L'histoire des français sous la royauté

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Les plantes aromatiques sont connues depuis la nuit des temps. Elles sont utilisées dans beaucoup de domaines, que ce soit l’alimentation, la médecine, voire la sorcellerie.

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Le nom d’absinthe, bien plus connue, sous forme d’alcool, reste à la base une plante connue depuis l’Antiquité.  C’est une plante qui aime les climats tempérés et les sols un peu secs. On la trouve à l’état sauvage en Europe. Connue tout d’abord pour ses vertus médicinales, on l’utilise notamment pour traiter certains maux d’estomac. Le plus ancien document mentionnant l’usage de l’absinthe à des fins médicales est un papyrus datant du XVe siècle avant Jésus-Christ.

Au Moyen-Age, elle est un remède à tous les maux. Au XVIIe siècle, elle sert d’insecticide.

Elle serait originaire d’Europe du Nord, en particulier en Islande et au Groenland, et on en retrouve à l’état sauvage en Scandinavie, dans les montagnes de l’Europe centrale et en Russie. En France, elle aurait été ramenée par les Vikings car ils se servaient de cette plante comme moyen d’échange pour leurs transactions commerciales. Son nom vient du terme latin Angelica, qui est un dérivé du grec « Aggelos » signifiant messager. Selon une légende son nom viendrait d’un moine qui aurait entendu l’archange Raphaël lui préconiser cette plante pour lutter contre la peste, d’où ses nombreux noms, angélique, archangélique, herbe aux anges ou encore herbe du Saint-Esprit. Du point de vue médical, elle est utilisée en prévention des maladies contagieuses, pour traiter les bronchites, les rhumes, les problèmes de circulation, les troubles digestifs et la fatigue, bref c’est notre aspirine…

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Difficile de dire depuis quand elle est utilisée. On lui a accordé un certain nombre de vertu dont celle de faire repousser les cheveux sur la tête des personnes chauves, ou encore d’être un excellent vermifuge, en infusion, elle permet de repousser le ver solitaire. Elle a été utilisée comme stimulant, tonique. Elle est diurétique et cicatrisante. Elle permet de lutter contre la fatigue et les infections. Elle est citée dans le capitulaire de Villis de Charlemagne (né en 742, 747 ou 748, mort le 28 janvier 814, empereur d’Occident, roi des Francs). Dans l’alimentation, elle relève les farces, les gâteaux et aromatise la bière à la place du houblon.

Le basilic :

Il est originaire d’Asie du Sud-Est depuis environ 5 000 ans. D’Asie, il a voyagé d’abord au Moyen-Orient, puis en Iran et en Égypte, pour arriver 350 ans avant Jésus-Christ en Grèce puis dans la péninsule italienne. En Égypte, le basilic sert à la momification des pharaons. Les Grecs l’associent à un symbole de haine et de deuil, quant aux Romains, il considère la plante comme magique et sacrée. Les Romains en plantent dans leur jardin puis les moines le transportent par les Alpes jusqu’en Allemagne.

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Le camphre :

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Utilisé depuis des millénaires en Chine, on en trouve également au Maroc sous le nom de « al kafour ». Marco Polo en parle au XIIIe siècle dès son retour de son voyage en Chine. Il est principalement utilisé pour ses vertus antiseptiques et anti-inflammatoires. Il entre également dans la composition de produits cosmétiques et de parfums ainsi que dans l’assainissement des logis.

Le chanvre :

Cette plante aux multiples fonctions est connue depuis plus de 8000 ans avant Jésus-Christ. Des pots décorés de fibres spiralées de chanvre ont été retrouvés en Chine. Des traces écrites de l’utilisation médicale du chanvre sont découvertes en Égypte environ 1500 ans avant Jésus-Christ. Dans l’empire Romain, Spline consacre un paragraphe dans son « Histoire naturelle » sur la production et l’utilisation de la plante. Galien écrit : « Certains mangent les graines frites avec des sucreries. J’appelle sucrerie les nourritures servies au dessert pour inciter à boire. Les graines apportent une sensation de chaleur et si consommées en grandes quantités, affectent la tête en lui envoyant des vapeurs chaudes et toxiques ». Charlemagne va encourager sa culture pour ses nombreuses utilisations. A la Renaissance, une bulle papale de 1484 assimile le chanvre à l’hérésie et déclare que le chanvre sert à un sacrement du sabbat de Satan. Aux XVIIe et XVIIIe siècle, le chanvre est très à la mode surtout dans la fabrication des cordages, des câbles, des échelles, des haubans et des voiles pour les navires. Le cannabis reste somme toute, un anti-douleur. La reine Victoria soulagea ses douleurs menstruelles l’extrait alcoolique de cannabis.

En 2018, trois sous espèces de chanvre ont été identifiées : le chanvre industriel, qui a une utilisation commerciale, le chanvre indien, connu pour ses effets psychotropes et le chanvre sauvage.

Aujourd’hui, on utilise de l’huile de chanvre pour la cosmétique.

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Le chervis :

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Il semblerait qu’il soit originaire de l’Europe de l’Est, de l’Asie centrale jusqu’à la Chine. Il aurait été amené par les Romains au cours de l’expansion de leur empire. Il est également nommé benoîte commune ou herbe du bon soldat. On le trouve dans les endroits frais tels que les haies et les sous-bois. On emploie sa racine desséchée pour remplacer le clou de girofle. Dans le Nord de l’Europe, on l’utilise pour parfumer la bière ou le vin par macération avec des zestes d’agrumes. Les très jeunes pousses peuvent être ajoutées aux salades Hildegarde de Bingen, le mentionne pour ses propriétés médicinales.John Worlidge le décrit comme « la plus sucrée, la plus blanche et la plus délicieuse de toutes les racines ». Très populaire à cette époque, il semble qu’il est disparu de nos tables lorsque la carotte et d’autres racines ont été plus facile à cultiver et meilleures gustativement.

La coriandre :

Elle est l’une des premières plantes aromatiques utilisées par l’homme. En Grèce antique, elle est entreposée dans les palais et les Égyptiens s’en servent comme médecine et en déposent dans les tombeaux. Les Romains la propage en Europe jusqu’en Angleterre où elle parfume leur gruau d’orge. Les Anglais la nomment « Dizzicorn » car la coriandre consommée en grande quantité produit des étourdissements et a un effet narcotique sur l’organisme. Charlemagne (né en 742, 747 ou 748, mort le 28 janvier 814, empereur d’Occident, roi des Francs) recommande l’usage de la coriandre comme herbe bactéricide. Ses fruits immatures dégagent une odeur nauséabonde proche de la punaise. Cette mauvaise odeur a donné lieu à une superstition. Au moyen-âge pour éloigner les démons, les sages conseillent de jeter une poignée de coriandre dans le feu. Mais, certains disent qu’elle a des vertus aphrodisiaques. Dès l’époque médiévale et à la Renaissance, elle entre dans la composition de recettes culinaires, de médicaments et de potions pour filtre d’amour.

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L'estragon :

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Originaire d’Asie centrale et des plaines de Sibérie, son introduction en Europe n’est pas bien déterminée. Une première version attribue sa venue aux croisés au moyen-âge, une autre, au Xe siècle, lors des invasions Mongols. A l’origine, on lui attribue le pouvoir de guérir des morsures de serpent car ses racines ont la forme d’une serpentine. Au XVe siècle, les moines le cultivent pour ses qualités médicinales et aromatiques. C’est un antispasmodique, il améliore la digestion et empêche l’accumulation des aliments dans l’estomac, il agit comme un antidouleur efficace contre les règles douloureuses, les crampes et les contractures musculaires et il agit également contre les allergies. C’est au XVIe siècle, qu’il est utilisé comme condiment en cuisine. .

Le fenouil :

Connu dès l’Antiquité, les Romains couronnent leur gladiateur d’une couronne de fenouil. Il est cultivé au moyen-âge en Toscane. Considéré comme une plante magique, il lui attribue des vertus aphrodisiaques. On doit sa popularisation comme légume grâce à Catherine de Médicis (née le 13 avril 1519, morte le 5 janvier 1589, reine de France). Il s’est ensuite propagé en France grâce au jardinier d’Henri IV (né le 13 décembre 1553, mort le 14 mai 1610, roi de France) et de Louis XIII (né le 27 septembre 1601, mort le 14 mai 1643, roi de France) qui l’a acclimaté aux potagers royaux.

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Le genièvre :

Dès l’Égypte ancienne et la Grèce antique, la baie de genévrier est utilisée. Ses vertus thérapeutiques sont bien connues, elle a un effet diurétique, carminatif et tonique.

Franciscus de Le Boë traverse des baies de genièvres des vapeurs d’alcool de grain pour distiller. A partir de là, ce sont plus les propriétés gustatives que les propriétés médicinales qui vont faire la réputation du genièvre.

Avant la fin du XVIIe siècle, le genièvre est adapté en eau de vie de grains aromatisée.

Il arrive en France après la révolution, Louis XVI (né le 23 août 1754, mort le 21 janvier 1793, roi de France) décrétant en 1713 l’interdiction sur son royaume de fabriquer et de vendre d’autres eaux-de-vie que celles issues de la vigne. Mais à partir de 1789, les interdits sont levés.

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La guimauve, Plante, des mérovingiens aux bourbons

Son origine remonte à l’Égypte ancienne, la substance gluante prélevée sur la plante est mélangée avec du miel et crée des bonbons destinés à soulager les maux de gorge et de poitrine. Par la suite, ses propriétés médicinales ont été exploitées par les Grecs et les Romains, comme pansement pour accélérer la cicatrisation des plaies. En Grec, guimauve signifie guérison. Au moyen-âge, on l’utilise également pour traiter les affections respiratoires et digestives. Au IXe siècle, les moines et les paysans mangent les racines lors des mauvaises récoltes, il la rajoute aux ragoûts et salades. A partir du XVIe siècle, elle devient gourmandise. Elle est associée aux pâtisseries. Les confiseurs ont créé de petits bonbons, façonnés en petites formes et enrobés de sucre et cette friandise est servi lors de fêtes et de cérémonies particulières.

L'herbe aux chats :

L'hysope :

Cette herbe n’est pas utilisée que pour nos adorables félins. L’utilisation de l’herbe à chats par l’homme remontent à des milliers d’année. Les Romains l’utilisent comme tonique végétal.

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Elle est d’origine méridionale. Ses feuilles se consomment fraîches ou séchées et sont souvent utilisées finement hachées pour aromatiser les crudités, les salades, les farces, les sauces ou les soupes.

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Elle est connue depuis l’Antiquité gréco-romaine. Appelée également « barbe de Jupiter », elle est associée à la magie blanche. Selon une ancienne croyance, plantée sur le toit des chaumières, elles protègent de la foudre. D’ailleurs, Charlemagne (né en 742, 747 ou 748, mort le 28 janvier 814, empereur d’Occident, roi des Francs) la recommande dans son capitulaire de Villis. Le suc de ses feuilles a des propriétés cicatrisantes et apaisante. Elle est aussi recommandée contre les maladies des yeux, la surdité et bien entendu comme aphrodisiaque…

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Le laurier :

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Originaire d’Asie Mineure et d’Europe méridionale, le laurier est devenu dans l’Antiquité gréco-romaine le symbole de la victoire dédié à Apollon. Le laurier devient rapidement un symbole de gloire et d’immortalité. Les couronnes de laurier ont longtemps reposé sur les têtes des vainqueurs aussi bien durant les jeux olympiques en Grèce que les généraux vainqueurs à Rome, n’oublions pas un certain César… Au moyen-âge, on orne le front des poètes, des artistes, des savants, des étudiants qui obtiennent un titre universitaire, d’où le mot « baccalauréat ». Effectivement, ils avaient le front ceint de laurier portant les baies (bacca) et laurier (laurea). On lui accorde une autre prérogative, celle de protéger de la foudre. En Provence, une tradition veut que l’on jette quelques branchettes dans le feu dès que le tonnerre gronde. Les marins en déposent sur leur voilure pour éviter que le bateau se fasse frapper par la foudre. Sinon, on peut toujours l’utiliser pour apporter un peu de saveur à nos plats.

La lavande :

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La lavande serait originaire de Perse. Les Celtes concoctent une lotion à base d’huile essentielle de lavande, dénommée « Nard Celtique ». Ils l’utilisent notamment pour la pharmacie et la parfumerie. Le nard est mentionné dans le Nouveau Testament où dans la maison de Simon le lépreux, Madeleine la pécheresse oignit les pieds du seigneurs avec ce nard. Pline l’Ancien et Dioscoride, la nomment « Aspic » et « Stoechas » dans leurs ouvrages. Les Égyptiens, les Grecs et les Romains s’en servent pour parfumer leurs bains et nettoyer leurs linges.

En 1371, en Bourgogne, la lavande est cultivée sous forme de « jardins de simples ». A partir du XVIe siècle, l’essence de lavande est distillé en Provence, elle soigne les plaies et sert de vermifuge. Au XVIIIe siècle associée à d’autres plantes, elle lutte contre la peste. Au XIXe siècle, avec le développement de l’industrie et de la parfumerie, on commence à cultiver la lavande.

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Connu 800 ans avant Jésus-Christ, la mauve sauvage est utilisée par les Grecs et les Romains aussi bien comme aliment, en accompagnement dans les salades ou autres plats que comme médicament, pour apaiser les irritations de la gorge et du système respiratoire. Au moyen-âge, on la retrouve dans les potagers monacaux pour traiter les problèmes respiratoires, les problèmes digestifs et urinaires et les inflammations cutanées. Elle est également consommée comme légume. Au fil des siècles, elle reste très populaire.

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L’utilisation de la mélisse remonte à l’Antiquité. Les Grecs anciens l’apprécient pour ses bienfaits thérapeutiques, d’ailleurs son nom « Melissa » signifie « abeille ». Hippocrate la préconise pour soulager les troubles digestifs et apaiser les esprits agités. Au fil des siècles, elle voyage à travers l’Europe et arrive dans les jardins des monastères médiévaux devenant un des ingrédients majeurs dans les potions des guérisseurs. Elle est associée à de nombreux élixirs et liqueurs, comme la bénédictine, la chartreuse et l’Eau de mélisse des armes.  Durant la Renaissance, elle agrémente les jardins des châteaux, appréciée pour son agréable odeur et pour ses qualités apaisantes.

Connu depuis fort longtemps, l’usage de la menthe est très hétéroclite en fonction des pays et des siècles. Originaire d’Europe, elle est diffusée dans tout le monde. Aujourd’hui, on en dénombre 600 variétés, dont un bon nombre d’hybride. Dans la mythologie, Hadès, le Dieu des ténèbres fait sa cour à Minthé, son épouse Perséphone, jalouse, la transforme en plant de menthe. Ne pouvant la ramener à la vie, Hadès lui donna son parfum. Dans l’Antiquité, elle a une signification magique et symbolique. Elle soigne les maux de l’âme, renforce le courage. Elle sert à parfumer les temples afin de rendre les actions propices. Les Chinois du sud (Yunnan) en font une soupe médicinale en se servant des feuilles de menthe cuites dans un bouillon légèrement salé afin de purifier et désintoxiquer le sang. Les Grecs lui reconnaissent un pouvoir aphrodisiaque et l’interdisent à leurs soldats car ils trouvent qu’elle incite trop à l’amour et donc diminue le courage. Les Romains aromatisent leur vin et l’incorporent dans leurs sauces, les femmes la mâchent avec du miel sous forme de pâte pour avoir l’haleine fraîche. Les Hébreux s’en servent pour faire un breuvage sacré. Quant aux Égyptiens, ils en mettent dans les tombeaux. Les Pharisiens payent une dîme sur la menthe.

Elle rentre dans la composition du vinaigre des quatre voleurs.

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Le méum :

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Également appelé « fenouil des Alpes », il est originaire des régions montagneuses d’Europe centrale et occidentale, de la Scandinavie à l’Italie. Je n’ai pas trouvé d’autres informations sur cette plante.

Originaire depuis des millénaires d’Inde, on en trouve au Moyen-Orient et au Maghreb. Elle est également appelée « huile de cumin noir ». Connue des Égyptiens, elle est utilisée pour faciliter la digestion, soigner les maux de dents, les migraines, les infections, les troubles inflammatoire, allergiques, respiratoires. Néfertiti et Cléopâtre se servent de cette huile pour leur beauté. En Égypte, elle est également appelée « huile des pharaons ». En France, elle n’est pas reconnue pour ses vertus médicinales mais sert plutôt à remplacer le poivre dans la cuisine d’où son surnom de « poivrette ».

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Sa consommation depuis les premiers chasseurs cueilleurs reste une constante jusqu’à nos jours. Au Néolithique, ses fibres servent à tresser fils et cordages. Dans l’Antiquité, il est conseillé pour arrêter les saignements. De nombreuses vertus lui sont attribuées, comme de stimuler la menstruation, de ramollir et d’expulser les gaz, les calculs et l’urine, de soigner les plaies gangrenées, les furoncles, les ulcères, les enflures glandulaires, les entorses, les saignements de nez, les troubles de la rate, la pleurésie, la pneumonie, l’asthme, la teigne, les affections buccales et l’épilepsie. Bref, quoique vous ayez, prenez de l’ortie, ça pique un peu au début, mais quel soulagement, après !

Le pavot :

Le pavot est une plante très ancienne, utilisée depuis 5 000 ans avant Jésus-Christ. Les Égyptiens s’en servent lors de certaines cérémonies spirituelles. Les Romains l’utilisent pour ses vertus curatives. Il semble que son nom provienne de l’ancien français « papa ». Effectivement, au moyen-âge la bouillie servie aux enfants le soir porte ce nom et afin que les petits s’endorment facilement, du suc de pavot est versé dans cette bouillie. A partir du XVIIe siècle, il est exploité par la médecine occidentale pour ses propriétés apaisante et sédatives, d’où son surnom de pavot somnifère. Au XIXe siècle, cette plante est plus consommée comme stupéfiant entre-autres par les Chinois.

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Le persil :

Consommé depuis au moins 5 000 ans, le persil se retrouve autour du pourtour méditerranéen. Il tire son nom de deux mots grecs, « petros » qui signifie « rocher » et qui correspond au persil plat poussant dans les terrains rocailleux, et « selinon » qui signifie « céleri », car à l’époque on pense que ce sont deux variantes d’une même plante. D’ailleurs pour les distinguer, on les reconnaît par rapport à leur lieu d’habitat, les marais pour le céleri, les terrains rocheux pour le persil. Tout comme le laurier, le persil orne les têtes couronnées, par exemple, Hercule porte cet ornement floral lors des grandes fêtes. La plante a longtemps symbolisé la joie et la convivialité. Les Grecs fabriquent des couronnes pour leurs morts. Les Romains l’apprécient également et en consomment abondamment pour masquer les odeurs d’alcool après les orgies.  Au IXe siècle, Charlemagne (né en 742, 747 ou 748, mort le 28 janvier 814, empereur d’Occident, roi des Francs) est le premier à l’apprécier en tant qu’herbe aromatique. Le persil est avant tout médicinal, stimulant, tonique et diurétique. Il est conseillé dans les cas de maladies hépatiques et rénales. Au XIIe siècle, il est nommé « perresil », il faut attendre le XIIIe pour qu’il prenne sa forme définitive. C’est surtout au XVe siècle, que le persil agrémente les soupes et devient un aliment incontournable.

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Le romarin :

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Il trouve son origine en Europe du Sud où il est utilisé comme aromate et comme plante médicinale. Dans l’Antiquité, les Grecs le dédient à la déesse Aphrodite. Les Romains le brûlent pour son effet bienfaisant. Les Égyptiens l’associent aux rites funéraires. Plus tard, il devient un symbole porte-bonheur ; les mariés le portent en couronne, on en met une branche dans le berceau des baptisés et il accompagne les morts lors de leur dernier voyage. Comme plante médicinale, il lutte contre les rages de dents, les pieds froids, la fatigue, les attaques cérébrales, et les symptômes d’empoisonnement, il calme les douleurs gastriques. Louis XIV (né le 5 septembre 1638, mort le 1er septembre 1715, roi de France) soulage ses rhumatismes grâce au romarin. A part ça, c’est une excellente herbe aromatique.

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La rose :

Outre son côté médical, elle est utilisée pour la décoration des plats mais aussi dans des préparations sucrées : miel rosat, sucre rosat, sirop rosat.

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Utilisée il y a 3 000 ans, elle est une plante aromatique et condimentaire. Les Égyptiens et les Romains s’en servent également beaucoup, c’est d’ailleurs à l’armée romaine que l’on doit sa propagation dans le bassin méditerranéen. Du mot latin « satureja » « herbe de satyre », on lui accorde des vertus aphrodisiaques. Vers l’an 1 000, la sarriette fait partie des plantes les plus prisées, on en trouve dans tous les potagers.

Connue depuis l’Antiquité, la sauge est réputée pour ses pouvoirs médicinaux, d’où son nom « salvia », « celle qui sauve ». Elle représente à cette époque la longévité et l’immortalité. Les Grecs l’apprécient pour ses propriétés digestives et antiseptiques. Les Romains et les Arabes l’utilisent comme tonique et compresse contre les piqures de serpent. Plus tard, on lui donne le pouvoir d’améliorer le tonus, l’énergie, la vitalité (contre le foie ou l’estomac paresseux), la régulation du cycle menstruel, la lutte contre les affections de l’organisme et la fertilité. Au XVIIe siècle, elle est tellement appréciée des Chinois qu’ils échangent avec les Hollandais trois feuilles de sauge contre une caisse de feuilles de thé. A la même époque, elle entre dans la composition du « vinaigre des quatre voleurs » qui est censé protéger de la peste. Louis XIV (né le 5 septembre 1638, mort le 1er septembre 1715, roi de France), qui a vécu âgé, boit une décoction de sauge chaque matin. Au XVIIIe siècle, ses feuilles sont fumées comme du tabac pour soulager les crises d’asthme.

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Le vinaigre des quatre voleurs :C’est une décoction composée de plusieurs herbes et épices, comme l’ail, les clous de girofle, le romarin, la sauge, la lavande, la menthe, le thym ou encore la rue des jardins. Ces ingrédients sont macérés dans le vinaigre de cidre pendant plusieurs semaines. L’origine de ce breuvage remonte à la peste noire à Toulouse. Quatre voleurs ont survécu alors qu’ils ont dépouillé des cadavres sans attraper la maladie. Les voleurs ont eu le choix entre révéler leur recette ou être pendu ! Depuis, elle a été publiée dans le Répertoire Général de Pharmacie Pratique de 1866.

Le sureau :

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Cette plante médicinale est connue dès l’Antiquité. Galien le recommandait contre les catarrhes et les excès de mucus. Ses feuilles fraiches servaient de cataplasme. Seule les fleurs et les baies peuvent être comestibles, les autres parties contiennent de l’oxalate de calcium et sont donc toxiques. Au Moyen-Age, les gens clouent sur les portes des maisons du sureau pour se protéger contre le mauvais sort. En revanche, lorsqu’il est brûlé, il peut tarir le lait des vaches et même le lait maternel. Si l’on s’endort sous un sureau noir, on peut faire des rêves érotiques !

La tanaisie :

C’est une plante vivace, assez haute, qui pousse au bord des chemins. Elle peut être très envahissante. Il semble qu’elle soit connue dès le moyen-âge comme fongicide pour repousser certains insectes et acariens grâce à sa forte odeur, mais également comme condiment en hachant fin quelques morceaux de feuilles, elle sert à parfumer les plats. Son emploi est délicat car en grande quantité, elle peut être toxique et arrêter la grossesse.

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Le thym :

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Plante commune, il est utilisé depuis des millénaires et se développe principalement autour de la Méditerranée occidentale. Il est sacré pour les Grecs et les Latins. Lors des rituels et des invocations à la clémence des astres divins, il le brûle. Les Grecs Anciens s’en servent également pour parfumer leur bain. Ses propriétés médicinales en font un élément essentiel dans la préparation des décoctions, notamment contre la lèpre et la paralysie. Dès le Xe siècle, il se propage jusque dans le Nord et il devient un incontournable de la cuisine. Au Moyen-Age, les dames offrent aux chevaliers partant au combat du thym brodé sur un tissu comme symbole de protection.

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