d’un Directoire,
  • 9-10 novembre 1799 : Coup d’État du 18 brumaire an VIII, Bonaparte est nommé consul provisoire.

Des femmes en colère :

Le peuple a faim, les femmes se réunissent les 5 et 6 octobre 1789 et se rendent à Versailles. Enragés, les Parisiens obligent Louis XVI à se soumettre à leur volonté et à regagner Paris.

la pauvreté du peuple
Un peuple affamé

Réunion des États Généraux :

Lors de son discours inaugural, en mai 1789, des États Généraux (ils ne s’étaient plus réunis depuis plus de 175 ans), Louis XVI déçoit son auditoire. Il ne parle que des soucis de trésorerie de la Royauté et surtout ne compte pas modifier les institutions craignant de contrarier la noblesse en leur demandant de nouveaux impôts. Le roi toujours dans la demi-mesure déçoit son peuple.

Le serment du jeu de paume :

Le 20 juin 1789, 300 députés du Tiers-État, ainsi que certains députés du clergé et de la noblesse, se rencontrent à la salle du jeu de paume, au cœur du quartier Saint-Louis, à Versailles. Durant la réunion, les protagonistes jurent de ne pas se séparer avant l’élaboration d’une Constitution. C’est un moment fort de la Révolution, c’est le transfert du pouvoir royal à celui de la Nation. 

L’Assemblée nationale devient Assemblée constituante :

Les députés du tiers-État décident le 9 juillet 1789 de proclamer l’Assemblée nationale, Assemblée constituante. De cette nouvelle Assemblée est déclarée l’abolition des privilèges, le 4 août 1789, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, le 26 août 1789 puis les grands principes de la Constitution, fin 1791.

Prise de la bastille
Prise de la bastille

Une date de commémoration :

Le 14 juillet 1789, les feux d’artifice explosent dans toute la France, les bals font danser les foules, c’est la célébration de la prise de la Bastille. Prise symbolique, cet acte montre l’incapacité du pouvoir royal face à son peuple déchaîné. Toute l’Europe est touchée par cet évènement qui marque un tournant dans la vie politique française. La forteresse assiégée est défendue par une centaine d’hommes, mais la hargne des assaillants est telle que seule la victoire sur les soldats royalistes est possible. La Bastille est démolie à partir du 15 juillet 1789 par un entrepreneur privé, Palloy, et comme il n’y a pas de petit profit, il vendit une partie des pierres en guise de souvenirs.

Les différents partis politiques lors de la Révolution :

La gauche :

Les Montagnards qui se divisent lors de la terreur par les Exagérés

(Marat, Hébert)

les robespierristes

(Robespierre, Saint-Just)

Les indulgents

(Danton, Desmoulins, Rousseau)

 

Le centre gauche :

Les Girondins

Le club des Jacobins

(Brissot, Vergniaud, Manon Roland)

 

Le centre :

Le club des Jacobins, club des Feuillants

(La Fayette, Mirabeau, Bailly, Voltaire…)

 

Le centre droit :

Les Monarchiens

Le Comité de Paris

(Louis de France, La Rouërie, Mounier, Cazalès)

Les personnages emblématiques de la Révolution :

Camille Desmoulins : Il est né le 2 mars 1760 à Guise et mort guillotiné le 5 avril 1794 (16 germinal an 11) à Paris. C’est un avocat, journaliste. Il est élu député de la Seine. Il fait parti du groupe politique de la Montagne puis indulgents.

Camille Desmoulins
Camille Desmoulins

Danton : Georges Jacques Danton est né le        26 octobre 1759 à Arcis-sur-Aube et mort guillotiné le 5 avril 1794 (16 germinal an II) à Paris. C’est un avocat au Conseil du Roi avant la Révolution. Puis, il est député de la Seine, président de la Convention nationale, membre du Comité de salut public et ministre de la Justice. Il fait partie du groupe politique de la Montagne puis indulgents.

Danton
Danton

Robespierre :  Maximilien de Robespierre est né le 6 mai 1758 à Arras et mort guillotiné le 28 juillet 1794 (10 thermidor an II). C’est un avocat. Puis, il est député de Paris, membre du comité de salut public, président de la Convention nationale. Il fait partie du groupe politique de la Montagne, puis robespierristes.

Robespierre
Robespierre

Marat : Jean-Paul Marat est né le 24 mai 1743 à Boudry et mort assassiné dans une baignoire par Charlotte Corday le 13 juillet 1793 à Paris. C’est un médecin, physicien, journaliste. Il est député de la Seine. Il fait partie du groupe politique de la Montagne, puis exagérés.

Marat
Marat

 Et la guillotine fut :

Joseph-Ignace Guillotin est né le 28 mai 1738 à Saintes et mort le 16 mars 1814 à Paris. C’est un médecin et homme politique. Il est l’homme de la guillotine, il la fait adoptée sous la Révolution française comme mode unique d’exécution.

La guillotine
La guillotine

La fuite à Varennes :

Louis XVI, Marie-Antoinette et leur famille immédiate prisonniers, et sous la bonne garde de La Fayette accepte la proposition d’Axel de Fersen et décide de s’évader. L’objectif est de rejoindre la place forte de Montmédy afin d’y retrouver le marquis de Bouillé, général en chef des troupes de la Meuse, Sarre et Moselle, coorganisateur de l’évasion. Il semblerait que la famille royale, une fois sortie de la prison et éloignée de Paris, oublie quelque peu leur situation précaire et profite de ces moments de liberté pour se détendre un peu. Dès que La Fayette apprend la nouvelle, il envoie des armées dans tout le pays à la recherche de la famille royale. Lorsqu’ils arrivent au relais de Varennes, le roi est reconnu par Jean-Baptiste Drouet. Certains diront que c’est grâce à son effigie sur une pièce de monnaie, ce qui parait peu vraisemblable selon des universitaires, car les pièces de monnaie en circulation représentaient le roi jeune. A priori, Drouet aurait aperçu le roi lors de la fête de la fédération en 1790. Autre supposition, il l’aurait vu sur un assignat (un papier monnaie créé pendant la Révolution) sur lequel le « buste » actualisé du roi figurait. Louis XVI et toute sa famille sont ramenés à la prison du Temple.

Le dernier acte royal :

Après son arrestation à Varennes, les évènements s’accélèrent. Louis XVI n’a plus aucun pouvoir, c’est la fin de l’ancien régime. Les élus de la Constituante ont enfin terminé le remaniement de la Constitution qui comprend la séparation des pouvoirs. Le dernier acte royal est Louis XVI qui prête serment le 17 septembre 1791.

Louis XVI guillotiné
Louis XVI mené à la guillotine

Le roi à l’échafaud :

Louis XVI est condamné à l’échafaud à une voix contre seulement, il est inculpé de haute trahison, à cela, il n’a pas su donné une constitution à la France sauf sous contrainte, et sa fuite à Varennes n’a fait qu’aggraver sa situation. Pour conforter la lourde décision, Robespierre déclare : « Louis doit mourir pour que la patrie vive! » Cependant, Louis XVI est digne mais l’ambiance est lourde. On lui ôte son habit, on lui ouvre le col de sa chemise, on lui coupe les cheveux, mais le roi ne veut pas qu’on lui attache les mains. L’abbé de Firmont intercède en sa faveur et on lui laisse au moins cette dignité. Il monte à l’échafaud et avant d’être exécuté, le roi s’adresse une dernière fois à son peuple : « Peuple, je meurs innocent ! Je pardonne aux auteurs de ma mort ! Je prie Dieu que mon sang ne retombe pas sur la France ». Puis le bourreau le place sur la planche, et le lie, roulement de tambour et le couperet tombe, il est dix heures et vingt-deux minutes. La tête est exhibée, le peuple hurle « Vive la Nation ! ». Quelques personnes bien intentionnées se ruent autour de l’échafaud afin de récupérer quelques reliques ensanglantées de Louis XVI. Il n’y a pas de petits profits. Son épouse, Marie-Antoinette, est guillotinée le 16 octobre 1793, après un procès expédié. Effectivement, elle souffrait à priori d’un cancer à l’utérus qui ne lui laissait que peu de temps de survie.

Un roi que de nom :

Louis-Charles de France, plus connu sous le nom de Louis XVII, est né à Versailles le 27 mars 1785 et mort à Paris le 8 juin 1795. C’est le deuxième fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Il devient dauphin de France en 1789 à la mort de son frère ainé, puis prince royal aux termes de la Constitution de 1791 à 1792. Durant la Révolution, il est emprisonné avec ses parents à la tour du Temple. Lorsque son père est guillotiné, il est reconnu par les gouvernements coalisés contre la France et par son oncle, le futur Louis XVIII, comme le roi sous le nom de Louis XVII. Il n’aura guère le temps de régner, il meurt en captivité en 1795 à seulement dix ans.

Louis Charles de France
Louis Charles de France

La fin justifie les moyens :

Après la décapitation de Louis XVI, le jeune Louis-Charles est enlevé à sa mère pour être mis entre les mains du satanique Hébert qui qualifie le petit dauphin de « petit satrape engendré par une guenon ». Son « gentil » gardien l’instruit en lui enseignant les injures, en insultant les aristocrates, en apprenant des chansons paillardes, en fumant des bouffardes (grosses pipes à tuyau court) et en buvant. Content du résultat obtenu, il dit « Enfin, Capet, te voilà jacobin ». Le traumatisme qu’a dû subir cet enfant est inimaginable. Pour compléter ce superbe tableau, Chaumette, procureur de son état, interroge Louis-Charles dans son cachot pour monter l’acte d’accusation contre sa mère. Pour être sûr que l’enfant dit ce qu’il veut entendre, il l’abreuve de quelques rasades d’eau-de-vie. Voici quelques phrases du réquisitoire : « Charles Capet déclare en outre qu’ayant été surpris plusieurs fois dans sa cellule à commettre sur lui des indécences nuisibles à sa santé, il avoua qu’il avait été instruit de ces habitudes pernicieuses par sa mère et sa tante, et que différentes fois, elles s’étaient amusées à lui voir répéter ces pratiques devant elles, et que bien souvent cela avait lieu lorsqu’elles le faisaient coucher entre elles. » Ou encore : « que de manière que l’enfant s’est expliqué, il nous a fait entendre qu’une fois, sa mère le fit approcher d’elle, qu’il en résulta une copulation et qu’il en résulta un gonflement à un des testicules pour lequel il porte encore un bandage et que sa mère lui a recommandé de ne jamais en parler ; que ces actes ont été répétés plusieurs fois depuis ». Marie-Antoinette répond à ces insultes de la façon suivante : : « La nature se refuse à répondre à une pareille inculpation faite à une mère. J’en appelle à toutes celles qui peuvent se trouver ici ». On sait comment le procès se termine pour la reine, elle était condamnée avant même d’être jugée…

Les derniers rois de France :

 

Louis XVIII, frère de Louis XVI

 

Charles X, fils de Louis XVIII

 

Louis-Philippe, cousin de Louis XVI, qui sera Roi des Français et non plus roi de France.

L’hymne français est né :

Claude Rouget de Lisle est né le 10 mai 1760 à Lons-le-Saunier et mort le 26 juin 1836 à Choisy-le-Roi. C’est un officier français du génie, poète et auteur dramatique. Dans la nuit du 25 avril 1792, Claude Rouget de Lisle compose un chant de guerre pour l’armée du Rhin à la suite de la déclaration de guerre à l’empereur d’Autriche. Philippe-Jacques Dannbach imprimeur publie le texte et la mélodie en mai. Un journal les reproduit et ils parviennent jusqu’à Marseille. Les marseillais l’adoptent et en entrant dans Paris, ils chantent l’hymne des Marseillais, qui devient La Marseillaise.

L’hymne est interdit pendant la Restauration et devient l’hymne national de la République française le 14 février 1879.

Rouget de Lisle
Claude Rouget de Lisle

Les bourbons et la religion

L’Église catholique se donne une nouvelle conscience :

L’Église catholique a de nouveau mauvaise presse, le laisser-aller de ses représentants offusquent les chrétiens. La montée du protestantisme réveille les catholiques vers un renouveau religieux. La Contre-Réforme (nommée ainsi par les historiens allemands du XIXème) ou la Réforme catholique (nommée par les historiens actuels car il trouve la première appellation un peu trop limitée), est donc un mouvement catholique dont l’objectif est d’effacer la religion protestante. A la manière douce succède rapidement la manière forte.

confessionnal sous les bourbons
Confessionnal

Le clergé applique une nouvelle discipline :

Pour redorer son blason, l’Église catholique veut redevenir un modèle. Elle s’y attèle en accentuant les dons pour les œuvres de charité. De nouveaux collèges sont construits par les jésuites pour les fils de bonnes familles. L’instruction redevient stricte avec l’enseignement de la religion catholique et de la culture antique. La congrégation de l’Oratoire est fondée par Pierre de Bérulle (1575/1629, cardinal en 1627) afin de former les futurs prêtres. Sous l’influence de  Jean-Jacques Olier de Verneuil (1608/1657, prêtre français), les séminaires se multiplièrent en France et même au Canada où les missionnaires évangélisaient les populations. De nombreux ordres réguliers se reformèrent en reprenant la rigoureuse règle de Saint-Benoît.

Cornelius Jansen époque des bourbons

Une nouvelle doctrine religieuse :

Le jansénisme naît au cœur de la Contre-Réforme. C’est l’évêque d’Ypres, Cornelius Jansen qui lui donne son nom. Il est l’auteur du texte fondateur « l’Augustinus ». Cette idéologie voit le jour aux XVIIème et XVIIIème siècle. Elle s’insurge face à certaines évolutions de l’Église catholique et à l’absolutisme royale. Propagée par Antoine Arnauld (prêtre, théologien, philosophe et mathématicien), la nouvelle doctrine rencontre un énorme succès et séduit également les grands du royaume. Le jansénisme s’oppose aux libertins, aux protestants, à ceux favorables à la scolastique et aux jésuites. Cette doctrine est officiellement condamnée à la fin de la régence de Mazarin, puis ses adeptes sont persécutés dès 1661.

La révolte des camisards :

Les protestants français de la région des Cévennes et de la Vaunage, dans le sud de la France, se rebellent contre les persécutions subies lors de la révocation de l’Édit de Nantes. Dans un premier temps passif, tous les pasteurs sont soit tués, soit exilés, le peuple se retrouve sans meneur. Leur place est investie par            des « inspirés » (des prophètes sans formation) qui fomente parfois des révoltes. Ces camisards sont des gens du peuple qui ne possèdent ni équipement ni armement et combattent avec de simples chemises, d’où leur nom. En 1702, une première guerre éclate, la guerre des Cévennes. Connaissant parfaitement les particularités du terrain, leur guérilla leur permet de résister pendant deux ans contre les armées royales. Jean Cavalier, un des chefs de la rébellion protestante est vaincu par le maréchal de Villars. Une rencontre est organisée et un compromis trouvé. Mais cet accord ne convient pas à tous les révoltés, et les combats se poursuivent sans trop de vigueur. Un renouveau apparaît dans le Vivarais en 1709 et 1710, et s’achève quand le prophète Abraham Mazel, successeur de Cavalier est exécuté. Le gouvernement et les camisards ne voulant pas relancer la guerre, à partir de 1715, le rétablissement progressif du protestantisme est toléré bien qu’illégal.

révolte des camisards sous les Bourbons
Révolte des camisards
Saint Vincent de Paul sous les Bourbons
Saint Vincent de Paul

Un homme de bien :

Saint Vincent de Paul est né le 24 avril 1581 à Pouy (près de Dax) et mort le 27 septembre 1660 à Paris. C’est un prêtre à qui on doit de nombreuses congrégations et qui durant toute sa vie apaisera les miséreux. Il est canonisé en 1737. Pourtant les débuts de sa jeunesse sont pour le moins chaotiques. Capturé par les barbaresques, il devient esclave au bagne de Tunis, dont il parvient à s’enfuir deux ans après. Exilé à Rome, il devient en 1610 aumônier. Durant ses voyages, il perçoit la misère des paysans, les souffrances des galériens. Ils plaident la cause de ces derniers auprès de Richelieu et obtient un adoucissement de leur traitement, un hôpital est même construit à Marseille. Vincent de Paul crée la compagnie des Filles de la Charité, puis l’hôpital des Enfants trouvés (ce qui ne manquaient pas à l’époque vu le relâchement des mœurs), l’hospice du nom de Jésus (depuis hospice des incurables) et pour les personnes âgées l’hospice de la Salpêtrière.

Le roi s’émancipe du pape :

Le gallicanisme qui tire son nom du latin « Gallia » qui signifie « Gaule » est une doctrine appliquée par les rois pour s’affranchir du pape. Déjà pratiquée par Philippe le Bel puis Charles VII, elle se retrouve à l’honneur avec Louis XIV. L’Église ne reconnaît au pape qu’un pouvoir spirituel et l’administration de son clergé est dirigé par le pouvoir royal. Le souverain se donne le droit de nommer les évêques et les abbés, et de déterminer la dîme (impôt ecclésiastique). Le gallicanisme n’aura plus de raison d’être lorsqu’en 1905, la loi de séparation des Églises et de l’État est votée.

Enigme

énigme image

Enigme

énigme image
livre énigme
Equité question
solution fin de la page

Le clergé se préserve : 

En ce début de XVIIIme siècle, la noblesse perd de plus en plus de ses prérogatives, son rôle devenu principalement d’apparat, elle se voit même assujettie à des mesures fiscales. Le clergé échappe à cette domination royale, toujours plus puissante et plus riche, il conserve ses privilèges. En effet, le clergé a non seulement la possibilité de contracter des emprunts mais il n’hésite pas à monnayer certains de ses offices. A cela, il dispose de rentes importantes, notamment ses biens de mainmorte, mais il prélève la dîme sur les français, y compris sur le roi « en vertu que Dieu est le roi des rois ».

Le clergé a deux facettes :

Il faut distinguer le haut et le bas clergé. Le haut clergé, le moins nombreux, est composé d’évêques et d’archevêques, sa fortune et son pouvoir sont considérables. Puis il y a le bas clergé. Beaucoup plus nombreux, composés par les curés et les vicaires, leurs ressources sont très médiocres. Parfois, leurs subsides leur permettent à peine de quoi se nourrir. Les paysans, souvent trop pauvres, las des dîmes exorbitantes qu’ils doivent payer et de la piètre réputation des serviteurs de Dieu, refusent de pourvoir encore à la subsistance du prêtre de leur paroisse.

Les bourbons et la vie quotidienne

Les intendants :

En 1665, Colbert veut diminuer l’ordre des officiers qui est devenu une charge et une contrainte énorme pour l’État. Mais les nobles n’apprécient pas du tout ce projet et un tollé général se soulève. Qu’à cela ne tienne. Les anciens officiers restent en place, mais afin de contrer leur pouvoir, un nouveau personnel est embauché pour effectuer les mêmes missions que ces derniers dans les domaines judiciaires, policiers et financiers. Ces derniers sont révocables et ils ne sont pas propriétaires de leur charge. Une belle concurrence à ceux qui occupait ces places et qui se retrouvent par la même occasion avec de moins en moins de responsabilité.

Déchéance de la féodalité :

Un des principes fondamentaux de la féodalité est l’obligation pour le vassal de répondre à son seigneur en cas de guerre. Pratiqué de moins en moins, la déception de Louis XIII est totale lorsqu’il demande en 1635 à sa noblesse d’envahir la Lorraine, et qu’elle n’est pas au rendez-vous. Richelieu prend en considération cette évolution de cette aristocratie nouvelle qui ne souhaite plus combattre mais parader. Dorénavant, les seigneurs auront le choix entre une contribution financière ou un service dans des compagnies de l’armée.

Soldat sous les Bourbons
Un soldat

L’armée se hiérarchise :

Sous Louis XIV aidé par Le Tellier puis de son fils Louvois (tous deux secrétaire d’État à la guerre), l’armée se discipline. Les réformes sont nombreuses, création d’uniformes pour les soldats, création d’un corps du génie, de la mise en place d’un service du ravitaillement et une administration plus efficace. Les prémices de l’armée moderne s’installent.

Le « ravitaillement » des soldats de l’armée :

Normalement le recrutement des soldats est axé sur la base du volontariat. Seulement à cette époque, il faut énormément de combattants pour lever une armée. Le gouvernement engage des « racoleurs » qui sillonnent le pays en vue de trouver son personnel. Les engagés sont souvent des hommes de bonne constitution, miséreux ou peu travailleurs qui cèdent à la tentation d’une solde et d’un gîte, ne dédaignant pas le goût de l’aventure. Les méthodes des recruteurs ne sont pas toujours sans reproche, ils n’hésitaient pas à saouler leurs victimes qui en guise de signature faisaient une croix… Une fois au service de sa majesté, ces mercenaires changeaient complètement leur vie voire leur nom en se donnant des surnoms comme la Fortune, la Jeunesse, la Tulipe… Une fois leur office rendu, ces pauvres âmes terminent mendiants, éclopés, usés, attendant la charité de leur concitoyen.

soldat à cheval sous les Bourbons
Soldat à cheval
bataille navale sous les bourbons
Bataille navale

Enfin, une marine française digne de ce nom !

Depuis Charles V avec son « clos des galées », les rois de France ont délaissé la marine, sous Henri IV, aucun vaisseau ne flotte sur nos mers. On doit la première marine royale à Richelieu. Il fit construire plusieurs vaisseaux mais il n’eut pas le temps de mener à bien tout son projet et Mazarin ne poursuivit pas cette visée. Colbert, aidé par son fils, le marquis de Seignelai, entreprend la restauration de la marine. En 1677, 116 vaisseaux plus 28 frégates et 55 embarcations enrichissent la flotte française. Le nombre des galères s’accroit également, 40 en 1688, ce qui permet à Louis XIV une belle emprise en Méditerranée. Colbert ne se contente pas de construire des navires, il agrandit et modernise les ports comme ceux de Brest et Toulon. Non seulement cette politique améliore le commerce avec les autres continents mais elle enrichit également la colonisation.

Une main d’œuvre bon marché :

Certes avoir de beaux bateaux pour naviguer c’est sympa mais à l’époque il n’y a pas les moteurs, seule la puissance des hommes faisait avancer… Autant dire que les hommes ne se bousculent pas pour devenir rameurs et le recrutement forcé n’est pas toujours une bonne alternative. Colbert va trouver rapidement une solution. Pour former son équipage, il va condamner à tour de bras et pêle-mêle, pourvu que le « Monsieur » soit pourvu de muscles saillants, et encore… Ainsi se retrouvent les criminels, les émeutiers, les insurgés, les huguenots (surtout depuis la révocation de l’Édit de Nantes), les vagabonds, les bohèmes, les déserteurs ou encore les esclaves turcs (capturés pendant les combats ou achetés sur les marchés aux esclaves à Malte principalement). 

rameur sous les bourbons
Les rameurs

Un sujet qui fâche :

Les taxes classiques telles la taille (prélevée par foyer) ou la gabelle (sur le sel), bien que difficile à assumer par le peuple pouvait à la limite être supporter. Cependant, l’impôt concernant les « aides » et la coutume du fermage des impôts indirects élèvent sur la misère du peuple une classe haïe et opulente. Les fermiers qui au passage en profitent un peu pour augmenter leur fortune finissent par écraser les assujettis. Richelieu conscient du problème ne fit pourtant rien pour remédier à ces abus. Des émeutes éclatent dans tout le pays. Richelieu a une doctrine un peu personnelle sur les impôts : « Tous les politiques, dit-il, sont d’accord que si les peuples étaient trop à leur aise, il serait impossible de les contenir dans les règles du devoir », à bon entendeur, salut…

Costume femme sous les Bourbons
Costume femme sous Louis XIII

L’élégance des hommes et des femmes :

L’habillement évolue selon les époques. A partir du XVIème siècle, sous Henri IV, pour les hommes, les hauts de chausse qui étaient bouffants deviennent plus fins sur le bas de la jambe pour terminer en haut des cuisses par une garniture épaisse, on les nomme « chausses à lodiers ». La cape se raccourcit et s’arrête à la ceinture. Quant aux femmes, elles se parent de longues bandes de tissue liée aux épaules ou partant du sommet de la coiffure, appelées « conques », qui se portent avec une fraise étroite et haute. Les manches deviennent évasées et ouvertes en bas pour laisser apparaître la cotte, ce sont les manches à « maheutres ».

Costume homme sous les Bourbons
Costume homme sous Louis XIII

La fraise blêmit :

Si pendant l’époque des Valois d’Angoulême, la fraise est à l’honneur, sous les Bourbons elle perd de son aura. Encore porté par les hommes mais moins imposante, les femmes la conserve tout en y ajoutant le collet, pour définitivement la remplacer par la collerette, qui elle-même est substituée par des cols de fine dentelle, plats et couvrant le décolleté. Sous Louis XIII, les hommes l’abandonnent au profit des collets brodés de dentelles, puis de souples dentelles qui couvrent largement les épaules.

Un accessoire futile :

Du temps d’Henri IV, les hommes portent des chapeaux à plume et se servent de cet objet pour saluer leur roi. Durant les règnes suivants, la perruque devient incontournable, autant dire que mettre un chapeau à plume dessus n’est pas des plus pratique. Donc, la noblesse s’en sert comme accessoire pour le salut envers une autre personne, se courbant jusqu’à ce que la plume touche le sol et qu’il tient la plupart du temps à la main.

Big bisous :

C’est sûr, le « big bisous » de Carlos n’aurait pas la côte. Jusqu’au XVIIme siècle, on peut saluer une dame en l’embrassant. Mais cet usage va être contrebalancé. Effectivement, est-il correct de baiser une personne de la gent féminine sans atteindre sa pudeur. Pour l’époque, on pourrait en rigoler surtout quand on connaît leurs mœurs. Mais là n’est pas la question. Alors il est recommandé de donner un baiser aux dames qu’avec circonspection et discrétion et seulement si elles tendent la joue, finalement il faut juste approcher son visage de sa coiffe.

Une invasion de mouches :

La mode des mouches se confirment à la fin du XVIme siècle. Son origine viendrait du fait que l’on soignait les dents par de minuscules emplâtres placés sur les tempes et recouverts de taffetas ou de velours. Une coquette remarque que ces petites pastilles mettent le teint blanc en valeur. De simple élément de décoration, il devient le message des âmes, un code galant à déchiffrer.

la mode des mouches sous les bourbons
Les mouches...

Au milieu de la joue : la galante

Sur le front : la majestueuse

Sur le nez : l’effrontée ou la gaillarde

Près de l’œil : la passionnée ou l’assassine

Au coin de la bouche : la baiseuse

Sur le menton : la discrète

Sur, ou sous les lèvres : la coquette ou la friponne

Au creux de la ride dessinée par le sourire : l’enjouée

Sur la poitrine : la généreuse, la mouche assassine

La perruque, le bonheur des chauves :

Portée par les Égyptiens, les Grecs et les romains, (surtout pour se protéger du soleil, lorsque son crâne est dégarni), elle tombe en désuétude pendant près de 1000 ans, l’Église désapprouvant son utilisation. Elle refait son apparition dans la cour anglaise durant le XIIIme siècle. Mais on doit son retour en France à Louis XIII qui devient chauve à 30 ans. Les hommes dépourvus d’une chevelure abondante s’approprient cet accessoire pour modifier leur aspect. La mode étant une préoccupation importante de la noblesse, pour finir avec ou sans cheveu, tous adoptent le port de la perruque. En 1660, les cheveux ne sont plus cousus sur une calotte mais passés au travers d’une toile fine ou tressée sur des fils de soie. A partir de Louis XIV, la perruque devient incontournable.

Et les dames :

Vers 1680, les femmes adoptent des coiffures de plus en plus extravagantes. Les coiffures sont montées à une hauteur ridicule, avec la coiffure en palissage et le bonnet « à la Fontanges ».

Que de jupes :

Voulez-vous voir mes jupes ? La première s’appelle la modeste, la deuxième, la friponne, la troisième, la secrète.

 

Mode sous les bourbons
Les chapeaux

Qui veut mon chapeau ?

Les chapeaux dont s’ornent les femmes vers la fin du XVIIme siècle, frisent le ridicule. En 1776, le peuple vient voir défiler le roi et sa cour qui se rendent à l’opéra. Les toilettes sont détaillées dans leur moindre détail. Puis arrive Marie-Antoinette. Sa jolie tête est rehaussée d’une coiffure monumentale, formant un hérisson d’une hauteur vertigineuse, les badauds ne remarquent même pas sa magnifique robe. Cette œuvre est signée par son coiffeur Léonard (Léonard-Alexis Autié, né vers 1751 à Pamiers, mort le 20 mars 1820 à Paris).

La mode et les paysans :

Certes la misère ne permet pas de se préoccuper de sa garde-robe mais là aussi il y a des exceptions. Dès le XVIme siècle, une certaine catégorie de paysans essaie d’imiter les bourgeois et là encore des édits royaux sont édictés pour garder la distinction des classes. Ainsi il leur ait interdit de porter « pourpoint de soye, chausses bandées ou bouffées de soye ». Apparaît à cette époque, les costumes régionaux, les coiffures caractéristiques de chaque région suivent ce mouvement. Le « linge de   corps » émerge sous Louis XIV jusque-là, la chainse (chemise) s’utilisait tous les jours et on ne l’ôtait que le soir pour se coucher (puisqu’ils dormaient nus). Cette évolution diminue les maladies de peau comme la teigne, la gale et autres.

paysans sous les bourbons
Habit paysan aisé

Circulation en ville :

La plupart des gens circule à pied en évitant la boue et les déchets qui ornent les rues. Mais ceux qui le peuvent, vont à la cour en « housse ». On monte sur un cheval ou un mulet recouvert de drap de soie ou de velours avec son épouse en croupe. Afin de pouvoir accéder au dos de l’animal, un montoir (une sorte de banc de pierre) permet de l’enfourcher. Pour éviter de « crotter » l’intérieur des demeures, il est préférable de changer de chaussures dans l’antichambre, coutume qui s’est complètement perdue…

La cour, le lieu de rencontre incontournable :

Du temps des Valois la cour est toujours itinérante, puis les rois vont élire leur domicile fixe dans un premier temps à Paris puis à Versailles. La monarchie absolue instaure un côté divin à cette cour. Pour être en vogue, on doit apparaître à la cour, que l’on soit, bien entendu de la noblesse, mais également un artisan, un artiste, un tailleur, un écrivain… Si vous n’êtes pas avalisé par le roi, vous ne deviendrez pas célèbre et riche.

Fête sous Louis XIII sous les bourbons
Fête sous Louis XIII

Le château de Lumière :

Au départ le château de Versailles est construit à la demande de Louis XIII qui cherche un endroit où s’isoler. C’est un modeste pavillon de chasse. Malgré quelques légères modifications, le château de Versailles connaît sa renaissance sous Louis XIV. L’objectif est tout autre, plus question de voir petit, le roi veut non seulement y loger mais également tout son entourage, ce qui est peu dire, étant donné qu’il voulait surveiller toute sa cour… Il y a une première campagne entre 1664-1668, le château triple de volume, puis une deuxième entre 1669-1672, et enfin, une troisième entre 1678-1684, durant laquelle les marais sont asséchés (ils entrainaient des épidémies de paludisme chez les ouvriers).

Versailles sous les bourbons
Versailles

La maison secondaire s’invite dans le paysage :

Avec la cour qui réside à Paris, nobles, bourgeois ou même artisan trouve appréciable d’avoir une demeure aux alentours. Châteaux pour certains, demeures modestes pour d’autres jalonnent le paysage de la banlieue parisienne. Pour les demeures les plus luxueuses, elle se part de jardins dit « à la française », composés d’allées symétriques, de parterres à angles droits ornés de buis taillés et de massifs de fleurs.

Heureux bâtisseurs :

La construction se poursuit, certes, moins celles des cathédrales ou des églises, mais Paris entre autres se parent de nouvelles architectures, comme le pont neuf, la place dauphine, la place royale, l’arsenal…

Des zones d’ombre :

Malheureusement, il reste des lieux où il ne fait pas bon se promener et Paris n’en manque pas. Dans ces endroits malfamés où l’on s’éclaire à la chandelle même en pleine journée tellement les rues sont étroites et les maisons sombres, on trouve une faune bigarrée. Attention à votre bourse si vous errez dans ces lieux, vagabonds, déserteurs, voleurs, assassins, filles publiques, souteneurs ne manqueront pas de vous détroussez. Dans cette cour des miracles (nom donné à ces lieux dans tout le pays), ces futurs gibiers de potence font régner leurs propres lois, leurs mœurs. Et si vous essayez de comprendre ce qu’ils disent, il faut vous habituez à leur langage « le narquois », une sorte d’argot.

la cour des miracles sous les bourbons
La cour des miracles à Paris

Des carrosses pour la ville :

Vers 1660-1665 apparaissent de nouveaux carrosses qui permettent à la « jet set » de parader plus facilement en ville. Effectivement, un dénommé Jean Le Pautre fabrique un grand carrosse, confortable, avec un corps fermé et vitré. L’avant est muni d’un train avec des arcs en fer (dits col de cygne) qui permet aux roues de tourner à angle droit.

Des petits vers aux Tuileries :

Henri IV fait planter des mûriers au jardin des Tuileries en 1601 afin d’élever le bombyx. En 1599, il fait assécher les marais du Poitou afin de créer des terres cultivables.

Sully sous les bourbons
Duc de Sully

Un ministre, paysagiste :

Le duc de Sully (Maximilien de Béthune), ministre des Finances d’Henri IV, fait planter des ormes et des tilleuls (gage symbolique de la paix retrouvé) dans le pays. Si les tilleuls sont encore présents sur les places de nos villages, les ormes, quant à eux, ont subi la maladie de la graphiose et ils n’en restent plus beaucoup.

Le « mesnager des champs » :

Olivier de Serre (né en 1539 et mort le 12 juillet 1619 à Villeneuve-de-berg) est à l’origine de cet ouvrage. C’est un agronome français. Il recherche à développer de manière scientifique l’agriculture. Il est considéré comme le précurseur de l’agronomie (bien que ce terme ne date que de la seconde moitié du XVIIIme siècle), on dit plutôt que c’est le gestionnaire de terres agricoles.

La maison du paysan :

La variété des maisons est vaste et varie en fonction de son lieu d’habitation. Elle reste sommaire et désormais se transmet de génération en génération avec ses champs, ses outils de travail partagés entre les fils du paysan.

maison paysan aisé sous les bourbons
Maison de paysans aisés

Une classe sociale dominante :

L’ascension des bourgeois prospère. Classe travailleuse, elle s’enrichit dans de nombreux domaines, aussi bien juridique que commercial. Leur train de vie est digne des aristocrates, ils ont des fonctions de plus en plus influentes, ils occupent même les charges du conseil de ville.

Une noblesse à bout de souffle :

En opposition aux bourgeois, et surtout à la noblesse de robe (ceux qui exercent le pouvoir judiciaire), la noblesse de naissance s’essouffle. La vie exubérante qu’ils mènent (surtout les fils, jeunes et fougueux), engendre des dépenses colossales en frivolité comme l’habillement ou le jeu. Leurs besoins de paraître à la cour les entraînent à la ruine, il n’est pas rare de voir un joueur ayant trop parié ressortir du tripot en culotte et en chemise…

Une gourmandise essentielle :

Merci Messieurs Louis XIII et Louis XIV ! Le café et le chocolat sont des conquêtes gastronomiques venus des colonies. Le café qui vient d’abord d’Éthiopie se répand ensuite en Italie puis dans toute l’Europe sous le règne de Louis XIV. Le chocolat est ramené par les Espagnols des colonies d’Amérique de Sud. L’épouse de Louis XIII, Anne d’Autriche fait connaître le chocolat à la France. En 1659, Marie-Thérèse d’Autriche, épouse de Louis XIV ouvre la première chocolaterie dans les quartiers des Halles. En 1674, le premier chocolat à croquer arrive et en 1780, la première fabrique de chocolat ouvre ses portes à Bayonne.

Un plat populaire :

Bien sûr, le hachis parmentier doit son nom à M. Parmentier, né le 12 août 1537 à Montdidier, mort le 17 décembre 1813 à Paris. Il est pharmacien militaire, agronome, nutritionniste et hygiéniste français. En 1786, Antoine Parmentier présente le tubercule à Louis XVI. Convaincu par sa nature nutritive, il voit là un moyen de faire face à la disette du peuple. Est-ce que le roi le goûta ou non, je n’ai pas de réponse. Mais à priori, il trouve les tiges fleuries très jolies, les met sur son vêtement et Marie-Antoinette en orne sa coiffure. Visiblement, ce n’était pas encore le moment de passer au hachis parmentier. Ce plat n’apparaît qu’au XXème siècle et son nom sera donné en l’honneur de M. Parmentier.

Porcelaine sous les bourbons
La table sous Louis XIV

Ce n’est pas encore la porcelaine de Limoges :

La porcelaine qui vient de Chine est introduite par les Portugais en Europe. En 1644,        Saint-Etienne, faïencier à Rouen reçoit un privilège l’autorisant à fabriquer de la porcelaine façon de Chine. Une manufacture royale fut ouverte à la fin du XVIIme siècle à Saint-Cloud. En 1698, d’après un visiteur, ladite porcelaine est réservée à une minorité, une tasse à chocolat coutent plusieurs écus et des services à thés 400 livres.

La porcelaine de Limoges :

Turgot, intendant de la généralité à Limoges, également contrôleur général des finances, a crée une industrie de porcelaine à Limoges. Effectivement, en 1764, des gisements de kaolin ont été trouvés.

Le popo :

Une des grandes questions que l’on se pose, c’est comment fait-on ses besoins à l’époque. La réponse est simple, dans des seaux que l’on jette par les fenêtres ou dans des coins de rue quand on est à l’extérieur. Bref, on fait comme on peut et ça ne choque personne. Mais, il y a aussi la chaise percée. On la retrouve surtout dans la noblesse mais là encore, l’intimité n’est pas de mise. Il semble que l’on y passe beaucoup de temps, le roi n’hésite pas à convier ses ministres en pleine besogne, il est vrai que si l’on n’a pas un bouquin, on peut rapidement s’ennuyer ! Et ce rituel s’est propagé dans une bonne partie de la noblesse. Pourquoi pas ?

chaise percée sous les bourbons
Chaise percée
Bébé emmaillotage sous les bourbons
Bébé emmailloté

Le supplice du nouveau-né :

Dès leur arrivée au monde, les bébés sont emmaillotés avec les bandes étroites et serrées, bras allongés jusqu’aux genoux, jambes collées comme des momies. Ils restent ainsi pendant un mois voire deux ou trois. Dans l’esprit collectif, ce supplice permet à l’enfant de ne pas pratiquer le quatre pattes qui le réduirait à l’état d’animal. Le taux de mortalité des nouveau-nés étant important, des reliques sont disposées pour le protéger, on retrouve des dents de chien, de loup, un morceau de peau d’âne ou de loup…

Du travail pour les dentellières :

Bien que l’industrie de la dentelle eût une place déjà importante dans le royaume, Colbert en accentue la production. Par l’intermédiaire du comte de Marsan qui fit venir sa nourrice et ses quatre filles de Bruxelles, Colbert leur donne 30000 livres pour s’installer et met en place une garnison de cent suisses pour monter la garde. L’entreprise est un franc succès, quelques temps après, deux cents ouvrières originaires de Venise et du Hainaut travaillent pour la nourrice. Les provinces, au vu de cette réussite sont toutes prêtes à se lancer dans l’industrie de la dentelle. Louis XIV, le 12 août 1665, rédige une ordonnance pour en définir son organisation « les ouvrages de fil, tant à l’aiguille qu’au coussin, en la manière des points qui se font à Venise, Gênes, Raguse et autres pays étrangers, qui seront appelés points de France ».

Une nouvelle classe sociale de pauvre :

Cette industrialisation modifie les codes de l’artisan. Certes, il existe encore des artisans qui travaillent dans leurs ateliers mais la main d’œuvre embauché dans les grandes industries n’est pas mieux vue que la classe paysanne. Les grandes manufactures ont une hiérarchie, se situe tout en haut de l’échelle le directeur, puis le sous-directeur, les commis et tout en bas les ouvriers qui doivent effectuer leur tâche répétitive et journalière. Mal rémunéré, peu estimé, ils forment une nouvelle classe de déshérités. L’homme n’est plus celui qui transforme une matière en œuvre, désormais celui qui travaille de ses mains à la production n’est plus reconnu, c’est devenu un être inférieur.

Le « made in France » :

Colbert estime que tout ce que la France peut fabriquer, il est inutile de l’exporter. Il ouvre ainsi de nombreuses industries et il se sert du savoir-faire de ses voisins pour l’appliquer en France. Ainsi, on travaille le cuir à la façon anglaise, on traite les produits laitiers, à la manière Hollandaise, la fabrication des chapeaux et du fer-blanc vient de l’Allemagne, la Perse, ses tapis… Un ambassadeur a déclaré : « Ce qu’il y a de mieux dans toutes les parties du monde se fabrique à présent en France et telle est la vogue de ses produits, que, de toute part, affluent les commandes pour s’en fournir ».

La grève fait son apparition :

Dès la fin du XVIIme siècle, des mouvements de grève durant lesquels l’arrêt du travail est voté, commencent à prospérer. La grève est souvent étouffée par un patronat puissant qui reçoit le soutien de l’État. Mais les grévistes deviennent de plus en plus audacieux, une caisse commune est même constituée pour soutenir ces périodes difficiles et gare à ceux qui n’y participent pas, ils sont boycottés par leurs collègues qui refusent de travailler en leur compagnie… A la veille de la Révolution, les mouvements de grève vont s’intensifier.

pauvreté du peuple sous les bourbons
Pauvreté du peuple

Anecdote

emoticone

Anecdote

emoticone

Alain Dag’Naud : les dessous croustillants de l’Histoire de France, larousse :

L’ouverture de la chaste : Les jeunes épouses qui veulent se débarrasser de leur vieux barbon doivent prouver la non-consommation du mariage. Paraît alors un curieux catalogue des indices de défloration : « Les tétons dévoyés, le barbideau (clitoris) écorché, le bilboquet (col de la matrice) fendu, le guillemard (vulve) élargi, la dame du milieu (hymen) retirée. » Lorsque ces symptômes paraissent insuffisants au juge, il désigne des spécialistes pour un examen plus attentif : « Les matrones, qui sont femmes sages et vieilles, et le médecin, regardent les parties honteuses, les manient et les ouvrent. Le juge est là présent. Le médecin, tenant un instrument fait tout exprès, appelé le miroir de la matrice, ou avec un membre viril fait de cire, sonde l’entrée de l’antre vénérien ; il fait l’ouverture, dilate, étend et élargie les lieux. »

La médecine a encore des progrès à faire :

Les trois méthodes radicales pour soigner toutes les maladies restent les purgations, les lavements et les saignées. Ces remèdes étant très peu efficaces, les malades se tournent vers les charlatans et les bonimenteurs qui en profitent pour vendre leurs mixtures inefficaces. Une petite évolution quand même, sous Louis XIV, les chirurgiens sont reconnus et sont intégrés dans la caste des barbiers. Plus habiles et connaissant mieux l’anatomie que ces derniers, les malades pouvaient espérer être un peu mieux soignés. Leur enseigne porte les trois boîtes d’onguent des chirurgiens et les trois bassins des barbiers.

Des personnages de grand renom :

Il est difficile de nommer tous les hommes célèbres qui ont peuplé le siècle des lumières, mais il est impossible de ne pas en parler, alors une petite sélection s’est imposée.

René Descartes :

Né le 31 mars 1596 à La-Haye-en-Touraine, mort le 11 février 1650 à Stockholm est un mathématicien, physicien et philosophe français.

René Descartes sous les bourbons

Pascal Blaise :

Né le 19 juin 1623 à Clermont, mort le 19 août 1662 à Paris est un mathématicien, physicien, inventeur, philosophe, moraliste et théologien français.

Blaise sous les bourbons

Jacques-Bénigne Bossuet :

Né le 27 septembre 1627 à Dijon, mort le 12 avril 1704 à Paris est un homme d’Église, évêque, prédicateur et écrivain français.

Bossuet sous les bourbons

Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière :

Baptisé (je n’ai trouvé nulle part mentionné né) le 15 janvier 1622 à Paris, mort le 17 février 1673 à Paris est un comédien et dramaturge français. Quelques-unes de ces œuvres : le malade imaginaire, l’avare, les fourberies de Scapin…

Molière sous les bourbons

Pierre Corneille :

Né le 6 juin 1606 à Rouen, mort le 1er octobre 1684 à Paris est un dramaturge et poète français. Quelques-unes de ces œuvres : le Cid, Attila, Andromède, la Toison d’or, Œdipe…

Corneille sous les bourbons

Jean Racine :

Né le 22 décembre 1639 à la Ferté-Milon, mort le 21 avril 1699 à Paris est un dramaturge et poète français. Quelques-unes de ces œuvres : Britannicus, Bérénice, Phèdre, Alexandre le Grand…

Jean Racine sous les bourbons

Jean de la Fontaine :

Né le 8 juillet 1621 à Château-Thierry, mort le 13 avril 1695 à Paris est un poète français. Quelques-unes de ces œuvres, la Cigale et la Fourmi, le Corbeau et le Renard, la Grenouille et le Rat, le Lièvre et la Tortue…

Jean de la Fontaine sous les bourbons

Charles Perrault :

Né le 12 janvier 1628 à Paris, mort le 16 mai 1703 à Paris est un homme de lettres français. Quelques-unes de ces œuvres : les Contes de ma mère l’Oye, le petit poucet, Peau d’âne…

Charles Perrault sous les bourbons

François-Marie Arouet, dit Voltaire :

Né le 21 novembre 1694 à Paris, mort le 30 mai 1778 à Paris est un écrivain, philosophe et encyclopédiste français. Quelques-unes de ces œuvres : Œdipe, Brutus, la mort de César…

Voltaire sous les bourbons

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais :

Né le 24 janvier 1732 à Paris, mort le 18 mai 1799 à Paris est un écrivain, dramaturge, musicien et homme d’affaires français. Quelques-unes de ces œuvres : le mariage de Figaro, le barbier de Séville, Eugénie…

Beaumarchais sous les bourbons

Denis Diderot :

Né le 5 octobre 1713 à Langres, mort le 31 juillet 1784 à Paris, est un écrivain, philosophe et encyclopédiste français. Il est à la fois romancier, dramaturge, conteur, essayiste, dialoguiste, critique d’art, critique littéraire et traducteur. Quelques-unes de ces œuvres : la Religieuse, les bijoux indiscrets, l’encyclopédie…

Denis Diderot sous les bourbons

Charles Louis de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu :

Né le 18 janvier 1689 à La Brède, mort le 10 février 1755 à Paris. C’est un philosophe, écrivain, précurseur de la sociologie.

Montesquieu sous les bourbons

Jean-Jacques Rousseau :

Né le 28 juin 1712 à Genève, mort le 2 juillet 1778 à Ermonville. C’est un écrivain, philosophe et musicien genevois.

Jean-Jacques Rousseau sous les bourbons

Wolfang Amadeus Mozart :

Né le 27 janvier 1756 à Salzbourg, mort le 5 décembre 1791 à Viennes est un compositeur autrichien. Quelques-unes de ces œuvres : Requiem, la Flûte enchantée, Symphonie n°40, Don Giovanni…

Mozart sous les bourbons

Jean-Baptiste Lully :

Né le 28 novembre 1632 à Florence, mort le 22 mars 1687 à Paris est un compositeur violoniste italien. Quelques-unes de ces œuvres : Armide, Psyché, la Marche des rois…

Lully sous les bourbons

Ludwig van Beethoven :

Né le 15 ou le 16 décembre 1770 à Bonn, mort le 26 mars 1827 à Vienne est un compositeur, pianiste et chef d’orchestre allemand. Quelques-unes de ces œuvres : la Lettre à Elise, les symphonies 3, 5,6, 7,9…

Beethoven sous les bourbons

Franz Schubert :

Né le 31 janvier 1797 à Lichtental, mort le 19 novembre 1828 à Vienne est un compositeur autrichien. Quelques-unes de ces œuvres : la Truite, Ave Maria, Fantaisie en Fa mineur…

Schubert sous les bourbons

Jean-Sébastien Bach :

Né le 21 mars 1685 à Eisenach, mort le 28 juillet 1750 à Leipzig est un musicien, organiste et compositeur allemand. Quelques-unes de ces œuvres : Prélude et fugue en ut mineur, Toccata et fugue en ré mineur…

Bach sous les bourbons

Claudio Monteverdi :

Baptisé (comme pour Molière, je n’ai pas trouvé né) le 15 janvier 1567 à Crémone, mort le 29 novembre 1643 à Venise est compositeur italien. Quelques-unes de ces œuvres : Orféo, L’Arianna, il Ballo delle ingrate…

Monteverdi sous les bourbons
Matthieu le nain sous les bourbons
Mathieu Le Nain
Louis le nain sous les bourbons
Louis Le Nain
Antoine le nain sous les bourbons
Antoine Le Nain

Les frères Le Nain :

Antoine, Louis et Mathieu né entre 1593 et 1607 à Laon sont trois frères peintres français du début du XVIIème siècle.

 

Pierre Paul Rubens :

Né le 28 juin 1577 à Siegen, mort le 30 mai 1640 à Anvers est un peintre brabançon de l’école baroque flamande. Quelques-unes de ces œuvres : les Trois Grâces, Samson et Dalila, le jugement de Pâris…

Rubens sous les bourbons

Hyacinthe Rigaud :

Né le 18 juillet 1659 à Perpignan, mort le 29 décembre 1743 à Paris est un peintre catalan. Quelques-unes de ces œuvres : Il peint la dynastie des Bourbons sur quatre générations.

Rigaud sous les bourbons

Nicolas Poussin :

Né en juin 1594 au hameau de Villers, mort le 19 novembre 1665 à Rome, est un peintre français.

Poussin sous les bourbons

Jean Siméon Chardin :

Né le 2 novembre 1699 à Paris, mort le 6 décembre 1779 à Paris est connu comme l’un des plus grands peintres français et européens du XVIIIème siècle.

Chardin sous les bourbons

Rembrandt Harmenszoon van Rijn :

Né le 15 juillet 1606 ou 1607 à Leyde, mort le 4 octobre 1669 à Amsterdam est un peintre de l’école hollandaise du XVIIème, notamment reconnu pour sa peinture baroque.

Rembrandt sous les bourbons

François Mansart :

Né le 23 janvier 1598 à Paris, mort le 23 septembre 1666 à Paris est un architecte français. Il s’occupe entre autres de la construction du Versailles de Louis XIII.

Mansart sous les bourbons

André Le Nôtre :

Né le 12 mars 1613 à Paris, mort le 15 septembre 1700 à Paris est jardinier du roi Louis XIV. Il s’occupe de l’aménagement du parc et des jardins du château de Versailles mais également ceux de Vaux-le-Vicomte (château de Fouquet).

Le Notre sous les bourbons

Charles le Brun :

Né le 24 février 1619 à Paris, mort le 12 février 1690 à Paris est un artiste peintre et décorateur français, premier peintre du roi Louis XIV, directeur de l’Académie royale de peinture et de sculpture et de la manufacture royale des Gobelins.

Le Brun sous les bourbons

Une institution de renom :

L’académie française est fondée en 1634 et officialisée en 1635 par le cardinal de Richelieu. Elle a pour objectif de faire rayonner et de perfectionner les lettres. De plus, elle décide des mots et des tournures techniques étrangères qui peuvent intégrer la langue française. Elle est représentée par quarante membres élus par leurs pairs. Lors de sa création, Louis XIII déclare par lettres patentes  : la mission de l’académie est de travailler à « donner des règles certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences ». Un premier dictionnaire est publié en 1694. Elle attribue des prix littéraires dont le plus renommé est « le Grand prix de littérature de l’Académie française ».

Le siècle des Lumières :

C’est un mouvement littéraire, culturel et philosophique qui se développe entre 1715 et 1789, incarné par des philosophes comme Rousseau, Montesquieu et Voltaire. Leurs objectifs : la connaissance et l’égalité pour tous, la liberté face à la superstition, l’intolérance et la tyrannie de la religion et de la monarchie absolue.

Le théâtre change :

Fini l’époque des comédiens qui erraient seuls pour raconter leurs histoires ou pousser la chansonnette, fini également les sujets religieux. A partir du XVIme siècle, le théâtre se compose de troupes, certes les sujets traités restent ceux de la vie de tous les genres avec si possible la caricature de l’humain, mais on touche aussi bien au comique qu’au tragique. C’est surtout sous Louis XIII que le théâtre commence à se construire et sous Louis XIV (qui adore jouer lui-même),qu’il explose. Cependant, les comédiens restent errants et ont souvent du mal à avoir des cachets. La meilleure solution pour vivre de son œuvre est d’avoir un mécène et si c’est le roi, c’est encore mieux !

Ne pas confondre pirate et corsaire :

Le pirate ou forban pille les navires pour son propre compte, il est hors la loi. A l’inverse, le corsaire pille également les navires mais pour le compte d’un gouvernement ou d’un souverain, c’est un hors la loi « légitime » !

Le corsaire de Louis XIV : Dunkerque, modeste port de pêche est difficile d’accès à cause de vastes bancs de sable qui empêchent les navires de grand gabarit d’arrimer. Des « câpres » (corsaires) nichent dans ces lieux, l’un d’eux se démarque en devenant le grand corsaire de Louis XIV (selon ses ennemis), Jean Bart (né le 21 octobre 1650 et mort             le 27 avril 1702 dans cette même ville).

pirates ou corsaires sous les bourbons
Pirates

Une bien mauvaise habitude :

Au milieu de XVIme siècle, le médecin de Philippe II d’Espagne trouve des pouvoirs au tabac (plante ramenée par Christophe Collomb et qui jusque là servait d’ornement) et le conseille comme « médicament universel ». En 1556, André Thevet (moine cordelier), à son retour d’un séjour au Brésil, a ramené la plante et la cultive dans les alentours de sa ville natale d’Angoulême. Elle est alors appelée « herbe angoulmoisine » ou « herbe pétun » (le terme « pétun » vient du vieux français voulant dire tabac). On l’utilise soit en fumant, soit en poudre, soit en « maschicatoire ».

Louis XIV sous le chêne :

Les « grands jours » comptent parmi les tentatives de nos rois en vue de redresser les abus de leur justice ordinaire, à un moment et dans un lieu donné.    François 1er en usa souvent. Appelé, « justice de retenue », certains rois l’appliquent régulièrement comme Louis XIV, qui pouvait avoir un côté paternel (tout comme Saint Louis sous son chêne) ou au contraire un côté tyrannique lourd de conséquence.


la justice sous les bourbons
La justice

Mon Dieu, une lettre de cachet :

Louis XIV se réserve, sans aucune intervention de la justice ordinaire de juger les gens de sa cour. Alors il n’y avait ni procès ni délibération. Le roi adressait simplement au coupable une « lettre de cachet » qui l’envoyait en prison, dans un couvent ou dans une forteresse, pour une durée dont il était seul juge. Il en usait de même à la requête de parents mécontents de leur fils ou de leur fille, ou bien contre des personnages coupables d’attentats aux mœurs ou à la religion, ou encore contre des écrivains trop hardis.

Des corporations réglementées :

Avec Henri IV, les corporations passent sous l’égide de la royauté, Colbert poursuit cet ouvrage en publiant un édit le 13 mars 1673 déclarant que dorénavant chaque corporation est autonome en fonction de son métier et ceux quelque soit les villes et les bourgs du royaume. Ainsi, chaque métier a un statut officiel publié par lettres patentes dans lequel tout est précisé, tel que le nombre d’apprentis maximum, le nombre de jurés et d’examinateurs de la profession, la durée maximum de l’apprentissage, l’âge minimum requis… Trois grades se distinguent dans chaque catégorie de métiers, le maître, le compagnon et l’apprenti. Seul le maître peut vendre ses produits.

La franc maçonnerie :

Une loge maçonnique est un groupement de quelques dizaines de franc maçon. Une grande loge est un regroupement de plusieurs loges. La première apparaît en 1599 à Édimbourg en Écosse, Mary’s Chapel dirigée par William de Saint Clair. Les toutes premières loges sont majoritairement écossaises, mais avant la fin du XVIIme siècle, une trentaine de loges sont créées en Angleterre. La première grande loge est formée               le 24 juin 1717, lors de la fête de la Saint Jean, elle regroupe quatre loges londoniennes, « l’Oie et le Grill », « Le Gobelet et les Raisins », « Le Pommier » et « La Couronne ». C’est à partir de cette grande loge que l’expansion commence, d’abord en Europe puis en Amérique, en Australie, en Afrique et en Asie. Ainsi, on en trouve en 1717 (Russie), en 1721 (Belgique), en 1725 (Irlande), en 1728 (Espagne), en 1733 (Italie), en 1736 (Allemagne et Écosse) et en 1738 (France).

supplice de Ravaillac sous les Bourbons
Le supplice de Ravaillac

La justice reste féodale :

Accusé, levez-vous ! A cette époque, être accusé voulait dire être d’office coupable. Lors de son arrestation, aucune explication n’est donnée sur le motif, avoir un avocat est quasiment impossible. Lorsque l’accusation a été faite par un tiers, celui-ci ne peut pas revenir sur ses aveux sous peine d’être inculpé à son tour pour faux témoignage. Les tortures sont toujours à l’ordre du jour. Qu’est-ce que l’on ne dirait pas lorsque l’on subit de terribles souffrances… Une fois jugé, le châtiment n’est guère plus amusant, carcan, exposition, fouet, marqué au fer rouge, membre coupé ou mieux écartèlement à quatre chevaux, tenaillé au fer rouge, arrosage des plaies avec du plomb, bref, l’imagination est fertile…

Mon héros de cœur, Mandrin :

Le robin des bois du XVIIIme siècle. Louis Mandrin est né le 11 février 1725 à Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs (Dauphiné), mort le 26 mai 1755 à Valence. Subissant, comme tout le peuple des impôts exorbitants accentués par l’abus de pouvoir des fermiers généraux, Mandrin devient contrebandier. Sa cible : les fermiers généraux. Il achète des produits comme le tabac, le coton imprimé et l’horlogerie. Son terrain de chasse se situe entre les cantons suisses, Genève, la France et les États de Savoie. Il revend ensuite les produits sans taxe. Mandrin ne s’entoure ni de voleurs, ni de bandits, même lorsqu’il libère des prisonniers, il refuse les brigands. De plus en plus aimé par le peuple, de plus en plus détesté par les fermiers généraux, il est contraint de fuir en Savoie. Sur le sol étranger, il ne peut être poursuivi. Mais, fourbes, ces derniers vont se déguiser en paysan, et sur la dénonciation de deux proches de Mandrin, ils l’arrêtent. Malgré, les contestations du roi de Sardaigne, Charles-Emmanuel III qui veut récupérer le prisonnier, les fermiers généraux s’empressent de le juger. Le 26 mai 1755, Louis Mandrin est roué à mort.

Mandrin sous les bourbons
Mandrin

Les bourgeois, fer de lance de la Révolution :

L’influence de cette classe, travailleuse mais aisée, se situe entre l’aristocratie et le peuple pauvre. Les rois ont laissé à la bourgeoisie prendre une part du contrôle afin de s’affranchir d’une noblesse trop présente. Lorsque le peuple se rebelle, ce sont les bourgeois qui vont se faire porte-parole de cette partie de la population. Elle leur fait connaître leurs droits, et les représente lors des manifestations.

Jacques Étienne Montgolfier sous les bourbons
Jacques-Etienne Montgolfier

Vol dans les airs :

Les frères Montgolfier, Joseph-Michel et Jacques-Étienne ont inventé la montgolfière     en 1782. Cette affirmation peut être remise en cause, si l’on prend en considération qu’un prétendu vol de Kraikoutnoï aurait été effectué en 1731. Cependant, ils ont tout de même été précédé par un inventeur portugais, Bartolomeu Lourenço de Gusmao qui fit voler de petits ballons à aire chaud et un premier aérostat (la Passarola) en août 1709. Un premier essai a lieu à la place des Cordeliers le 4 juin 1783 puis une représentation devant le roi Louis XVI avec à l’intérieur un coq, un mouton et un canard. Le ballon vole jusqu’à environ 550 mètres de hauteur. Le premier vol libre avec lâcher a lieu le 21 novembre, le départ est fixé en lisière du Bois de Boulogne et l’arrivée à l’emplacement actuel de la place Paul Verlaine dans le 13ème arrondissement, soit un vol de 9 kilomètres.

Joseph Michel Montgolfier sous les bourbons
Joseph-Michel Montgolfier

Une météo capricieuse :

Le peuple déjà affamé par les nombreuses guerres de     Louis XIV, subit entre 1692 et 1713 une tragique succession de mauvaises saisons. Les étés pluvieux succèdent à des hivers rigoureux. Le déneigement provoque de terribles crues qui noient les terres cultivées et les troupeaux. Ce dérèglement climatique (expression fréquemment employée aujourd’hui) engendre des récoltes désastreuses et des famines épisodiques entrainant des épidémies meurtrières. Le petit peuple est décimé.

Un hiver glacial :

Est-il annonciateur de la froideur du peuple à l’égard de la royauté, peut-être, ce qui est sûr c’est que ce temps accroît la misère du peuple, acculé par les nombreuses taxes. On est en hiver 1788-1789, les premières gelées apparaissent, le 14 septembre à Deauville, puis le 29 en Vendée. Des pluies glaçantes surprennent les habitants. Dès novembre, les lacs et les rivières sont prises dans la glace. Au mois de décembre, la moyenne des températures atteint – 6.8°C (au lieu de + 3°C, en temps normal), la nuit le thermomètre oscille entre – 15°C et -20°C. De novembre 1788 à mars 1789, on enregistre 86 jours de gelée (dont 56 consécutifs). Il faut attendre le 14 janvier pour revenir à des températures plus clémentes, mais c’est trois mois de malheur, ne feront qu’accroître la détresse du peuple.

Le temps du libertinage :

Qui ne connaît pas le célèbre Casanova (né le 2 avril 1725 à Venise, mort le   4 juin 1798 à Dux (actuelle Tchéquie) … Cet aventurier vénitien, roi de la débauche, est violoniste, écrivain, magicien, espion, diplomate puis bibliothécaire, le moins que l’on puisse dire, c’est que ce monsieur avait plusieurs cordes à son arc. Pourquoi parle-t-on de libertinage ? Cette vie licencieuse est caractérisée par tous les abus, l’alcool, le tabac, le jeu et bien sûr les filles. Il est vrai que notre roi Louis XIV n’est pas un exemple. Son comportement excessif envers tous les plaisirs et son « harem » dénotent un dédain complet envers la rigueur qu’il aurait dû montrer.

Le parc au cerf sous les bourbons
Le parc au cerf

Et Monaco ?

Hercule 1er, né le 24 septembre 1562 à Monaco, mort le 29 novembre 1604 à Monaco, règne sur la ville du 17 mai 1589 au 29 novembre 1604. Il n’est pas apprécié par ses compatriotes. Sa politique pro-espagnole n’enthousiasme pas. Dans la nuit du 29 novembre 1604, alors qu’il se rend chez le gouverneur Gastaldi, il est attaqué et poignardé à mort. Le corps est jeté à la mer qui le ramène sur le rivage où il est retrouvé par les autorités. La rumeur dit qu’il y a eu erreur sur la personne, c’est « couillon » …

A son décès, son fils Honoré II, né le 10 janvier 1597 à Monaco, mort le 10 janvier 1662 à Monaco, lui succède. Âgé seulement de 6 ans, une régence est assurée par son oncle Federico Landi, frère de sa mère. En 1612, le roi d’Espagne reconnait Monaco en tant que Principauté, ce qui n’empêche pas Honoré II de se placer sous protectorat de la France en février 1643, il perd ainsi ses terres espagnoles et leurs bénéfices. En contrepartie, Louis XIII lui donne en compensation, le duché de Valentinois, le marquisat des Baux, le comté de Cartadès, la cité de Chabeuil, les baronnies de Calvinet, du Buis et la seigneurie de Saint-Rémy-de-Provence.

Son successeur n’est pas son fils, Hercule Grimaldi qui décède le 2 août 1651 à l’âge de 27 ans mais son fils Louis 1er, né le 25 juillet 1642 à Monaco, mort le 3 janvier 1701 à Rome. Il est le filleul du roi de France, Louis XIII, dont il porte le nom. Il devient souverain à l’âge de 20 ans. Il remet en vigueur le droit de péage sur les bateaux de commerce qui longe les côtes monégasques qui s’élève à 1 % de la cargaison. Il meurt à Rome lors d’une mission confiée par Louis XIV auprès du Saint-Siège comme ambassadeur du roi de France.

Son fils Antoine 1er, né le 25 janvier 1661 à Paris, mort le 20 janvier 1731 à Monaco, succède à son père en 1701, il est le 3ème prince souverain de Monaco. Il doit se résoudre à quitter la vie de Versailles car son père, lors de son voyage à Rome, a dépensé des sommes colossales, et le train de vie de la cour ne peut plus être assumée. Il est un mécène éclairé. Malgré une nombreuse progéniture, c’est une fille qui hérite du trône, Louise-Hippolyte de Monaco.

Louise Hippolyte, née le 10 novembre 1697 à Paris, morte le 29 décembre 1731 à Paris, épouse Jacques de Goyon de Matignon. Avant de décéder, Antoine 1er, sans héritier mâle, demande à Louis XIV l’autorisation que son gendre adopte le nom des Grimaldi et co-règne avec son épouse.  Ce mariage n’est pas une réussite, la princesse est follement amoureuse de son époux, qui, lui préfère butiner plusieurs fleurs à Paris, pendant qu’elle se morfond à Monaco. Ce qui n’empêche pas une progéniture fructueuse, puisqu’ils ont neufs enfants. Louise Hippolyte meurt de la variole à peine âgée de 34 ans, son règne n’a duré que 11 mois. Son mari se fait introniser sous le nom de Jacques 1er.

 

Jacques 1er, né le 21 novembre à Torigni, mort le 23 avril 1751 à Paris, règne sur Monaco deux ans, en attendant la majorité de son fils, futur Honoré III. Il continue sa vie de gentleman à Paris.

 

Honoré III, né le 10 novembre 1720 à Paris, mort le 21 mars 1795 à Paris, devient prince de Monaco à l’âge de 13 ans lorsque son père abdique en sa faveur. Eduqué à Paris, il est très proche de la famille royale. En 1739, il devient colonel du régiment de Monaco et participe à la guerre de Succession d’Autriche. En 1756, il promulgue un décret déclarant que le trône de Monaco reviendrait au roi de France si la dynastie des Grimaldi venait à s’éteindre. Fidèle à la France, en 1762, Honoré III crée une flotte en Principauté mais cette dernière reste sous la coupe de la France, elle permet entre autre d’empêcher les navires britanniques de commercer avec les ports français. En 1789, lors de la Révolution française, Honoré III reste à Paris auprès du roi. En 1791, il prête serment à la constitution. Refusant toujours de s’expatrier, il se réfugie à Blois, il n’est pas dépossédé de ses biens puisqu’il reste sur le sol français. En janvier 1794, l’ex-prince Honoré de Grimaldi est jugé par les révolutionnaires et est condamné à vie à la prison, il décède un an après d’une crise cardiaque.

En 1814, son fils aîné, Honoré IV est restauré, il devient prince souverain de Monaco.

Hercule 1er de Monaco sous les bourbons
Hercule 1er
Honoré II de Monaco sous les bourbons
Honoré II
Louis 1er de Monaco sous les bourbons
Louis 1er
Antoine 1er de Monaco sous les bourbons
Antoine 1er
Louise Hippolyte sous les bourbons
Louise Hippolyte
Jacques 1er de Monaco sous les bourbons
Jacques 1er
Honoré III de Monaco sous les bourbons
Honoré III
Honoré IV de Monaco sous les bourbons
Honoré IV

Dernière mise à jour

Dernière anecdote

Vengeance

Livre le grand bêtisier de l’histoire de France d’Alain Dag’Naud, Larrousse :

Quelques jours après son baptême, Clovis écoute saint Rémi lui raconter comment le Christ a été livré à ses bourreaux. Le roi entre alors en fureur : « Que n’étais-je là avec mes Francs ! Je l’eusse promptement vengé. »